Paris 2024 : la quasi-totalité des sites olympiques en Île-de-France sont trop pollués

Selon une étude de l'association Respire, 95% des sites sportifs franciliens dépassent les recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé en termes de qualité de l'air.
Article rédigé par franceinfo
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"La grande majorité des terrains les plus pollués sont au bord du périphérique" selon l'association Respire, alors qu'un un tiers des stades parisiens et de proche banlieue sont situés en bordure de périphérique. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Presque tous les terrains de sport en Île-de-France sont surexposés à la pollution de l'air. D'après un rapport de l'association Respire, rendu public à moins de deux semaines du début des Jeux olympiques de Paris, les taux de dioxyde d'azote et de particules sur les sites sportifs situés à proximité du boulevard périphérique sont trois à quatre fois supérieurs aux recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Cette pollution entraîne évidemment des risques pour la santé des sportifs, alerte l'association, qui veut profiter des JO pour sensibiliser, car c'est aussi au moment de l'été et des fortes chaleurs que la pollution est la plus élevée.

L'étude montre que malgré une amélioration de la qualité de l'air ces 10 dernières années à Paris, la quasi-totalité des terrains de sport étudiés dans la métropole sont toujours trop pollués. Le terrain de sport en plein air situé porte d'Asnières entre Paris et Levallois-Perret, par exemple, est le plus pollué en 2023. Le périphérique y est à seulement une dizaine de mètres de la piste d'athlétisme et des terrains de football. Malgré la pollution, Adèle, 28 ans, vient courir deux fois par semaine : "Beaucoup de voitures, beaucoup de poussière qui volent, donc c'est pas bon du tout. Je tousse, ça gratte dans la gorge et après ça peut se transformer une crise d'asthme", expose Adèle.

"De toute façon, on vit ici donc que ce soit pour ne pas faire de sport ou faire du sport, on respire le même air."

Anatole

à franceinfo

Anatole vient jouer au football près du périphérique toutes les semaines, il habite à cinq minutes du stade mais, pour lui, la pollution modifie ses performances : "Je joue moins longtemps ei je sens la pollution, je peux avoir la tête qui tourne un peu." Mais il reste convaincu que faire du sport pendant les pics de pollution est préférable que ne pas en faire du tout.

Beaucoup plus de polluants inhalés en faisant du sport qu'au repos

Une idée reçue que combat Tony Renucci, directeur de l'association Respire, à l'origine de l'étude : "Quand vous faites du sport, vous respirez 4 à 10 fois plus de polluants que quand vous êtes au repos", explique-t-il, avec un risque de développer des maladies cardiovasculaires et respiratoires. Pour lui, avant toute pratique sportive, il faut prendre le réflexe de consulter la qualité de l'air, y compris pendant les Jeux Olympiques. "Ce qu'on voit sur le Stade de France, ou sur d'autres stades comme Roland Garros, c'est que de toute façon, leur situation géographique fait qu'ils sont exposés. Si jamais il s'avère qu'on a, à un moment, des pics de pollution pendant les JO, il faudra aussi se poser la question de différer certaines disciplines."

Pour l'association, les autorités ont conscience du problème, puisque le village olympique, construit à proximité lui aussi du périphérique, est équipé de purificateurs d'air, une première. La pollution de l'air est la troisième cause de mortalité en France. Elle provoque notamment des maladies cardiovasculaires, respiratoires ou encore neurologiques.

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