Golf aux JO de Paris 2024 : du tee au green, cinq questions pour cinq situations de jeu pour se sortir du parcours olympique du National

Lauréat sur le Golf national en 2004 et 2005, Jean-François Remésy se met dans la peau d'un athlète olympique pour Franceinfo: sport.
Article rédigé par Emmanuel Rupied
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Deux golfeurs durant le HNA Open de France, sur le Golf national à Guyancourt, le 1er juillet 2018. (LUCAS BARIOULET / AFP)

Céline Boutier, Perrine Delacour, Matthieu Pavon et Victor Perez figureront parmi les 120 golfeurs qui vont tenter de ramener du Golf national une médaille pour leur pays du jeudi 1er au samedi 10 août. Avant la bataille, un grand connaisseur du parcours a repris ses habits de professionnel : Jean-François Remésy. Ancien double vainqueur de l'Open de France en 2004 et 2005 sur le Golf national, il a décrypté pour franceinfo: sport cinq situations de jeu par lesquelles passeront inévitablement les participants durant la compétition. 

1Comment prendre le départ sur le trou n°1 ?

Le premier des 18 trous du Golf national s'étend sur 383 mètres. Le n°1 est un "par 4", selon l'appellation officielle, soit le nombre de coups moyens pour un golfeur professionnel pour mettre la balle dans le trou. Au total, 72 coups sont nécessaires pour terminer les 18 trous de l'Albatros (par 72), le parcours du Golf national. Et chacun d'eux possède un chiffre de 3 à 5 (Par 3, 4, 5) en fonction de leur longueur. Et pour vaincre le parcours, il faut savoir faire moins.  

Comment y arriver ? A sa disposition, le golfeur en lice possède au maximum 14 clubs dans son sac. Chacun permet de frapper la balle à une distance précise. Il faut donc bien choisir en fonction de la longueur du trou et de la position de la balle. 

Le départ du trou n°1 lors de l'HNA Open de France, sur le Golf national, le 30 juin 2018, à Guyancourt. (LUCAS BARIOULET / AFP)

L'avis du spécialiste : "Le premier trou est ouvert au vent, mon choix de club dépend ainsi des conditions, car le trou est très étroit en termes de largeur, il ne faut pas se tromper. En général, je prends mon driver, le club le plus puissant de mon sac et je vais taper en fade, c'est-à-dire que je vais viser la partie droite du parcours. J'utilise toujours le dessin du trou pour créer une trajectoire. Beaucoup se cassent les dents parce qu'ils ne s'adaptent pas au Golf national."

2 Comment réussir son approche du drapeau ?

Dans un scénario idéal, notre golfeur a réussi son premier coup et sa balle a atteint le fairway. lI s'agit de l'allée qui longe le trou sur lequel le gazon est tondu à hauteur de 15 à 16 mm et permet ainsi de pouvoir frapper un deuxième coup dans des conditions idéales et atteindre le green, là où se trouve le trou. A 150 mètres du trou, là où le drapeau se situe, il faut faire un choix entre attaquer ou faire le choix de la sécurité.

Le golfeur britannique Chris Wood lors de l'HNA Open de France, sur le Golf national de Guyancourt, le 1er juillet 2018. (LUCAS BARIOULET / AFP)

L'avis du spécialiste : "Je suis en général agressif même si cela dépend des conditions climatiques. Je vais viser le drapeau avec mon club et à cette distance, je vais prendre mon fer 7, c'est un club qui me permet en moyenne de parcourir 130 à 140 mètres. Pour la trajectoire, je vais prendre de la marge en fonction de la position du drapeau sur le green, car il faut aussi éviter le plan d'eau et les bunkers qui peuvent longer ce trou."

3 Comment sortir d'un bunker ?

Un coup complètement dévissé, une approche trop courte ou trop longue, le coup suivant est tombé dans un bunker. Ici, point de fortification militaire, seulement une fosse remplie de sable sur plusieurs mètres qui peut se trouver tout au long du parcours afin de piéger les golfeurs. Un obstacle technique dont il est difficile de se défaire sans dégâts. 

Le golfeur français Mathieu Decottignies-Lafon tente de sortir du bunker lors de l'Open de France, le 1er juillet 2016, au Golf national de Guyancourt. (DOMINIQUE FAGET / AFP)

L'avis du spécialiste : "Tout dépend du lie, c'est-à-dire la position de la balle. Dans les bunkers, la balle peut être enfoncée et dans ces cas-là, on va taper la balle pour qu'elle sorte du sable, de facto, on appellera ça un coup de replacement. Autour des greens et si le lie est bon, je vais prendre un sandwedge mais si je suis plus éloigné, je prendrai un pitching wedge. Ce sont deux clubs qui offrent plus de précision que de puissance avec une face de club plus ouverte."

4 Que faire quand la balle tombe dans l'eau ?

Décidément, notre golfeur du jour n'est pas en verve. Un coup mal maîtrisé et c'est l'obstacle d'eau qui est trouvé. La balle ne sera certainement remontée à la surface que plusieurs mois plus tard, quand il faudra nettoyer les profondeurs du Golf national. En attendant, il faut en rejouer une autre et pas n'importe où. 

Thomas Pieters s'apprête à frapper un coup de la dropping zone après avoir mis sa balle dans l'eau lors de l'Open de France, le 16 octobre 2019, sur le Golf national de Guyancourt. (PHILIPPE MILLEREAU / KMSP)

L'avis du spécialiste : "En règle générale, il y a, près des points d'eau, ce qu'on appelle une dropping zone, c'est un espace sur lequel on va positionner la balle pour taper le coup suivant. Bien évidemment, votre coup dans l'eau est compté, vous devez donc réaliser un coup parfait pour atteindre ensuite le green afin de sauver les meubles. Dans le cas présent, on est à 100 mètres environ, donc on va prendre un wedge."

5Comment conclure sur le green du dernier trou ?

Il aura fallu quatre heures et près de 8 km à notre golfeur pour enfin arriver sur le green du 18e trou sur le Golf national. La position du drapeau, qui désigne l'entrée du trou, change à chaque tour pour challenger les golfeurs. Entouré d'eau, c'est un îlot de fortune d'une taille de 460 m² qui se dresse comme dernier obstacle sur ce dernier trou du parcours olympique. Sur ce billard, là où la tonte est la plus fine du parcours (3 à 5 mm en moyenne), il faut conclure. 

Le green du trou n°18 du Golf national, à Guyancourt, le 17 juillet 2013. (PHILIPPE MILLEREAU / KMSP)

L'avis du spécialiste : "Vous utilisez toujours sur les greens un putter car ce club permet de faire rouler la balle jusqu'au trou. Le green n'est pas plat, il est vallonné et de l'endroit où vous vous situez, dépendra le type de coup que vous allez produire. Si la trajectoire de la balle est en descente, il faudra la taper moins fort et c'est toujours très compliqué, car il faut faire preuve de douceur. Un putt en montée sera plus facile. Sur les greens du National, il faut faire preuve de sécurité, particulièrement sur le 18."

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