Judo aux JO de Paris 2024 : Luka Mkheidze, l'argent au bout du chemin

Le judoka tricolore a remporté la médaille d'argent, samedi, à l'Arena Champ-de-Mars, après s'être incliné en finale face au Kazakhstanais Yeldos Smetov.
Article rédigé par Emmanuel Rupied - envoyé spécial à l'Arena Champ-de-Mars
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
Luka Mkheidze exulte après sa victoire face au Turc Salih Yildiz lors des demi-finales des Jeux olympiques de Paris, à l'Arena Champ-de-Mars, le 27 juillet 2024. (JACK GUEZ / AFP)

Il a baissé la tête pour la première fois de la journée, accusant le coup quelques instants. Avant de rejoindre ses proches dans les tribunes pour lever les bras, cette fois, et saluer les spectateurs de l'Arena Champ-de-Mars, son public.

Battu en finale (- 60 kg) par le Kazakhstanais Yeldos Smetov, Luka Mkheidze n'a pas décroché son premier titre olympique à Paris, samedi 27 juillet, mais sa médaille d'argent vaut de l'or pour un judoka qui (re)vient de si loin. Parce que le sportif de 28 ans a vécu plusieurs vies avant de s'installer durablement parmi les plus grandes pointures de sa catégorie.

L'homme venu de l'Est

Luka Mkheidze voit le jour à Tbilissi, en Géorgie avant de quitter avec ses parents son pays en guerre, en 2009. Il n'est alors qu'un jeune adolescent. "Sa vie n’est pas la même que tout le monde. Ce qui l’a fait tenir c’est le judo", explique Emilie Andéol, consultante pour France Télévisions et championne olympique en 2016 en +78 kg.

Son premier combat, il est en dehors des tatamis. Il obtient son dossier de naturalisation en 2015 pour devenir Français et combattre pour son pays adoptif. "Il a fallu faire sa place à l’Insep (l'Institut national du sport). Au début, il venait en externe et il faisait des allers-retours avant de devenir interne au centre", explique Emilie Andéol. 

Le point de départ de son ascension, il a alors 19 ans. Le discret Luka performe chez les jeunes mais il faut attendre les championnats d'Europe 2021 pour voir le judoka au format de poche (1m60) briller sur la scène internationale. Avant de créer la surprise à Tokyo pour ses premiers Jeux olympiques avec une médaille de bronze autour du cou. "Tokyo a été une chance parce que s'ils avaient eu lieu plus tôt, de six mois, il n’y serait pas allé. Il était programmé pour Paris", enchaîne Emilie Andéol. 

A Paris, le judoka âgé désormais de 28 ans est arrivé à maturité. Déconcertant de sérénité jusqu'en finale, celui qui est licencié au PSG n'a manqué qu'une marche, la dernière. "J'aurais dû être un peu plus patient, je n'aurais pas dû attaquer autant et peut-être qu'au golden score j'aurais pu marquer", expliquera-t-il en zone mixte après sa défaite face au Kazakhstanais et néo-champion olympique Yeldos Kaz Smetov. Si l'ancien de Tbilissi n'a pas eu sa Marseillaise, il a pu faire monter les décibels de l'Arena Champ-de-Mars et marquer une nouvelle étape dans son chemin. Celui vers l'Olympe. 

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