Des patients en psychiatrie privés de sortie pendant le passage de la flamme olympique à Nantes

Selon une note confidentielle consultée par France Culture, la préfecture de Loire-Atlantique a décidé de restreindre les autorisations de sortie des patients internés sans consentement jusqu'au 6 juin
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La flamme olympique (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

La préfecture de Loire-Atlantique a décidé de restreindre les autorisations de sortie pour les patients en psychiatrie soignés sur décision d'un représentant de l'État (patients SDRE) jusqu'au 6 juin pour des raisons de sécurité, lors du passage de la flamme olympique dans le département, selon une note confidentielle consultée mardi 4 juin par France Culture et révélée par Médiacités.

La décision a été prise lors d'une réunion de sécurité en présence du préfet de Loire-Atlantique Fabrice Rigoulet-Roze, et du directeur général de l'Agence régionale de santé (ARS). La consigne a été transmise aux chefs d'établissements prenant en charge des patients admis en soins psychiatriques sans consentement. À noter que selon l'article L. 3213-9-1 du Code de la santé publique, le préfet doit "ordonner la levée de la mesure de soins sans consentement", si deux médecins psychiatres émettent un avis en ce sens.

"Véritablement scandaleux !"

"C'est véritablement scandaleux parce qu'il y a du fric pour faire circuler la flamme olympique, mais il n'y en a certainement pas pour prodiguer des soins de qualité", fustige sur France Culture, Olivier Terrien, secrétaire général CGT du CHU de Nantes. Il appelle l'État à mettre des moyens pour ces patients au lieu "de laisser entendre que ces patients pourraient être dangereux, si on les laissait sortir au moment des festivités".

Élise Le Bail, infirmière en psychiatrie et déléguée CGT au CHU de Nantes également abonde : "On est en train de se préoccuper d'une flamme olympique alors que l'urgence n’est pas là". Elle dénonce une situation "intolérable" en psychiatre. "Onze lits de pédopsychiatrie ont fermé à Saint-Nazaire alors qu'il n'y a que 14 lits dans le département. Vendredi dernier, dix mineurs étaient hospitalisés à Saint-Jacques [hôpital psychiatrique de Nantes] en psychiatrie adulte. On a une demande énorme, ils ont besoin d'être mis à l'abri", ajoute Élise Le Bail.

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