Cet article date de plus de trois ans.

JO 2021 : Les chariots de feu, Salute, Rasta Rockett... Quand les Jeux olympiques font leur cinéma

Plusieurs films ont marqué à leur manière l'histoire du septième art avec en toile de fond les Jeux olympiques. 

Article rédigé par franceinfo: sport - Antoine Chuzeville
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
La nageuse canadienne Katerine Savard joue le rôle principal dans le film Nadia, Butterfly (2021). (.)

Personnages fascinants, décors grandioses, histoires extraordinaires : les Jeux
olympiques sont une source d’inspiration évidente pour le septième art. Le cinéma est d’ailleurs né à la fin du XIXe siècle, au moment où les Jeux "modernes" sont lancés par Pierre de Coubertin. Depuis, les athlètes olympiques ont été les personnages principaux de dizaines de films.

Parmi la petite sélection ci-dessous (forcément incomplète et subjective), on trouve de nombreux genres différents : une fresque dramatique Les Chariots de Feu, une comédie Rasta Rockett, un documentaire Salute, un biopic La Couleur de la Victoire. 

Les Chariots de feu sur les Jeux de Paris 1924

Film britannique de Hugh Hudson, sorti en 1981. Triomphe critique et public, récompensé par 4 Oscars, Les Chariots de Feu est incontournable. Au rythme de la célèbre musique composée par Vangelis, le film suit le parcours de plusieurs sprinteurs participant aux JO de Paris en 1924, dont les britanniques Harold Abrahams et Eric Liddell. Les Chariots de Feu permet de revivre des Jeux olympiques d’un autre temps, disputés par des athlètes amateurs, courant sur des pistes cendrées, et qui cassent un ruban en franchissant la ligne d’arrivée…

L'affiche du film Les Chariots de feu de Hugh Hudson sorti en 1981. (Enigma Film / Warner Bros)

Une suite officieuse a été réalisée en 2018 : le film Les Ailes de la Victoire, avec Joseph Fiennes, s’intéresse à la deuxième partie de la vie d’Eric Liddell. Après sa carrière sportive, le sprinteur est devenu missionnaire chrétien en Chine, où il s’opposa à l’invasion japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale.

La Couleur de la victoire sur les Jeux de Berlin 1936

Film américain de Stephen Hopkins, sorti en 2016. Quand Hollywood s’attaque, 80 ans plus tard, à un épisode sombre de l’histoire des JO : l’organisation des Jeux de Berlin 1936 par l’Allemagne nazie. De nombreuses délégations, dont celles des États-Unis, hésitèrent à participer, avant finalement de défiler devant Adolf Hitler.

L'affiche du film La Couleur de la victoire de Stephens Hopkins, sorti en 2016. (Forecast Pictures)

Le film s’intéresse surtout au héros de l’équipe américaine, le sprinteur Jesse Owens, et nous entraîne au cœur de ses quatre victoires : 100 m, 200 m, relais 4x100 m et saut en longueur. La couleur de la victoire rappelle également qu’avant d’être snobé par les dignitaires nazis, Owens était déjà victime de racisme et de discrimination dans son propre pays. 

Salute sur les Jeux de Mexico 1968

Film australien de Matt Norman, sorti en 2009. C’est l’une des images fortes de l’histoire des Jeux olympiques : à Mexico, en 1968, Tommie Smith et John Carlos lèvent un poing ganté de noir sur le podium du 200 m. Ce documentaire passionnant nous fait découvrir l’histoire de ce célèbre geste.

L'affiche du film Salute de Matt Norman, sorti en 2009. (Wingman Pictures)

Le réalisateur, Matt Norman, s’intéresse particulièrement au rôle essentiel (et méconnu) joué par le troisième homme de ce podium : son oncle, le sprinteur australien Peter Norman. On apprend notamment que ce dernier a aidé les athlètes américains à organiser ce "happening", leur fournissant les fameux gants noirs. Peter Norman paiera très cher ce soutien à la cause antiraciste.

Rasta Rockett sur les Jeux de Calgary 1988

Film américain de Jon Turteltaub, sorti en 1994. Rasta Rockett devait relever un double pari : raconter les Jeux olympiques sous forme de comédie, tout en rendant accessible une histoire centrée sur le bobsleigh, discipline confidentielle des Jeux d’hiver. Grâce à un scénario malin, le pari est largement gagné et le film rencontre un énorme succès (plus de 2 millions d’entrées en France).

L'affiche du film Rasta Rockett de Jon Turteltaub, sorti en 1994. (Walt Disney Pictures)

L’histoire vraie à l’origine de Rasta Rockett, c’est celle de l’équipe jamaïcaine de bobsleigh, engagée aux Jeux d’hiver de Calgary en 1988. Cette équipe improbable débarqua au Canada sans jamais avoir pratiqué cette discipline en compétition (aucune piste de bobsleigh n’existe dans leur pays) ! Ils seront les premiers jamaïcains à participer officiellement à des JO d’hiver, devenant les héros de Calgary 1988… et du film Rasta Rockett, six ans plus tard !

Nadia, Butterfly sur les Jeux olympiques de Tokyo

Film canadien de Pascal Plante, sorti en 2021 (le 4 août en salles en France). Ce film de fiction nous plonge dans la piscine des Jeux olympiques de Tokyo, avec un parti pris radical : tous les rôles principaux ont été confiés à des nageuses de haut niveau plutôt qu’à des comédiennes professionnelles. Katerine Savard, qui interprète Nadia, le personnage principal, n’avait aucune expérience du cinéma mais elle était aux JO à Rio en 2016 (elle y avait gagné une médaille de bronze en relais). Ce choix osé du réalisateur permet aux scènes de compétition (notamment la finale olympique) d’offrir un réalisme saisissant. Autre curiosité : l’histoire de Nadia, Butterfly a été écrite en 2018, et le tournage a eu lieu en 2019.

L'affiche du film Nadia, Butterfly de Pascal Plante, avec une sortie en salles prévue le 4 août 2021. (Nemesis Films)

Mais le scénario n’avait évidemment pas anticipé la pandémie à venir. Involontairement, le film nous propose donc ce qu’auraient pu être les JO de Tokyo sans Covid : aucun masque à l’écran, pas de gestes barrière, mais des tribunes pleines de spectateurs, et même des athlètes qui sortent dans les boîtes de nuit de Tokyo avant de revenir au village olympique au petit matin ! Au-delà de cet étonnant décalage avec la réalité, Nadia, Butterfly nous emmène dans les coulisses des compétitions olympiques. Que ressent une championne avant et pendant les grandes finales, mais surtout… après ?

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.