Judo aux JO 2024 : discours de Teddy Riner face aux Bleus, fête anticipée des Japonais... Dans les coulisses de la finale de l'épreuve par équipes

L'équipe de France de judo a conservé son titre olympique, samedi, face au Japon au terme d'une finale d'anthologie.
Article rédigé par Emmanuel Rupied - à l'Arena Champ-de-Mars
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'équipe de France de judo célèbre sa victoire en finale des Jeux olympiques, le 3 août 2024, à Paris. (MICHAEL BAUCHER / PANORAMIC / AFP)

Il y a trois ans, les Bleus réalisaient l'affront suprême. Battre les Japonais à Tokyo, dans le temple du judo, lors de la première épreuve mixte par équipes de l'histoire olympique de cette discipline. Samedi 3 août, l'heure est à la revanche. Au-dessus de la mêlée, l'équipe de France et son homologue nippone traversent les obstacles jusqu'à la finale sans encombre. 

Malicieux et chambreur en public, Teddy Riner revêt cette fois son costume de leader en coulisses avant la finale et délivre un discours puissant après avoir réuni l'ensemble des membres de l'équipe. "Ça m'a filé des frissons. Je ne suis plus compétiteur, mais j'avais presque envie de monter sur le tatami pour combattre", explique Stéphane Frémont, responsable de la cellule optimisation à la Fédération française de judo et qui accompagne les Bleus depuis le début de leur préparation en octobre dernier. Les mots sont forts, à l'image du patron charismatique. "Il leur a dit qu'il fallait qu'ils soient prêts à mourir sur le tatami". 

Gaba stoppe la ola japonaise

Au sein de l'équipe, Clarisse Agbégnénou fait son retour. Du haut de ses 31 ans, la Française n'a plus la caisse pour enchaîner les combats et a été préservée pour la finale. Un choix tactique payant puisqu'elle retrouvera Miku Takaichi qui combat dans la même catégorie qu'elle, en -63 kg, lors de la 6e rotation. 

Encore faut-il y arriver. Le début de finale est cauchemardesque. Maxime-Gaël Ngayap Hambou puis Romane Dicko chutent tour à tour. Si Teddy Riner réduit la marque, Sarah-Léonie Cysique ne fait pas le poids face à Natsumi Tsunoda. C'est le protégé de Stéphane Frémont, l'un des membres des Forces spéciales, Joan-Benjamin Gaba, qui doit permettre aux Bleus de rester en vie. "Les Japonais sont sûrs qu'ils vont le cartoucher", explique le coach de 54 ans. Mais le natif de Sèvres est sûr de lui. "Il m'a juste dit : 'Ne vous inquiétez pas, je sais ce que j'ai à faire'."

"Les minots (Maxime-Gaël Hambou et Joan-Benjamin Gaba), ils voulaient aller chercher le titre. Ils l'ont fait. Ils peuvent vivre leur meilleure vie désormais."

Stéphane Frémont, responsable de la cellule optimisation chez France Judo

à franceinfo: sport

Face à lui, la montagne Hifumi Abe a de quoi faire peur. Double champion olympique en titre, le Japonais est largement favori. Dans la salle d'échauffement qui jouxte l'Arena, les Japonais sont euphoriques, sûrs de leur victoire finale. "Ils ont commencé à faire une ola, tellement ils étaient heureux que Abe tombe face à Gaba", rigole Frémont avant d'enchaîner. "Je leur ai dit qu'ils ne savaient pas face à qui tombait leur compatriote. J'ai confiance en "Jo". Vous savez, c'est à la fin du marché qu'on compte les bouses."

La fin du marché est tombée après huit minutes de golden score en apnée. Et c'est bien le Français qui a remporté la mise. "Dans la tête du monde du judo, il n'y a que Teddy qui peut renverser une rencontre depuis des années. Ce ne sera désormais plus le cas", explique celui qui a guidé Gaba pendant ses jeunes années.

Mais ce sont bien les anciens qui terminent le travail. Clarisse Agbégnénou d'abord avant de voir Teddy Riner offrir le point décisif aux Bleus. Trois ans après, les Français sont restés maîtres chez eux et peuvent savourer sur le toit de l'Olympe, pour quatre ans encore, au moins.

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