Paris 2024 : "Ceux qui ont déjà été porte-drapeau peuvent s'effacer" au profit d'autres athlètes, défend la secrétaire générale du CNOSF

L'ex-escrimeuse Astrid Guyart a réagi aux critiques de la judokate Clarisse Agbegnenou qui regrette, en vertu des critères établis par le CNOSF,de ne pas pouvoir être de nouveau porte-drapeau, comme à Tokyo il y a trois ans.
Article rédigé par franceinfo
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L'ancienne escrimeuse Astrid Guyart, secrétaire générale du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), lors d'une conférence de presse, à la Maison du Sport Français, à Paris, le 13 octobre 2022. (HERVIO JEAN-MARIE / KMSP / AFP)

"Beaucoup d'athlètes français souhaiteraient avoir cet honneur" d'être porte-drapeau de la délégation tricolore lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris, le 26 juillet, alors "ceux qui l'ont déjà été peuvent s'effacer" au profit d'autres athlètes, pour leur "laisser la possibilité" de vivre cette expérience, défend sur franceinfo Astrid Guyart, secrétaire générale du Comité national olympique et sportif français (CNOSF).

Invitée du Club Info, l'ex-escrimeuse a réagi aux critiques de la judokate Clarisse Agbegnenou. La double championne olympique (en individuel et par équipes) regrette, en vertu des critères établis par le CNOSF, ne pas pouvoir être de nouveau porte-drapeau, comme à Tokyo il y a trois ans. "Je ressens un petit goût d'inachevé, on a fait une cérémonie d'ouverture masquée et sans public. C'est une chose que j'ai fait à demi. C'est pour cela que pour moi cela ne donne pas le droit de nous écarter, en créant de nouvelles règles", écrit-elle sur Instagram.

"Notre objectif, au CNOSF, c'est que ce rôle d'une vie soit possible pour le plus grand nombre de sportifs", justifie Astrid Guyart. Chaque fédération sportive peut choisir jusqu'à deux candidats au rôle de porte-drapeau, un homme et une femme, avec l'accord des athlètes concernés. Dans un second temps, les sportifs qui participeront aux Jeux voteront pour élire leur porte-drapeau.

Un village olympique choisi et "modelé" par le comité

La secrétaire générale du CNOSF est également revenue sur le bâtiment occupé par les sportifs français au village olympique. Choisi et "modelé" par le comité, ce bâtiment accueillera "des espaces de convivialité pour les athlètes", où ils pourront suivre les épreuves."Cela vient d'un retour assez glaçant des sportifs qui se sont rendus aux Jeux de Tokyo", en pleine pandémie, précise Astrid Guyart. "40% des athlètes de la délégation ne se sentaient pas appartenir à l'équipe de France olympique. On les a consulté et on a essayé de tenir compte de leurs retours."

Le bâtiment des Français se situe "près de la cantine, près du départ des navettes" à destination des sites olympiques, et "près de la Maison de la Performance où des professionnels pourront les conseiller", ajoute la secrétaire générale du CNOSF. Des séances de mediatraining sont également mises en place. "La fenêtre médiatique est très courte quand on est médaillé. Un médaillé en chasse un autre. Et il faut savoir se raconter", témoigne celle qui a été vice-championne olympique de fleuret par équipes à Tokyo : "Nous ne sommes pas que des machines à performer. Nous avons une vie privée, des causes qui nous tiennent à coeur."

Interrogée sur l'escrimeuse Ysaora Thibus, qu'elle a côtoyé en équipe de France, Astrid Guyart assure n'avoir "aucun doute sur sa probité et sa sincérité, elle est extrêmement vigilante". Ysaora Thibus est suspendue depuis février à la suite d'un contrôle antidopage anormal. Elle nie tout acte intentionnel de dopage et assure avoir été "exposée par contamination", via les fluides corporels de son compagnon, ex-sportif de haut niveau. Sa participation aux Jeux cet été est menacée, mais la championne du monde 2021, grande chance de médaille, espère obtenir gain de cause auprès de la Fédération internationale d'escrime.

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