JO de Munich : "Il ne faut pas céder au chantage et à la peur", assène Jean-Claude Magnan, porte-drapeau de la délégation française en 1972
Jean-Claude Magnan est revenu pour franceinfo: sport sur les événéments de Munich il y a 50 ans, cette prise d'otages lors des Jeux olympiques qui a coûté la vie à onze membres de la délégation israélienne et à un policier allemand.
Il y a cinquante ans, Jean-Claude Magnan était le porte-drapeau de la délégation française aux Jeux olympiques de Munich, en 1972. Pour lui, c'était "l"accomplissement d'une carrière bien remplie", un moment de "fierté". Champion olympique de fleuret par équipes en 1968, champion du monde par équipes en 1971, il était âgé de 31 ans lorsqu'il a participé à ces JO. Cinquante ans après, à 81 ans, il se souvient encore de la tragédie, un moment qu'il a "mal vécu", lui l'enfant d'un résistant qui avait été déporté à Dachau, à quelques kilomètres de Munich.
Comment avez-vous vécu ces événements de Munich en tant porte-drapeau de la délégation française ?
Jean-Claude Magnan : Je l'ai mal vécu pour des raisons personnelles. Je suis allé voir monsieur Collard [Claude Collard, chef de la délégation française] pour lui exprimer ma déception et mon écœurement qu’à l’occasion de Jeux olympiques, il y ait des attentats qui touchent la jeunesse du monde entier. Il a eu la bonne réaction dans la mesure où il m’a dit : "Tu sais, il ne faut tomber dans cette sensibilité au risque de devoir annuler notre participation, parce que ce serait leur donner raison". J’ai trouvé sa réaction tout à fait adaptée à la situation car effectivement, il ne faut jamais céder au chantage, à la terreur ou à la menace. La meilleure réponse était de se montrer encore plus fort dans les événements sportifs qui nous attendaient, avec tous nos amis des différentes délégations, de tous pays quels qu’ils soient.
La décision de maintenir la participation de la France aux JO de Munich a donc été la bonne ?
Cette décision a été la bonne. Ça n’était pas forcément ce que je ressentais au départ parce mon père avait été enfermé à Dachau, à 30 minutes de Munich, en tant que résistant dans les rangs que le Général de Gaulle avait demandé de constituer pendant la guerre. Mon père a été arrêté dans le Sud, transporté à Dachau. La proximité de Dachau avec Munich durant ces événements là, vous font ressentir profondément toutes ces périodes que nous avons vécues, et pour lesquelles nous avons souffert dans notre chair depuis notre enfance. Ça a eu cette résonance pour moi.
Qu’est-ce qui a fait évoluer votre position ?
Il n’y a pas ça que dans les Jeux maintenant. Il ne faut pas céder au chantage et à la peur. Je pense qu’on vit dans une période où on aurait plutôt tendance à céder mais heureusement que la négociation peut aussi arranger les choses. Devant des régimes de terreur qui veulent nous mettre à genoux, on n’a pas à céder.
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