Paris 2024 : "Il nous faut une compensation financière", avancent des restaurateurs qui craignent de devoir fermer pendant les Jeux olympiques

Si certains commerçants parisiens réfléchissent déjà à mettre leurs employés au chômage partiel pendant les JO, d'autres appellent à une "compensation" et dénoncent le manque d'anticipation.
Article rédigé par Marion Ferrère
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La semaine du 18 au 26 juillet s'annonce compliquée pour les commerçants situés dans la zone "anti terroriste". (GILLES TARGAT / GILLES TARGAT)

Dernière ligne droite avant les Jeux Olympiques. La cérémonie d'ouverture de Paris 2024 est prévue dans deux mois. Elle aura lieu le 26 juillet avec une cérémonie d'ampleur sur la Seine, au cœur de la capitale, qui va nécessiter un important dispositif de sécurité, notamment le long des quais qui seront placés dans la zone grise "antiterroriste".

Pour accéder à ce périmètre avant le jour J, il faudra un QR code délivré après enquête par les autorités. La semaine du 18 au 26 juillet s'annonce donc  compliquée notamment pour les commerçants situés dans cette zone. Certains pensent même à fermer. 

C'est le cas de Julia Chican et ses associés. L'un de leur restaurant, le Maslow se trouve sur les quais de Seine, face à la Conciergerie, en plein cœur de cette zone antiterroriste. "On a compris que l'on n'aurait pas de clients. On est en train de se demander quelle est la solution la moins pire pour nous économiquement".

"Ça exclut tous les clients de passage"

Du 18 au 26 juillet, leurs clients devront demander un QR Code pour se rendre dans leur établissement. "Vous envoyez une photo, vous entrez les raisons pour lesquelles vous voulez entrer sur la zone, le QR code n'est pas émis directement, il y a un temps de latence inconnu. Ça exclut toute spontanéité, ça exclut tous les clients de passage qui, n'ayant pas de réservation, ne peuvent pas prétendre à avoir le passe Jeux. C'est beaucoup d'organisation juste pour un repas au restaurant."

Faute d'affluence, et sauf allègement du dispositif, le restaurant sera donc fermé avant la cérémonie d'ouverture. Une fermeture qui n'est pas sans conséquence.

"Sur les dix jours qui sont concernés, on parle d'entre 80 000 et 100 000 euros de chiffre d’affaires"

Julia, restauratrice à Paris

à franceinfo

"Est-ce que quelque chose est prévu" interroge-t-elle rappelant que "fermer un restaurant, on n’y pense pas souvent mais ça ne s'arrête pas net, vous avez beaucoup de marchandises qui sont en stock".

Chômage partiel

Un peu plus loin sur le quai, même casse-tête pour Sébastien, le gérant de la Brasserie le Reynou déplore le flou de l'organisation et le manque d'anticipation. "C'est hypermal expliqué et c'est dans deux mois", tance-t-il, s'interrogeant aussi pour ses six salariés en cas de fermeture. "D'accord je les mets en chômage technique, mais est-ce que le chômage technique est pris en compte ? On n’en sait rien. Je comprends les questions de sécurité, mais, dans ce cas-là, il nous faut une compensation financière et aussi pour les employés", regrette-t-il.

Difficile pour le moment de savoir combien d'établissements vont préférer fermer avant le début des JO, mais l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie d'Ile-de-France nous confirme que des discussions sont en cours avec les autorités pour obtenir des indemnités de chômage partiel.

Des restaurateurs craignent de devoir fermer pendant les Jeux olympiques, le reportage de Marion Ferrere

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.