Paris 2024 : la trêve olympique votée par l'Assemblée générale de l'ONU

Les Etats membres ont appelé, mardi, tous les pays à respecter une période de paix durant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Tony Estanguet devant l'Assemblée générale des Nations Unies, le mardi 21 novembre 2023. (TIMOTHY A. CLARY / AFP)

L'Assemblée générale de l'ONU a adopté, mardi 21 novembre, une résolution appelant tous les pays du monde à respecter la traditionnelle "trêve olympique" à l'occasion des Jeux de Paris l'été prochain. Une résolution de paix adoptée par 118 voix pour, aucune contre, et deux abstentions (la Russie et la Syrie). La Russie l'a immédiatement critiquée, dénonçant des "interférences politiques" dans le sport.

"Je ne me souviens pas d'un monde faisant face à tant de confrontations, de divisions, de polarisation", a commenté le président du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach, à la tribune de l'ONU, avant d'appeler à "rassembler, même en temps de guerres et de crises". Tony Estanguet, le patron du Comité d'organisation des Jeux de Paris, qui a présenté le projet de résolution au nom de la France, a quant à lui rappelé que "les Jeux ont une valeur d'exemple extrêmement inspirante parce qu'ils donnent à voir ce que nous avons en commun plutôt que ce qui nous divise".

Inspirée par l'ancienne tradition grecque de "l'ekecheiria" qui imposait la cessation de toute hostilité pendant les Jeux olympiques antiques, cette trêve a été réintroduite par l'ONU en 1993, à l'initiative du CIO. Elle appelle les Etats membres à observer une période de paix à partir du septième jour avant le début des JO de Paris (26 juillet au 11 août 2024) et jusqu'au septième jour après la fin des Jeux paralympiques (28 août au 8 septembre). Elle avait jusqu'ici toujours été adoptée sans vote, par consensus, tous les deux ans avant les Jeux d'hiver et d'été. Mais la Russie a cette année réclamé un vote, jugeant "inacceptable" l'absence dans le texte d'une référence aux "principes d'un accès égal et non politisé" aux compétitions sportives.

La Russie dénonce "une tendance dangereuse à l'interférence politique dans le sport"

Le CIO considère l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022 comme une violation de la trêve olympique liée aux JO 2022 de Pékin et a ainsi recommandé aux fédérations internationales de bannir leurs compétitions du sol russe et d'interdire tout symbole officiel russe - hymne ou drapeau. Il a également suspendu le Comité olympique russe en octobre, pour avoir placé sous son autorité plusieurs organisations sportives de régions ukrainiennes occupées. Mais l'instance n'a pas encore tranché concernant la participation ou non d'athlètes russes aux Jeux de Paris 2024.

"Il y a une tendance dangereuse à l'interférence politique dans le sport et à l'utiliser comme instrument de pression politique", a dénoncé l'ambassadrice russe adjointe à l'ONU Maria Zabolotskaya, pointant une "discrimination" contre les athlètes russes, considérée comme le "sommet de l'hypocrisie et du cynisme".

"Ce n'est en aucun cas une discrimination des athlètes, cela concerne le respect des règles de la Charte olympique", a répondu Thomas Bach devant la presse, déplorant également l'annonce par la Russie de l'organisation en 2024 de "jeux de l'amitié" (une compétition prévue peu après les JO, où la Chine ou encore le Kazakhstan sont attendus). "Les événements sportifs doivent être organisés par des organisations sportives", a-t-il insisté, estimant que si cette compétition avait lieu, "le sport ferait alors partie des tensions et divisions politiques du monde".

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