Paris 2024 : avec 36 athlètes, l'équipe olympique des réfugiés veut sortir de l'ombre pour sa troisième édition

Trente-six athlètes issus de 11 pays différents participeront aux JO 2024, a annoncé le président du Comité international olympique Thomas Bach, jeudi.
Article rédigé par Théo Gicquel
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Masomah Ali Zada, cheffe de mission de l'équipe olympique des réfugiés, et le président du CIO, Thomas Bach, le 26 juillet 2023. (ALAIN JOCARD / AFP)

"Nous vous accueillons tous à bras ouverts. Vous êtes un enrichissement pour notre communauté olympique et pour nos sociétés." C'est par ces mots que Thomas Bach a conclu son discours de présentation de l'équipe olympique des réfugiés (EOR) depuis Lausanne (Suisse), jeudi 2 mai.

Le président du Comité international olympique (CIO) a annoncé les membres de la troisième délégation olympique depuis 2016, en présence de la cheffe de mission de l'équipe, Masomah Ali Zada, qui a concouru au sein de l'équipe olympique des réfugiés à Tokyo 2021, et de Yiech Pur Biel, membre de la première équipe olympique des réfugiés à Rio 2016. Voici ce qu'il faut en retenir. 

Une troisième édition après Rio et Tokyo

Ils étaient 10 à Rio de Janeiro (Brésil) pour la première édition en 2016, ils étaient 29 à Tokyo (Japon) en 2021, ils seront 36 à Paris. La composition de l'équipe va représenter "plus de 114 millions de personnes déplacées dans le monde, soit 50 millions de plus qu'à la fin 2016", selon Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés. 

La composition de l'équipe olympique des réfugiés pour Paris 2024 s'appuie sur un certain nombre de critères, notamment et avant tout sur les performances sportives de chacun des athlètes et sur leur statut de réfugié confirmé par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Une attention particulière a été portée à la représentation équilibrée des sports et des genres, ainsi qu'à la répartition géographique des pays d'origine.

Durant la cérémonie d'ouverture, l'équipe défilera derrière le drapeau olympique, en deuxième position, immédiatement après la Grèce. Pour toutes les apparitions officielles de l'équipe (y compris les éventuelles cérémonies de remise des médailles), le drapeau olympique sera hissé et l'hymne olympique joué. À l'instar des 206 autres délégations, l'équipe sera logée au village olympique, précise le CIO.

36 qualifiés, une athlète suspendue provisoirement pour dopage

Les 36 athlètes qualifiés sont issus de 11 pays différents et seront présents dans 12 sports. La grande majorité des athlètes a été sélectionnée parmi les athlètes réfugiés soutenus par le CIO dans le cadre du programme de bourses olympiques pour athlètes réfugiés. Au total, 75 athlètes réfugiés ont bénéficié d'une bourse pour Paris 2024. 

A ce jour, aucune médaille n'a été remportée par l'équipe olympique des réfugiés. Cindy Ngamba, arrivée au Royaume-Uni à 10 ans et première athlète réfugiée qualifiée en boxe, sera l'une des meilleures chances de médaille, elle qui est désormais triple championne nationale amateur. Elle s'était d'ailleurs déjà qualifiée par les voies de qualification classiques. "En 2016, nous voulions apporter un peu d’espoir pour les réfugiés. Aujourd’hui, nous participons à un tout autre niveau. Une médaille serait importante pour les athlètes à titre individuel, mais aussi pour l’ensemble de l’équipe", a annoncé Yiech Pur Biel.

En revanche, ce ne sera sans doute pas le cas d'Anjelina Nadai Lohalith. L'athlète sud-soudanaise a été contrôlée positive à la trimétazidine et suspendue à titre provisoire, a annoncé lundi l'Unité d'intégrité de l'athlétisme (AIU). Eliminée dès les séries en 2016 et 2021, elle est suspendue à titre provisoire. "Nous sommes très déçus, les athlètes de l'équipe olympique des réfugiés doivent suivre les mêmes règles antidopage. Nous avons travaillé avec l'ITA (International Testing Agency) pour avoir une meilleure éducation sur ce sujet et procéder à des tests", a réagi jeudi James MacLeod, directeur des relations avec les Comités olympiques nationaux (CNO).

Un nouvel emblème 

C'est la nouveauté pour cette édition. Pour la première fois, l'équipe olympique des réfugiés concourra sous son propre emblème, dévoilé jeudi dans une vidéo, et qui présente un cœur au milieu. 

"Cet emblème nous rassemble tous. Bien que tous différents, nous avons tous fait un voyage pour arriver là où nous sommes. Le fait d'avoir notre propre emblème crée un sentiment d'appartenance et nous permet de défendre cette population de plus de 100 millions de personnes qui partagent la même expérience. J'ai hâte de le porter fièrement !", a exprimé la cheffe de mission Masomah Ali Zada. L'emblème sera visible sur les tenues de l'équipe dès la cérémonie d'ouverture, le 26 juillet.

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