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JO de Tokyo 2021 : des athlètes français s'entraînent dans une salle thermique pour recréer les conditions météo japonaises

Pour éviter le coup de chaud le jour de la course, les athlètes français peuvent simuler la chaleur et l'humidité japonaise dans une pièce calfeutrée à l'Insep.

Article rédigé par franceinfo - Boris Hallier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Morhad Amdouni, champion d'Europe du 10 000 mètres en 2018, à l'entraînement dans la salle thermique, le 4 juillet 2021. (BORIS HALLIER / RADIO FRANCE)

Comment préparer les athlètes à la chaleur écrasante qui les attend aux Jeux olympiques de Tokyo ? Les températures estivales au Japon sont étouffantes et l'humidité difficile à supporter. Les derniers JO dans l'archipel en 1964 avaient d'ailleurs été organisés en octobre pour cette raison. Mais cette année, ils débuteront le 23 juillet pour s'achever le 8 août.

Pour faire face à la fournaise, les athlètes français se préparent dans une salle thermique à l'Insep, l'Institut national du sport à Paris. Objectif : s'adapter et éviter le coup de chaud le jour de la compétition. La chaleur est étouffante dans cette salle de l'Insep. Morhad Amdouni, champion d'Europe du 10 000 mètres en 2018 et qualifié pour les Jeux olympiques 2021, court torse nu sur son tapis de course. "On a du mal à respirer", dit-il, le souffle court. Rien d'anormal puisque le thermomètre de cette petite pièce calfeutrée affiche 35 degrés et jusqu'à 80% d'humidité. "Je vais monter en pulsations. Normalement, dans un footing normal, je suis à 140 battements par minute. Hier, je suis arrivé à presque 176. C'est quand même énorme", commente-t-il en courant. 

Une adaptation indispensable 

À l'extérieur de la chambre thermique, le moteur du brumisateur est assourdissant. Franck Brocherie y est habitué. Le chercheur au laboratoire Sport, expertise et performance de l'Insep suit les athlètes en plein effort. "Je mesure sa température centrale, la température ambiante, l'humidité, sa fréquence cardiaque et surtout ses différentes perceptions. Il s'agit de perception de l'effort, de l'environnement dans lequel il est et du confort thermique." 

Franck Brocherie (G), chercheur au laboratoire sport, expertise et performance de l'INSEP avec l'athlète Morhad Amdouni (D) devant la salle d'entraînement thermique, le 4 juillet 2021. (BORIS HALLIER / RADIO FRANCE)

Au bout d'une heure de course et 15 kilomètres parcourus, le sportif trentenaire transpire à grosses gouttes mais sa performance s'est améliorée par rapport à la veille. "Ça prouve qu'on arrive à vite s'adapter", juge Morhad Amdouni. Pour que cette adaptation soit optimale, les athlètes doivent s'entraîner dans cette pièce une heure par jour pendant deux semaines. "On a de nombreuses études qui prouvent que si on s'acclimate, on a des adaptations physiologiques", affirme Franck Brocherie. Il y a notamment "une réduction de la fréquence cardiaque et de la température centrale mais aussi une augmentation de la sudation avec moins de perte d'électrolyte. On récupère le niveau de performance qu'on avait en milieu tempéré".

Un entraînement indispensable pour Morhad Amdouni qui a déjà subi la chaleur en pleine course à Berlin, en Allemagne, il y a trois ans. "Dès que je suis sorti de la chambre d'appel, j'ai vu tout de suite que j'étais assoiffé." 

"À Berlin, j'ai dû prendre de l'eau, ce que je ne fais pas d'habitude pour un 10 000 mètres et j'avais des sensations de lourdeur. C'est vraiment un entraînement qui va m'aider à surpasser le cap du marathon." 

Morhad Amdouni

à franceinfo


Morhad Amdouni sera aligné pour le 10 000 mètres le 30 juillet et il participera au marathon le 8 août. Le départ de cette longue course de 42 kilomètres ne sera pas donné à Tokyo mais à Sapporo, au nord du Japon. Les organisateurs ont voulu éviter les fortes chaleurs de la capitale nipponne.

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