Judo aux JO de Paris 2024 : Amandine Buchard, le bronze de la persévérance

La Française de 29 ans a pris la troisième place des -52 kg, dimanche, à l'Arena Champ-de-Mars.
Article rédigé par Emmanuel Rupied - à l'Arena Champ-de-Mars
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
La judokate Amandine Buchard après son combat remporté contre Larissa Pimenta en quart de finale des Jeux olympiques de Paris, le 27 juillet 2024. (LUIS ROBAYO / AFP)

De la terre au ciel, il n'y a parfois qu'un pas. Amandine Buchard peut en témoigner, dimanche 28 juillet, après sa médaille de bronze aux Jeux olympiques de Paris, au terme d'une journée riche en rebondissements. Passée tout près d'une nouvelle finale après Tokyo en 2021, la Française a cédé en demi-finale avant de se reprendre quelques minutes plus tard pour aller chercher sa deuxième breloque olympique individuelle en carrière.

Reculer pour mieux se retrouver

Il y a six mois, la Française était pourtant loin de tout ça. Proche du burn-out, elle décide de ranger ses kimonos temporairement pour souffler. La faute à une olympiade précédente sous Covid qui l'a progressivement épuisée.

Hyperactive, la vice-championne olympique à Tokyo poste cependant régulièrement sur les réseaux sociaux des vidéos d'elle en train de pratiquer d'autres sports, un moyen de s'aérer l'esprit. "Elle pensait judo tout le temps et c'est bien qu'elle ait réussi à se poser un peu, de voir autre chose et de ne pas manger du judo en permanence", explique Emilie Andéol, consultante pour France Télévisions et vice-championne olympique de judo en 2016 à Rio en -78 kg.

"J'ai cru, à un moment, que j'allais perdre cette lumière qui rythmait ma vie pour le judo. J'ai pris des décisions qui étaient osées pour revenir et être aujourd'hui médaillée olympique une nouvelle fois."

Amandine Buchard, médaillée de bronze aux JO de Paris

à France Télévisions

Un mal pour un bien pour la championne d'Europe 2023. Elle revient et remporte le Grand Slam de Tachkent avant de se tester aux Mondiaux d'Abou Dabi. Mais rien n'est donné à la native de Noisy-le-Sec. Elle perd sur Odette Giuffrida en demi-finale, une adversaire qu'elle avait battu à de nombreuses reprises. "Son premier adversaire, c'est elle. Elle doute énormément. Et quand elle doute, elle peut passer à coté", explique Andéol. La "Buche" s'accroche cependant et prend la médaille de bronze. 

Le bronze à la maison

Des breloques planétaires en individuel, Buchard les collectionne (cinq médailles de bronze aux Mondiaux et une en argent aux JO) mais l'or lui a toujours échappé dans une compétition mondiale. Pas aujourd'hui, à Paris, chez elle, croit-elle. Après une mise en route tranquille, la judokate licenciée au PSG s'offre le scalp de Larissa Pimenta, 10e mondiale, au bout du golden score et laisse éclater sa rage, face à un public qui se transforme en stade de football, pour filer en demi-finale et rêver en or.

Mais une fois encore, la Française n'arrive pas à totalement se lâcher et finit par céder sur la plus petite des marques face à l'Ouzbek Diyora Keldiyorova. La lèvre ouverte durant la lutte, elle repart cependant au combat, comme souvent.

Le défi est de taille avec Réka Pupp, 6e judokate mondiale, mais la Française connaît la valeur du bronze. Elle s'impose au terme d'un golden score interminable de plus de trois minutes, dans une Arena chauffée à blanc pour décrocher un nouveau podium. Avant de s'écraser au sol, en pleurs, pendant de longues secondes et de remercier les supporters tricolores en tribunes, après la rencontre. "J'ai été puiser l'énergie dans le public et je les remercie car un public comme ça, ça fait la différence." La consécration attendra, l'important était ailleurs aujourd'hui.

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