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Reportage Mondiaux de natation : l'"envie", le "plaisir" et le besoin de "transmission" de Florent Manaudou, le capitaine de l'équipe de France

Florent Manaudou fait son entrée en lice aux championnats du monde de natation sur le 50m nage libre, la distance sur laquelle il tout gagné depuis dix ans. Avec un nouveau défi en tête : décrocher une nouvelle médaille à Paris 2024. Pour y parvenir, il a presque tout changé.

Article rédigé par Jérôme Val
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Florent Manaudou à l'entraînement lors du stage de l'équipe de France de natation à Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales) le 8 juin 2022 (JEROME VAL / RADIO FRANCE)

Florent Manaudou n’a pas seulement changé de coupe de cheveux : il a presque "la boule à zéro" pour, rigole-t-il, "profiter du soleil à Antibes", dans la piscine découverte où il s’entraîne depuis le mois de janvier. Il a aussi changé de vie.

En quittant le Cercle des Nageurs de Marseille après les Jeux olympiques de Tokyo, il s’est offert une longue pause avant de poser ses valises dans les Alpes-Maritimes. "C’est une année un peu spéciale, j’ai changé de lieu d’entraînement, j’ai commencé mi-janvier, développe Florent Manaudou. J’ai pris le plaisir un peu ailleurs tout en prenant mes marques avec les nouveaux coachs." "Je ne peux pas m’attendre à faire des miracles à ces championnats du monde", conclut Florent Manaudou, éliminé en demi-finales du 50m papillon le 18 juin.

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Ce n’est pas un manque d’ambition mais celui qui a été sacré champion olympique sur le 50m nage libre à Londres il y a dix ans est réaliste. "Je sais que l’objectif principal est Paris 2024 et j’ai pris cette année exprès pour être frais sur les deux prochaines années." À Paris dans deux ans, il sera en quête d’une quatrième médaille individuelle sur le 50m en autant de JO (après l'or en 2012, l’argent en 2016 et 2021), ce que personne n’a encore réalisé.

Des amis comme entraîneurs

Se rapprocher d’Antibes, c’est aussi un choix de vie assumé par Florent Manaudou. Ses deux nouveaux entraîneurs, Quentin Coton et Yoris Grandjean, sont des amis proches, ils ont à peu près le même âge que lui. C’est donc plus facile d’échanger avec eux. "Je suis plus impliqué dans ma préparation, assure le nageur. J’apprends aussi qu’il faut moins m’éparpiller sur des trucs de sponsors pour les deux prochaines années. Cette année, je l’ai fait à l’envie mais il y a des déplacements qui n’étaient pas forcément utiles."

Florent Manaudou avec Quentin Coton, l'un de ses entraîneurs, à Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales) le 8 juin 2022 (JEROME VAL / RADIO FRANCE)

"Il me semble très heureux, confirme Quentin Coton. Pour le côtoyer dans la vie de tous les jours et à l’entraînement, ça se voit sur son visage. Quand il arrive à la piscine, on boit un café et on joue au basket. Le plaisir d’être ensemble joue beaucoup sur le plaisir d’être à la piscine. Bien sûr, il y a des hauts et des bas et la natation n’est pas un sport toujours marrant, on ne joue pas. Mais on fait en sorte que le programme qu’on lui propose lui plaise."

Et ce premier objectif a l’air d’être rempli quand on écoute Florent Manaudou, revenu à la natation après une longue pause consacrée au handball (entre 2017 et 2019). "Quand je vais à l’entraînement, il n’y a presque plus aucun moment où j’y vais à reculons, où je me dis que ça va être dur. Quand j’y vais, j’ai l’impression d’aller voir mes amis et c’est plutôt cool."

"Je peux compter sur mes coachs quand je suis dans la piscine et à la musculation, je peux compter sur mes amis dans ma vie quotidienne."

Florent Manaudou

à franceinfo

Pour ces championnats du monde à Budapest, les ambitions de Florent Manaudou, quatre médailles d’or mondiales dont trois à Kazan en 2015, restent très mesurées. Mais son rôle est également ailleurs, primordial : il est l’un des deux capitaines, avec Mélanie Hénique, de l’équipe de France. Un rôle qu’il prend très au sérieux. "J’ai beaucoup plus envie de transmettre depuis mon retour. Je n’avais pas le temps et j’étais loin d’être le plus ancien jusqu’en 2016. J’avais moins le besoin et cette envie. Ça m’a tout de suite plu alors que je ne pensais pas que ce serait un rôle bien pour moi. Les plus jeunes regardent ce que font les plus anciens et je trouve ça agréable."

Un élan de fraîcheur chez les Bleus qu’il assure "adorer". En attendant de retrouver son niveau pour rivaliser avec les meilleurs, Florent Manaudou n’a qu’un seul mot à la bouche : le plaisir !

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