Paris 2024 : Ian Brossat appelle à une trêve olympique des expulsions locatives

Des propriétaires "se débarrassent de leurs locataires pour faire un maximum de fric" pendant les JO, dénonce le sénateur communiste.

franceinfo

Radio France

Publié le 13/02/2024 07:13

Temps de lecture : 2min

Ian Brossat, sénateur de Paris et porte-parole du Parti communiste français, sur franceinfo, le 6 janvier 2024. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"On a par milliers des propriétaires qui se débarrassent de leurs locataires pour faire un maximum de fric pendant la période des JO par de la location touristique", alerte mardi 13 février sur franceinfo Ian Brossat sénateur communiste. L’ex-adjoint au logement à Paris a déposé lundi une proposition de loi pour demander une trêve olympique des expulsions locatives.

à lire aussi "Il pourrait se faire 500 euros la nuit" : des locataires parisiens sommés de quitter leur logement à cinq mois des Jeux olympiques

"De plus en plus de propriétaires procèdent en ce moment ou pour les mois qui viennent, à des congés pour reprise qui visent en réalité à se débarrasser de leurs locataires" pour mettre "leur logement sur Airbnb ou des plateformes de locations touristiques pendant la période des JO", et de cette manière-là, encaisser des sommes absolument faramineuses. Ce qui fait que des locataires vont se retrouver à la porte", explique-t-il.

Le phénomène est important dans la capitale. Les congés pour reprise ont augmenté de 23% en 2024 par rapport à l’année dernière, selon l'Agence départementale d'information sur le logement.

"On parle en réalité de locataires qui vont se retrouver à la porte pour être remplacés par des touristes qui vont payer 500 ou parfois 1 000 euros par nuit."

Ian Brossat sénateur communiste
à franceinfo

"On se retrouve avec des locataires à la rue qui ne retrouvent pas de solution de logement dans leur ville", explique-t-il. Ces congés sont souvent frauduleux, car le propriétaire doit respecter certaines règles. Un congé peut être donné si le propriétaire veut récupérer son logement pour en faire son domicile ou celui d'un membre de sa famille.

330 000 personnes sont sans logement en France, selon la Fondation Abbé Pierre. C’est deux fois plus qu'il y a dix ans. Ian Brossat souhaite "faire de l'année 2024 une année blanche en matière d'expulsions locatives" pour "redonner confiance aux locataires". L’ex-adjoint au logement à Paris propose de prolonger la trêve hivernale pour ne pas amplifier le phénomène.

Ian Brossat a également annoncé le lancement, par sa collègue Barbara Gomes, adjointe à la maire de Paris en charge de la protection des locataires, la mise en place d'un système de prise de rendez-vous avec des juristes pour faire face aux congés frauduleux à l'approche des JO à Paris. Le locataire pourra ainsi se faire aider "dans ses démarches pour éviter de subir un congé frauduleux".

À regarder