JO de Paris 2024 : des danseurs de la cérémonie d'ouverture refusent de participer à l'ultime répétition en signe de protestation

A trois jours du grand show sur la Seine, des danseurs menacent toujours de faire grève. Ils dénoncent "des inégalités de traitement" entre les artistes recrutés pour le spectacle.
Article rédigé par Raphaël Godet
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Des tribunes sont installées sur les berges de Seine, le 9 juillet 2024, en amont de la cérémonie d'ouverture de Jeux olympiques de Paris. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

Cette chorégraphie-ci ne faisait pas partie du show. Environ 200 danseurs de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris ont fait un happening lors du filage général de leur tableau, organisé lundi 22 juillet. Une fois la musique lancée, ils ont tous ensemble levé le poing droit vers le ciel pour protester contre les "inégalités de traitement" entre les artistes recrutés pour cet événement planétaire. 

Dans une vidéo, que franceinfo a obtenue, on aperçoit les artistes statiques sur les quais de l'île Saint-Louis, tout près de Notre-Dame de Paris. Et ils le resteront pendant une dizaine de minutes. "On voulait montrer notre mécontentement aujourd'hui car le filage est un moment important, c'est celui où on répète en situation, sans les costumes, mais avec les oreillettes, avec la musique. C'est aussi là que la production procède aux tests caméras", raconte un danseur qui a participé à l'action coup de poing. Le filage a pu avoir lieu dans les conditions normales une heure après.

Ce geste de protestation n'est que le dernier épisode d'un conflit social entre le Syndicat français des artistes-interprètes (SFA-CGT) et Paname 24, la société chargée des cérémonies d'ouverture des Jeux olympiques et paralympiques. Le syndicat, qui a déposé un préavis de grève pour le 26 juillet, constate des écarts dans le montant des "droits voisins", perçus en rétribution de la captation et de la diffusion des prestations : ils vont de "60 euros pour les intermittents du spectacle à 1 610 euros pour les salariés ayant pu bénéficier d'une négociation collective fructueuse". "Pourquoi certains artistes non parisiens sont et seront défrayés et logés, quand la majorité d'entre eux – les plus précaires – ne le sera pas, quand bien même ils et elles auraient les mêmes contrats de travail ?", poursuit un membre du SFA. Le syndicat dit avoir "alerté", à plusieurs reprises, Paname 24 "de pratiques contractuelles non conformes à la convention collective"

Des négociations qui ont pour le moment échoué

Interrogé par l'AFP, Paris 2024 a répondu prendre "le sujet des conditions de travail des personnes travaillant pour les Jeux très au sérieux". "Après vérification, nous avons pu constater que notre prestataire Paname 24 s'est conformé strictement au droit, en appliquant les conventions collectives applicables à la profession de danseur", a expliqué une porte-parole des organisateurs des JO à l'AFP, faisant valoir "un cachet supérieur au minimum conventionnel arrêté".

Des réunions entre les deux parties ont bien eu lieu. Dernière en date, lundi matin. Mais, pour le moment, sans succès. "La situation devient urgente et une issue, qui passera nécessairement par la négociation, doit être trouvée au plus vite. Nous souhaitons qu'un nouveau rendez-vous soit planifié sans délai. Nous ne demandons pas des clarifications, nous avons des revendications que nous souhaitons faire entendre", écrit le syndicat dans un courrier envoyé à Paname 24, et que franceinfo a consulté. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.