Paris 2024 : comment l'inflation pèse sur le budget de l'organisation des Jeux olympiques
Le budget des Jeux olympiques et paralympique de Paris 2024 va-t-il exploser avec l'inflation ? Les craintes s'accentue mais le comité d'organisdation se veut rassurant.
Très chers JO... À deux ans des Jeux Olympiques de Paris, le comité organisateur tient mardi 12 juillet un Conseil d’administration décisif pour la dernière ligne droite avant l’évènement, alors que les inquiétudes enflent concernant l’inflation et des craintes sur une explosion des coûts sur l'organisation.
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Car les Jeux Olympiques n’échappent pas à la crise consécutive à la guerre en Ukraine. Un exemple avec le fret : le transport de marchandises est indispensable pour les Jeux et les tarifs explosent. Mais "pas de panique", dit-on du côté du Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojo), qui s'appuie sur un rapport, remis début juillet, par le comité d’audit qui salue "la capacité du Cojo à évaluer et anticiper les risques en temps réel".
Un nouveau sponsor nécessaire ?
Ce comité - composé d’experts indépendants - émet par ailleurs des recommandations. La première : aller chercher un nouveau partenaire "premium" au même titre qu’Orange ou Sanofi. Il y en a déjà cinq, il en faudrait finalement un sixième. "On a déjà contractualisé 20 entreprises. On vient d'annoncer Carrefour comme nouveau partenaire premium. On est dans notre trajectoire de financement, on sera à 80% en fin d'année. C'était notre objectif dès 2018", rappelle Tony Estanguet, président du Cojo, sur franceinfo mardi.
"Le budget du Comité d'organisation est financé par de l'argent privé, un tiers apporté par le CIO, un tiers apporté par la billetterie, un tiers apporté par les entreprises."
Tony Estanguet, président du Cojoà franceinfo
Le rapport d'audit recommande ensuite de "sécuriser" les contrats, c’est-à-dire ajouter une clause d’indexation qui demandent donc aux prestataires de ne pas "augmenter les prix en prévision de l’inflation", mais "si effectivement les prix explosent, alors on suivra, faites-nous confiance", laisse entendre le Cojo à franceinfo. Enfin, il ne faut surtout pas toucher à la "réserve pour aléas", cette enveloppe de secours de 315 millions d’euros qu’il faudrait garder intact dans l’idéal jusqu’aux Jeux. En résumé, "on continue à serrer la vis", nous dit-on, mais on ne saura pas à quel point. Comme à son habitude le Cojo ne donne aucun chiffre.
Un impôt spécial JO rejeté
Tony Estanguet, président du Cojo, s'est voulu rassurant au micro de franceinfo mardi 12 juillet indiquant qu'"Il n'y a pas de dérapage budgétaire sur les Jeux. Il y a six ans, en phase de candidature, le budget du Comité d'organisation était à 3,8 milliards d'euros. Depuis, on a augmenté et aujourd'hui, on est à un petit peu moins de 4 milliards d'euros". L'ancien champion olympique de canoë reconnaît cependant des augmentations de budget "pour la partie infrastructures" à mettre, selon lui, sur le compte de l'inflation.
"Depuis le début, on savait que le budget était en euros de 2016 donc il évolue en fonction du contexte."
Tony Estanguet, président du Cojoà franceinfo
Le président du Cojo a repoussé l'idée d'un éventuel "impôt Jeux Olympiques" mis en place pour boucler le budget comme l'a suggéré l'ancien ministre des Sports Guy Drut. "Ça n'a jamais été envisagé", a-t-il ainsi balayé mardi 12 juillet sur franceinfo.
Des conséquences sur la cartographie des épreuves ?
La question des sites est intimement liée à celle des finances, sujet extrêmement suivi en cette année de revue budgétaire. La nouvelle carte peut en effet dégager des économies qui semblent de plus en plus nécessaires. Ainsi, les épreuves de tir doivent notamment quitter la Seine-Saint-Denis, et atterrir au Centre national de tir sportif de Châteauroux-Déols (CNTS). Selon le journal L'Équipe cela permettrait d'éviter le coût d'installations temporaires autour de 17 millions d'euros à La Courneuve, tout en s'acquittant de la location du CNTS dont le montant serait désormais à un chiffre.
Reste qu'à deux ans des Jeux olympiques, la cartographie des épreuves n'est pas terminée. A cela, le Cojo réplique : deux ans avant les JO 2012 de Londres, ce n’était pas le cas non plus. Mais force est de constater que la crise s’enlise avec la Fédération internationale de basket (Fiba) et les joueurs stars français qui refusent toujours que les phases préliminaires déménagent à Lille. Si le Cojo indique ne pas vouloir passer en force, Tony Estanguet précise que "c'est ce switch où le handball va revenir à Paris en première semaine, et du coup, le basket pourrait aller jouer à Lille en première semaine" qui va être proposée. "Ça fait partie de l'esprit des Jeux d'un point de vue budgétaire parce qu'on ne rajoute pas de site", détaille le président Cojo. Cette solution doit être encore validée mardi 12 juillet par le conseil d'administration, puis soumise ensuite au Comité international olympique (CIO) qui aura le dernier mot.
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