Paris 2024 : Alexandre Lacazette et Wendie Renard, destins olympiques croisés

A 33 ans chacun, les deux capitaines de l’Olympique lyonnais s’apprêtent à disputer les Jeux olympiques à domicile. L’une des dernières occasions pour eux de remporter un titre international.
Article rédigé par Gabriel Joly - à Clairefontaine
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Alexandre Lacazette et Wendie Renard à l'entraînement à Clairefontaine avec l'équipe de France avant les Jeux olympiques. (AFP)

"Ne commence pas !" Quand on leur demande de se décrire mutuellement, la réponse d'Alexandre Lacazette, l'œil qui brille, fait immédiatement sourire Wendie Renard. "Wendie ? La première image que j'ai d'elle, c'est au fond de la classe en seconde." De passage en conférence de presse à Clairefontaine, mercredi 26 juin, les deux amis ont multiplié les plaisanteries, mais surtout les louanges.

Lorsqu’ils se sont rencontrés en 2006 au lycée Saint-Louis-Saint-Bruno de Lyon, alors qu'ils étaient tous deux au centre de formation de l'Olympique lyonnais, les actuels capitaines du club n'imaginaient pas se retrouver côte à côte 18 ans plus tard à Clairefontaine, à un mois de défendre les couleurs de l'équipe de France aux Jeux olympiques. Cette longévité, "cela montre qu'on a été sérieux tout au long de nos carrières, on a été récompensés", estime le buteur de l'OL âgé de 33 ans, comme Wendie Renard. "On n'a pas changé, on se ressemble beaucoup sur les valeurs, les principes de la vie, ce côté antillais aussi. On est comme une famille", ajoute l'internationale tricolore.

"L'invité" Lacazette, la taulière Renard

"Personne ne mériterait plus qu'elle, personne ne me vient en tête. Ce serait logique que Wendie soit porte-drapeau", lance Alexandre Lacazette à propos de la candidature de la capitaine des Bleues pour mener la délégation française lors de la cérémonie d'ouverture le 26 juillet prochain.

"Alex, au-delà du footballeur qui a galéré, a toujours fait preuve de détermination et d'abnégation, car cela n'a pas toujours été facile pour lui. Je suis très fière de ce qu'il est devenu, j'adore le joueur parce qu'il est intelligent sur le terrain, il ne lâche rien", assure, de son côté, la Martiniquaise, au point de faire rire son voisin : "Tu veux me faire pleurer ?"

Wendie Renard et Alexandre Lacazette en conférence de presse, le 26 juin 2024. (-)

L'histoire du Lyonnais, d'origine guadeloupéenne, avec les Bleus n'a pas toujours été linéaire. Depuis ses 16 capes, et alors qu'il restait sur un doublé contre l'Allemagne en novembre 2017, il n'a plus porté le maillot des A de Didier Deschamps, malgré des performances souvent abouties en club. Raison pour laquelle, l'ancien d'Arsenal se "sen[t] comme un invité" depuis le début du rassemblement olympique. Inclus dans la pré-liste du sélectionneur Thierry Henry à l'issue d'une deuxième partie de saison renversante avec l'OL (19 buts), il a appris sa sélection sur les réseaux sociaux.

Mais il assure ne pas ressentir de pression, d'autant que le coach lui a précisé qu'il ne voulait pas faire de lui le "grand frère" ou le "tonton" du groupe U23. "Il y a un côté excitant. Moi, c'est ma dernière chance de gagner quelque chose avec l'équipe de France. J'ai vraiment envie de repartir de cette compétition avec beaucoup de joie et une médaille. La première semaine, j'ai regardé, essayé d'apprendre, et maintenant, je m'ouvre un peu plus. Je suis assez timide de base", détaille-t-il avant d'être interrompu par une mimique ironique de sa collègue : "Non c'est vrai, on est pareils, timides quand on ne connaît pas, et on a besoin de notre cercle."

Les derniers Jeux de Renard ?

L'ambiance très lyonnaise des derniers jours - Rayan Cherki, Castello Lukeba ou encore Jean-Philippe Mateta assurent une fibre rhodanienne en plus des nombreuses internationales passées ou actuellement au club - l'a aidé à reprendre ses repères au Centre national du football. "La joie de retrouver le château était immense. Ça m’a fait plaisir de revenir à Clairefontaine et de voir les installations, même si ça a un peu changé quand même en sept ans."

Wendie Renard, elle, ne manque pas de repères. Présente chez les Bleues depuis mars 2011, dix mois seulement après les débuts professionnels d'Alexandre Lacazette, la défenseure aux huit Ligue des champions va participer cet été à ses troisièmes JO après Londres (4e) et Rio (quarts de finale). "En tout cas, ce sont mes derniers Jeux olympiques, ça c'est sûr", assure-t-elle pour mieux se raviser une fois relancée sur le sujet : "Los Angeles 2028 ? Step by step."

Les deux leaders seront attendus dès le début de leurs tournois respectifs, où ils espèrent se parer d'or à l'issue d'un programme copieux. "J'ai eu la chance de faire la Coupe du monde 2019 en France, là ce sont les JO. Cela va être intense et nécessiter beaucoup de détermination, car on va jouer tous les trois jours", rappelle Wendie Renard. Hommes et femmes seront logés à la même enseigne en termes de rythme. Ce sera d'ailleurs une première : jamais la France n'avait aligné ses sélections féminine et masculine lors d'une même édition olympique.

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