JO de Paris 2024 : la crèche olympique, le nouveau-né du village des athlètes

Depuis cette année, les athlètes souhaitant passer du temps avec leurs enfants en bas âge peuvent le faire au sein même du village olympique. Une nouveauté qui fait des heureux et doit beaucoup à l'athlète américaine Allyson Felix.
Article rédigé par Julien Faure
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
La nursery pour les athlètes, installée au village olympique des Jeux de Paris, le 23 juillet 2024. (RYOHEI MORIYA / AFP)

Dans un village olympique où les sportifs bénéficient de la présence de coiffeurs, tatoueurs ou masseurs, la possibilité pour les sportives et sportifs de partager cette atmosphère avec leurs nouveau-nés s'est récemment retrouvée au cœur des débats. Par le concours de l'ancienne championne olympique et désormais retraitée, Allyson Felix, concernée par le phénomène depuis la naissance de son premier enfant, le Comité international olympique (CIO) a en effet mis en place la première nursery de l'histoire au sein du village olympique.

Alors qu'elle s'était notamment positionnée contre son équipementier Nike sur la gestion des sportives en période de grossesse, l'Américaine s'est investie auprès du CIO pour organiser un espace dédié, pour les parents ne souhaitant pas complètement couper le cordon avec leurs enfants. Un projet réussi, qui permet par exemple à Keesja Gofers, poloïste australienne, de passer du temps avec sa fille, Teleri. Pour son plus grand bonheur, comme elle l'a confié au site Athlete365 : "Lorsque j'ai commencé à me remettre au sport après avoir accouché, je me suis promis d'être présente avec ma fille. C'est très important pour moi, et l'espace familial facilite cela."

Une première olympique

Lorsqu'elle a soumis l'idée de créer une crèche pour les enfants en bas âge à l'intérieur du village olympique, à Saint-Denis, peut-être Allyson Felix imaginait-elle d'ailleurs cela ainsi. Une petite piste d'athlétisme taille bébé, des montures en guise d'attractions, des dessins aux murs et quelques livres pour enfants. Voilà le décor de la nursery, où un accompagnant – par exemple l'autre parent, ou un grand-parent – peut même être spécialement accrédité et autorisé à entrer dans le village. Un espace où il est possible de se reposer et de ressourcer en famille, ce qui constitue une première dans l'histoire des Jeux.

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Si le CIO ne permet pas la présence d'enfants dans le village des athlètes le soir, ces derniers sont donc au moins autorisés en journée. Disponible sur réservation, en groupe ou individuellement, cette pièce où les sportifs réservent des créneaux d'une heure, est qualifiée par le CIO d'"espace de jeu propice à la création de liens familiaux". Située au village non résidentiel Village Plaza, elle est ouverte de 9 heures à 21 heures.

"Il y a tous les produits nécessaires. Il y a des espaces de jeux, un espace dédié à l'allaitement... C'est imaginé pour se sentir comme à la maison."

Allyson Felix, septuple championne olympique d'athlétisme

à L'Equipe

L'athlète féminine la plus médaillée aux Jeux voit d'ailleurs déjà plus loin : "Pour l'instant, c'est réservé aux bébés, mais j'ai plein d'idées pour Los Angeles, dit-elle en rigolant, mais avec tout le sérieux du monde. Je rêve d'un vrai centre de puériculture, une garderie olympique pour tous les enfants, où on les laisse, puis on va concourir."

Et les retours semblent positifs, comme en témoigne Keesja Gofers. "L'espace familial est une initiative incroyable. Ça rend le sport de très haut niveau plus accessible et plus agréable pour les parents. Ça montre que les athlètes ne sont pas que des performances, avoue-t-elle, conquise. Avoir ma fille à Paris, ça signifie tout pour moi."

Ravie des premières retombées, Allyson Felix assure avoir reçu des demandes de pères, et appelle d'autres à faire de même. "J'ai eu un papa, le plongeur britannique Tom Daley, qui m'a contactée pour me demander 'C'est pour nous aussi ?' Bien sûr que ça l'est. On a besoin que les hommes comprennent, parlent, s'impliquent."

Pour Keesja Gofers, le plan va en tout cas dans la bonne direction : "En soutenant cette initiative, en l'aidant à grandir avec et au-delà des Jeux olympiques, nous soutenons les athlètes. Ça montre que l'on ne s'intéresse pas qu'à nos résultats, mais aussi à nos besoins." Avec une Allyson Felix qui a eu l'habitude de faire tomber les chronos durant sa carrière, nul doute qu'elle devrait faire tomber les obstacles à l'agrandissement de cette crèche d'ici quatre ans.

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