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Paris Grand Slam : "C'est le plus grand tournoi du monde" explique Larbi Benboudaoud, l'entraîneur de l'équipe de France féminine

À l'occasion des 50 ans du Tournoi de Paris, l'ancien vainqueur du tournoi en 2003 est revenu sur l'importance de cet événément dans le monde du judo.

Article rédigé par franceinfo: sport - Louise Le Borgne
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Larbi Benboudaoud a remporté le Tournoi de Paris en février 2003 au Palais Omnisports de Paris-Bercy lors de la finale des moins de 66 kg. (JEAN AYISSI / AFP)

Le 16 et 17 octobre, la crème du judo international s'est donnée rendez-vous au Paris Grand Slam. Près de 290 judokas venus de 48 pays vont s'affronter dans le tournoi, qui fête cette année ses 50 ans.

Parmi les Français sélectionnés, Shirine Boukli (-48kg), Guillaume Chaine (-73 kg), Audrey Tcheuméo (-78kg) ainsi qu'une nouvelle génération prometteuse seront sur les tatamis. Entretien avec le responsable de l'équipe de France féminine, Larbi Benboudaoud, qui avait aussi remporté le tournoi en 2003.

Franceinfo:sport : un Grand Slam à Paris-Bercy quand on est Français, c'est toujours spécial ?

Larbi Benboudaoud : Bien sûr, c’est le plus grand tournoi du monde. Je ne dis pas ça par chauvinisme. Dans l’esprit des judokas, et pas seulement Français, c’est vraiment très fort. Si on leur demande le tournoi le plus symbolique du circuit, ils diront Paris. C'est une ambiance exceptionnelle. En plus, on évolue devant notre public. Le côté humain est très fort, c’est la grande fête du judo français, avec des bus entiers qui viennent de province. Économiquement, on pourrait se dire que ça ne sert à rien. Mais ce que représente le tournoi est super important pour le judo français. 

Quel souvenir gardez-vous du tournoi ?

Quand j’étais petit, j’y allais. On prenait le RER et on arrivait à Bercy. Je garde un souvenir exceptionnel de ces tribunes remplies de parents, de gamins, d'entraîneurs et de pratiquants. Et je me disais que moi aussi, je voulais gagner ce tournoi. Et quelques années plus tard, je l’ai gagné. C'est un tournoi qui fait rêver. J’espère qu’il y a des petits Benboudaoud, des petits Agbegnenou dans le public !

Larbi Benboudaoud remporte le Tournoi de Paris en février 2003, à l'issue de la finale des moins de 66 kg. (JEAN AYISSI / AFP)

Et sur le plan sportif, qu'apporte le Grand Slam de Paris ?

Sur le plan sportif, ça permet de détecter des jeunes, de prendre des points sur le circuit des Grands Chelem et de progresser au ranking mondial. Un bon classement, ça permet d'être tête de série et d'avoir de meilleurs tirages. Pour les jeunes, l'objectif est de suivre le chemin des aînés, d'aller gratter des places pour Paris 2024. Remporter le tournoi de Paris, c'est un sérieux message envoyé à la concurrence.

À part Shirine Boukli et Guillaume Chaine, les olympiens ne seront pas présents au Grand Slam. Ils sont au repos ?

Les médaillés olympiques ne font pas le Grand Slam cette année parce que physiquement, mentalement, cette olympiade a laissé des traces. Ça a duré 5 ans, et ils ont laissés beaucoup de “cartouches”. En revenant de Tokyo ils ont eu beaucoup de sollicitations médiatiques, ils avaient donc besoin de couper. Shirine, c’est l’exception. Elle est encore jeune et elle a été piquée dans son orgueil à Tokyo en ayant été éliminée au premier tour. Elle ne veut pas perdre de temps et elle a voulu s’aligner directement sur le Grand Slam de Paris. Je trouve ça très bien, c’est un bon état d’esprit.

C'est une fierté d'avoir une telle densité d'athlètes et cette continuité générationnelle ?

C’est une fierté, forcément, d’avoir cette densité de judokas., de ramener des médailles de Tokyo, même si je pense qu'on peut faire encore mieux, et d’avoir déjà une nouvelle génération qui, elle aussi, veut aller chercher des médailles mondiales. Mais c’est le travail de tout un système, qui commence par les clubs, puis via les pôles et les structures de haut niveau. Ce système qui produit des athlètes de grande qualité a fait ses preuves et pourvu que ça dure ! C’est un travail sur des années, qui part vraiment des petits clubs. Derrière il y a une politique sportive qui accompagne les athlètes.

Le tournoi est finalement maintenu en octobre. C'était important d'être là malgré tout ?

Le tournoi a été très impacté par la crise sanitaire avec des reports et des incertitudes. Franchement la date ne nous arrange pas du tout. Est-ce qu'on le zappe pour autant ? Certainement pas. Parce que c’est le tournoi de Paris, c’est le tournoi le plus important. Même les Japonais, qui n'étaient pas aux championnats du monde juniors par exemple, envoient une délégation à Paris et ajustent leur calendrier. C'est le grand rendez-vous mondial.

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