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JO-2024 : "Il n'y a aucune raison de priver les athlètes russes et biélorusses de leur participation", affirme Guy Drut, membre du CIO

Alors que des voix s'élèvent pour demander l'exclusion des athlètes russes et biélorusses des Jeux olympiques de Paris 2024, Guy Drut considère "comme beaucoup de membres du CIO", que les athlètes non pas à "pâtir des idioties de leurs dirigeants politiques".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Guy Drut, le 30 août 2022, à Saint-Denis. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

"Il n'y a aucune raison de priver les athlètes russes et biélorusses de leur participation à une manifestation sportive internationale, surtout quand il s'agit des Jeux olympiques", a affirmé dimanche dans le Club info de franceinfo Guy Drut, membre du Comité international olympique (CIO), alors que des voix s'élèvent pour demander l'exclusion des athlètes russes et biélorusses des Jeux olympiques de Paris 2024.

>> Guerre en Ukraine : Kiev accuse le Comité international olympique d'être "un promoteur de la guerre, du meurtre et de la destruction"

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a notamment estimé que la présence de sportifs russes aux JO-2024 de Paris serait "un signe de violence et d'impunité".

"Je considère, comme beaucoup de membres du CIO, que les athlètes non pas à pâtir des idioties de leurs dirigeants politiques, et que le politique n'a pas à intervenir sur la participation des athlètes."

Guy Drut

à franceinfo

Il assure qu'il n'est "pas le seul" au sein du CIO à "penser cela". "La participation des athlètes ne doit en aucune façon être une conséquence de ce qu'il se passe sur le plan politique." "On verra début 2024", tempère tout de même l'ancien champion. "Mais pour 2023, je ne vois aucune raison que les athlètes russes et biélorusses" soient "privés d'une participation". Il rappelle que ces athlètes "se préparent depuis des années" et que pour certains "ce sera la seule possibilité de participer à ce genre de manifestations. Cela ne reproduira peut-être plus".

Jeudi, Anne Hidalgo, la maire de Paris, en visite jeudi à Kiev, s'est prononcée contre la participation des sportifs russes "tant que la Russie continuera à faire la guerre à l'Ukraine". Elle avait auparavant défendu leur venue "sous une bannière neutre", afin de ne pas "priver les athlètes de leur compétition". De son côté Emmanuel Macron a également indiqué jeudi avoir "parlé" avec le président ukrainien d'une possible exclusion des athlètes russes des Jeux, précisant qu'il se prononcerait personnellement "à l'été".

"C'est le CIO qui décidera"

"Ce que pense Emmanuel Macron et ce que pense Anne Hidalgo, c'est leur problème", estime Guy Drut. "Ce sera le CIO" qui décidera "par la voix de son président, après avoir consulté l'ensemble des membres du CIO et les présidents de fédérations internationales". L'ancien ministre des Sports reconnaît que l'avis de la France compte, mais il tient à souligner que "la France organise les JO au nom du CIO". "C'est quand même le CIO qui reste le patron de l'organisation et de la participation."

Alors que l'Ukraine a accusé le CIO d'être un "promoteur de la guerre" en Ukraine, Guy Drut rétorque : "On n'est pas des promoteurs de la guerre, on sort les athlètes de cela." Il rappelle également que "les Etats-Unis et l'ONU sont eux pour la participation des athlètes russes et biélorusses". "Il faut pouvoir réfléchir sereinement", ajoute le membre du CIO.

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