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Paris 2024 : comment l'organisation se défend après l'annulation de l'épreuve de Coupe du monde dans la Seine dimanche

Une épreuve comptant pour la Coupe du monde a dû être annulée à cause de la pollution de l'eau de la Seine, où doit se dérouler la compétition de natation en eau libre des Jeux olympiques dans un an.
Article rédigé par franceinfo: sport, Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Les installations de l'épreuve de Coupe du monde de natation en eau libre dans la Seine, à Paris au Pont Alexandre-III, démontées suite à l'annulation de la compétition, le 6 août 2023 (BERTRAND GUAY / AFP)

Le premier test en grande pompe de la nage en eau libre dans la Seine, qui servira de décor à ces épreuves lors des prochains Jeux olympiques de Paris, a viré au couac. Dimanche 6 juillet, la compétition comptant pour la Coupe du monde a été officiellement annulée, après plusieurs jours d'attente fébrile et un premier report. En cause, une pollution trop importante du fleuve, un scénario redouté par les organisateurs depuis plusieurs jours. Depuis jeudi, une qualité de l'eau "en dessous des normes acceptables" a été relevée par les fédérations française et internationale de natation.

De son côté, l'organisation des JO 2024 se veut rassurante et pointe des circonstances météorologiques "exceptionnelles".

Des "précipitations exceptionnelles"

Dans un communiqué commun de la ville de Paris, de la Préfecture de police, de la Préfecture d'Ile-de-France et de Paris 2024, les institutions pointent les "précipitations exceptionnelles enregistrées ces derniers jours" comme raison principale de cette annulation. La pluie tombée abondamment ces derniers jours sur la capitale ont fait déborder les égouts, rejetant ainsi une partie des eaux usées directement dans la Seine, augmentant la présence de bactéries nocives pour l'homme comme l'e. coli. "Il faut remonter à 1965 pour trouver un niveau proche" d'intempéries, insiste le communiqué.

De telles quantités de pluie (143,9 mm depuis le 1er juillet selon Météo France) ne sont pas communes aux mois de juillet et août dans la capitale, mais elles sont de plus en plus fréquentes. En 2017, par exemple, Paris avait déjà connu un été très pluvieux avec 171,5 mm de précipitations enregistrés entre juillet et août, dans des conditions similaires : 100,4 mm en neuf jours en juillet 2017, 106,7 en huit jours en juillet 2023. 205,6 mm d'eau étaient tombés sur ces deux mêmes mois en 2014. 

Et rien ne dit que 2024 ne connaisse pas ce genre d'épisode, d'autant que les intempéries de juillet ont engendré la majorité des records de précipitations à Paris à l'image du 2 juillet 1985 (records sur 6, 15 et 30 minutes), du 9 juillet 2017 (record sur une heure), ou du 6 juillet 2001 (record sur 6 et 12 heures).

Les trombes d'eau tombées sur Paris, ici le 28 juillet 2023 (XOSE BOUZAS / AFP)

Paris 2024 insiste sur les progrès des dernières semaines

"Cette annulation se joue sans doute à quelques heures". D'après le secrétaire général aux politiques publiques de la préfecture de région, Pierre-Antoine Molina, l'épreuve a failli pouvoir se tenir. Les analyses instantanées effectuées ce dimanche "nous disent qu'à date, ce matin, la qualité de l'eau était bonne et le chiffre était en dessous de 1 000" UFC / 100ml, la norme de quantités de bactéries dans l'eau fixée par World Aquatics, la Fédération internationale de natation. Cette dernière s'appuie néanmoins sur des résultats d'analyse remontant à 24 heures avant une compétition pour en assurer la tenue ou non.

D'après les organisateurs, les mesures du "plan baignade" mené par l'Etat et la municipalité de Paris ont permis d'améliorer la qualité de l'eau de la Seine. Ils s'appuient sur le rendu d'un "avis favorable" livré par l'Agence régionale de Santé sur des prélèvements réalisés entre le 6 juin et le 19 juillet. "Début juillet, des nageurs se sont, en outre, baignés dans la Seine au Bras Marie, l'un des trois sites du centre de Paris prévus pour accueillir des installations de baignade publique à partir de 2025", écrit le communiqué. Un "espoir confiant" est gardé pour la tenue du Test event du Triathlon et du para-triathlon des JO, prévu du 17 au 20 août prochain.

Des infrastructures d'assainissement attendues d'ici 2024

Cette épreuve de la Coupe du monde de natation en eau libre devait servir de galop d'essai en vue de l'échéance olympique. Le comité d'organisation assure avoir la parade d'ici là. De nouvelles installations pour contribuer à dépolluer l'eau de la Seine sont actuellement en construction. Le bassin de stockage d'Austerlitz, qui doit permettre de retenir 50 000 mètres cube d'eau de pluie, doit être achevé en avril 2024. D'autres ouvrages et travaux doivent également être achevés d'ici au coup d'envoi des JO, notamment le raccordement aux égouts de tous les bateaux situés en amont du site autour du Pont Alexandre-III.

Dans 500 jours, les yeux du monde entier seront braqués sur Paris, son organisation, ses installations olympiques. Dans la dernière ligne droite, les chantiers se terminent.
Paris 2024 : J-500, dernière ligne droite pour les travaux Dans 500 jours, les yeux du monde entier seront braqués sur Paris, son organisation, ses installations olympiques. Dans la dernière ligne droite, les chantiers se terminent. (FRANCEINFO)

"Les travaux ne sont pas terminés. Ces bassins de 50 mètres de diamètre et 30 mètres de profondeur ont justement vocation à résorber ce problème, assure Lazreg Benelhadj, vice-président de la Fédération française de natation. Il n'y a pas d'inquiétude à avoir pour les Jeux olympiques puisque ces bassins de rétention vont justement permettre d'éviter l'épisode qu'on a connu là. (...) Il n'y a pas de plan B et il n'y en a pas besoin".

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