JO de Paris 2024 : de la colonie de vacances aux "Avengers" sur les tatamis, les Bleus du judo à nouveau sur le toit de l'Olympe

L'équipe de France de judo a conservé son titre olympique dans l'épreuve par équipes mixte, samedi, à l'Arena Champ-de-Mars.
Article rédigé par Emmanuel Rupied - à l'Arena Champ-de-Mars
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Les judokas tricolores Sarah-Léonie Cysique, Teddy Riner, Maxime-Gaël Ngayap Hambou, Romane Dicko et Marie-Eve Gahié avant leur demi-finale face à l'Italie lors de l'épreuve par équipes mixtes aux JO de Paris 2024, le samedi 3 août 2024. (JACK GUEZ / AFP)

Sacs sur le dos, tatanes aux pattes et sourire aux lèvres, c'est en rangs serrés que l'équipe de France de judo débarque au club France, jeudi 25 juillet, pour sa journée des médias, deux jours avant l'entrée en lice des premiers combattants pour les Jeux olympiques de Paris. Ils ne le savent pas encore mais c'est ce groupe qui va conserver son titre olympique par équipes mixte, samedi 3 août, au terme d'une finale d'anthologie. 

Teddy Riner, Clarisse Agbégnénou, Romane Dicko... Encore loin de ces considérations, ils sont tous là pour leurs premiers pas dans ces JO à Paris. Dans un coin, deux petits nouveaux restent discrets. Maxime-Gaël Ngayap Hambou et Joan-Benjamin Gaba, respectivement au 38e et 35e rang mondial, vivent leurs premiers JO et se sont greffés à la joyeuse troupe qui ressemble à une colonie de vacances. 

L'or manque à l'appel

Marie-Eve Gahié est la première à lancer les hostilités. La Française de 27 ans pique un micro et va interviewer ses partenaires sous l'œil amusé des journalistes. Les vannes fusent et Teddy Riner n'est pas le dernier à chambrer. Du haut de ses 35 ans, le judoka le plus titré de l'histoire est un leader naturel mais il garde cette malice permanente.

Quelques jours plus tard, sur les tatamis, les champions olympiques en titre par équipes mixte commencent leur moisson. Avec neuf médailles au compteur en individuel, jamais la récolte n'a été aussi conséquente dans l'histoire du judo olympique. L'or manque pourtant à l'appel du côté des féminines qui échouent sur la dernière marche à plusieurs reprises. Ce que ne manque pas de souligner froidement le président de la Fédération française de judo, Stéphane Nomis. "On ne peut pas rater autant. J'ai la meilleure équipe de tous les temps chez les féminines. J'ai raté cinq finales. Ce n'est pas possible. C'est qu'on a fait des erreurs. Il faut le reconnaître."

"On est frustrés chez les filles, parce qu'on a eu beaucoup de médailles, mais pas de titre. C'est un beau bilan mais on espère finir avec l'équipe en apothéose."

Romane Dicko, médaillée de bronze aux JO 2024

à franceinfo: sport

Clarisse Agbégnénou et Romane Dicko, toutes deux médaillées de bronze, alors que l'or était à leur portée, sont visées par l'analyse de Stéphane Nomis.

Riner et ses "Avengers"

Le collectif reste cependant puissant avec la majorité des combattants figurant dans le top 8 mondial. Une densité que seul le Japon peut égaler. Et ce groupe bleu, en lice pour la finale par équipes mixte, samedi 3 août, a la capacité de se transcender quand ils sont ensemble.

A commencer par Romane Dicko. La judokate de 24 ans a quitté la salle la tête basse la veille après sa médaille de bronze. Guidée par Teddy Riner, déjà là pour la consoler vendredi, la native de Clamart revient en force sur les tatamis lors des tours préliminaires. Deux combats, deux victoires. Dans son sillage, les Bleus éparpillent leurs adversaires façon puzzle. Deux petits points sont laissés en route avant la finale. 

L'équipe de France peut exulter après sa victoire en finale lors des JO de Paris, à l'Arena Champ-de-Mars, le samedi 3 août 2024. (JACK GUEZ / AFP)

Le parcours presque immaculé est porteur de promesse. Mais ces "Avengers" des tatamis sont encore jeunes. Gaba, Dicko et Ngayap Hambou n'ont pas 25 ans et ne connaissent pas encore le goût de l'or olympique. Alors ils font des erreurs. Les deux médaillés de bronze cèdent en finale sous les coups des Japonais et payent pour apprendre.

Joan-Benjamin Gaba a déjà ajusté dans l'ombre sa cape de sauveur. Quelques heures après sa breloque surprise en argent lundi, il était déjà au travail, à 7h30, à la salle, le lendemain. Et le travail paie. Le Français de 23 ans surgit une nouvelle fois dans la lumière pour dompter Hifumi Abe, double champion olympique en titre et réduire le retard. 

Le temps pour les patrons de l'organisation tricolore de remettre définitivement à flot la troupe, un moment à la dérive dans cette finale. Clarisse Agbégnénou égalise et Teddy Riner apporte deux points à son équipe, dont celui du titre. L'or qui leur manquait. Celui qui peut conduire cette nouvelle génération à prendre le pouvoir. Ensemble, évidemment. 

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