JO 2024 : doudounes, sweats, moufles… Pourquoi les nageurs sont-ils aussi couverts avant d'entrer dans l'eau ?

Souvent vêtus comme en plein hiver en arrivant au bord du bassin, les nageuses et nageurs veulent surtout préparer leur corps à l'effort.
Article rédigé par Benoît Jourdain
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le nageur américain Matt Fallon avant la demi-finale du 200 m brasse aux Jeux olympiques de Paris, le 30 juillet 2024. (SARAH STIER / GETTY IMAGES EUROPE)

L'image peut prêter à sourire : des nageurs et nageuses vêtues comme au ski alors qu'ils s'apprêtent à plonger dans une eau autour de 27°C aux JO de Paris 2024. Pourtant, pour Léon Marchand, en lice pour les finales du 200 m papillon et 200 m brasse mercredi 31 juillet, et les autres, il ne s'agit pas d'une coquetterie.

"C'est juste une affaire de chaleur corporelle", assure l'ancien champion du monde du 50 m et 100 m dos Camille Lacourt. Quand le jeune Français, champion olympique du 400 m 4 nages, arbore une longue parka blanche, que les Américains arrivent en doudoune longue et que les Chinois s'emmitouflent dans un rutilant anorak rouge, c'est pour réchauffer leur organisme.

Camille Lacourt, consultant pour France Télévisions lors des Jeux, se rappelle sa routine avant les courses. "Quand je sortais de l’eau après mon entraînement, je mettais une combinaison et après, je continuais mon entraînement [hors du bassin]. Dès que je commençais à transpirer, je me couvrais immédiatement avec la veste, décrit-il, c’était ma zone de performance." L'objectif est de maintenir les muscles chauds et une circulation sanguine optimale.

"C'est vraiment indispensable d'avoir chaud, si on transpire, c'est mieux."

Camille Lacourt, consultant natation de France Télévisions

à franceinfo

Il se souvient notamment d'avoir eu froid juste avant les séries du 100 m dos aux Mondiaux de Kazan (Russie) en 2015 : "J'étais arrivé en jogging, je tourne les bras, je me tape les muscles, mais je ne sentais rien." Résultat, il termine 12e temps des séries. Pour la demi-finale et la finale, il arrive beaucoup plus emmitouflé et finit vice-champion du monde sur la distance.

Avoir chaud, mais aussi faire le show

Ces couches de vêtements sont d'autant plus utiles que l'Arena Paris La Défense est sujette aux courants d'air. La chambre d'appel, "là où commence réellement la course", selon l'ancien dossiste, n'y échappe pas. Dans ce lieu, où l'on trouve uniquement des chaises et où les huit nageurs sont livrés à eux-mêmes, règne une fraîcheur qui pourrait faire retomber la température du corps. Voilà pourquoi les nageurs défilent, notamment avant les demi-finales et les finales, vêtus parfois comme en station de sport d'hiver.

Ces tenues peuvent aussi faire partie du spectacle, concède Camille Lacourt. Car la natation est un sport dans lequel la dimension psychologique est importante. Dans cette chambre d'appel, les nageurs peuvent parfois se toiser. "Il est arrivé qu'un nageur se tape les muscles devant moi ou qu'il vienne me souffler dans la nuque pour me déstabiliser", s'amuse-t-il. Le triple champion du monde du 50 m dos reconnaît d'ailleurs qu'il aimait bien porter une capuche "pour que [ses] adversaires cherchent [son] regard". D'où des looks parfois menaçants, avec de larges vêtements et des lunettes sur les yeux. "Mais ce qui est important, rappelle l'ancien nageur, c’est la performance, et pas le show."

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