Paris 2024 : canicule, nuages ou orages... Et si la météo venait gâcher les Jeux olympiques ?

Le ciel pourrait-il tomber sur la tête des athlètes aux Jeux olympiques de Paris 2024 ? Que la météo vienne gâcher la fête est une crainte légitime pour tout organisateur d’événement en extérieur. Elle l’est d’autant plus que le début de l’été n’est pas très ensoleillé pour la capitale, qui s’apprête à accueillir des dizaines d’épreuves olympiques, des centaines d’athlètes et des milliers de spectateurs.

En termes de prévisions, Météo-France est aux premières loges, mais il est encore un peu tôt pour prédire le temps qu'il fera fin juillet. "C’est difficile, il n’y a pas d’indication fiable à ce stade", confirme Patrick Galois, prévisionniste contacté par franceinfo. Il ajoute qu’il n'y a "pas de signal particulier sur la France pour les semaines à venir".

"Le temps est un peu frais pour les deux prochaines semaines, et le risque de canicule concerne surtout le sud et le sud-est de l’Europe", avance-t-il. Patrick Galois s’attend tout de même à un temps plutôt frais et à des températures autour des normales de saison, comme dans le nord du pays depuis le début de l’été. "Il pourrait y avoir des pointes à 30°C, mais pas durablement et sans excès de chaleur", estime le prévisionniste.

Différents scénarios en cas de pluie ou de fortes chaleurs

Depuis l’arrivée de la flamme dans l’Hexagone, Météo-France est en lien étroit avec le Comité organisateur des Jeux olympiques. Ce dernier confirme recourir "à leur expertise en amont et pendant les Jeux" afin d'assurer "aux athlètes qu'ils puissent réaliser leurs performances dans de bonnes conditions", tout comme pour les spectateurs et les équipes qui travaillent pendant les Jeux.

L'organisation de Paris 2024 assure avoir anticipé différents scénarios météorologiques, notamment les plus extrêmes. En cas de fortes pluies, si celles-ci ont un impact sur le terrain de jeu où l'épreuve est pratiquée, c'est aux différentes fédérations de "déterminer un cadre en dehors duquel les compétitions ne peuvent plus se tenir, lorsque l’impact des conditions météorologiques est trop fort." Ce sera éventuellement le cas de la Seine, dont l'eau pourrait ne pas être propice à la baignade si elle est encore trop polluée. Les conséquences de la pluie sont différentes selon les sports : le beach-volley ou le tennis seront par exemple plus rapidement arrêtés que le marathon.

"Le calendrier de compétition a été conçu de manière à éviter au maximum les heures les plus chaudes de la journée."

Les organisateurs des Jeux olympiques

à franceinfo

À cette période de l'année, il est aussi possible que se produisent de fortes chaleurs : à Paris, la température avait atteint le record des 42,6°C le 25 juillet 2019. "Les compétitions pourront également être reprogrammées si malgré ce travail d’anticipation, les conditions météorologiques nous empêchent de garantir sur le site de compétition une température conforme aux réglementations des Fédérations Internationales", ajoutent-ils. Accès à l'eau, zones d'ombre, les spectateurs seront également informés.

Bien qu'il soit encore trop tôt pour dire à quoi ressembleront la fin du mois de juillet et le début du mois d'août, des aménagements ont déjà été pris. Ainsi, le départ des triathlons sera donné à 8 heures du matin pour éviter de faire évoluer les sportifs en pleine chaleur. Quant au marathon pour tous, il débutera à 21 heures samedi 10 août. En cas de conditions extrêmes, le comité organisateur peut décider, en accord avec la fédération internationale, de reporter, modifier voire annuler une épreuve. 

Les activités d'endurance particulièrement impactées

Une météo tempérée avec un ciel où s’alternent soleil et nuages et des températures comprises entre 20 et 25°C, comme ce que connaît Paris en ce début du mois de juillet, "ce sont de très bonnes conditions, affirme pour sa part Alexia Cornu, coach sportive. À la fois pour les activités explosives et de courte durée, comme l’athlétisme, mais aussi pour les activités d’endurance, comme le triathlon, le tennis ou les courses de fond". Dans le détail, selon elle, "la fraîcheur ou le froid sont plus propices aux activités d’endurance, car ainsi le corps n’est pas en surchauffe. Mais cela demande des échauffements plus longs car les muscles et les articulations sont raides, cela implique de se lever plus tôt et cela peut accroître la fatigue."

À l’inverse, "la chaleur n’est pas l'amie de la performance, en particulier pour les activités endurantes car le corps doit travailler deux fois plus pour maintenir une température normale, la fréquence cardiaque augmente de 10 à 15 battements par minute, la transpiration augmente également et cela fait peser des risques de crampes, d’épuisement voire des problèmes cognitifs comme de la désorientation", détaille Alexia Cornu. Au contraire, "pour les activités explosives et très courtes, la chaleur est une alliée".

“Courir un marathon sous un orage, c’est terrible !”

Alexia Cornu, coach sportive

à franceinfo

L’humidité est quant à elle l’ennemie de tout sportif de haut niveau, quel que soit son type d’activité, "car la transpiration ne peut pas s’évaporer correctement, elle perd son rôle de refroidissement et le corps se transforme en cocotte-minute", explique la coach sportive. Elle avait posé problème lors des derniers Jeux olympiques de Tokyo en 2021, considérés comme les plus chauds jamais enregistrés, durant lesquels les températures dépassaient régulièrement 30°C avec une humidité de 80%.

À cause de cette humidité très importante, de nombreux athlètes s’aspergeaient d’eau pour faire redescendre leur température et beaucoup ont aussi abandonné. Mais les élections législatives anticipées n'ayant pas eu raison des Jeux olympiques de Paris, ils devraient aussi pouvoir s'adapter à la météo.