Paris 2024 : les élus parisiens se prononcent contre le projet d'expérimentation de taxis volants

Les élus parisiens ont rendu un avis négatif au Conseil de Paris sur la création d'une plateforme de décollage et d'atterrissage sur le quai du Port d'Austerlitz, mardi.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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Le taxi volant de Volocopter, avant son premier vol sur l'aérodrome de Pontoise, le 22 mars 2022. (MAXPPP)

Un projet "absurde" et une "aberration écologique". C'est ainsi que les élus parisiens décrivent le projet d'expérimentation de taxis volants sur la Seine, porté par le groupe Aéroport de Paris (ADP) pour les Jeux olympiques 2024. Dans le cadre d'une évaluation environnementale, ils ont rendu, mardi 14 novembre, un avis négatif au Conseil de Paris sur la création d'une plateforme de décollage et d'atterrissage qui serait fixée au quai du Port d'Austerlitz. "Il n'y a rien qui va dans ce projet [...], un gadget totalement inutile et hyper polluant pour quelques ultra privilégiés pressés", a dénoncé Dan Lert, adjoint à la Transition écologique.

ADP, avec ses partenaires le constructeur allemand Volocopter et la région Ile-de-France, veut profiter de la vitrine des JO pour faire circuler de façon expérimentale des taxis volants électriques sur trois lignes aériennes, dont une reliant l'héliport d'Issy-les-Moulineaux à une barge sur la Seine située près de la gare d'Austerlitz. L'objectif étant officiellement "d'expérimenter une nouvelle offre de mobilité en zone urbaine très dense", avec le soutien de l'Etat.

"Le taxi volant paraît un peu fou, mais devient une réalité technique qui marche. Bien sûr ce sera exceptionnel, mais l'idée est de ne pas manquer le train de l'innovation pour que, dans les années qui viennent, cela devienne un mode de transport plus large et démocratique et que la France soit bien positionnée", déclarait le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune, lors du 5e comité stratégique des mobilités des Jeux olympiques et paralympique en juin. 

La pollution sonore, la consommation énergétique et le prix au centre des critiques

Début septembre, l'Autorité environnementale (AE) française avait toutefois jugé "incomplète" l'étude d'impact de la future base expérimentale de taxis volants prévue sur la Seine, mettant en cause la pollution sonore et visuelle, la consommation d'énergie et le risque pour la sécurité des passagers comme des Parisiens.

Le conseiller Florian Sitbon (PS) a fustigé un projet "absurde" adoubé par l'Etat et la Région Ile-de-France. "Pour faire gagner quelques minutes à quelques nantis pressés, ignorants et méprisants l'urgence climatique. On polluerait l'atmosphère, on détruirait l'environnement sonore", a-t-il dénoncé. "C'est un nouvel usage dont nous n'avions absolument pas besoin [...] à l'instar de ce que nous avons connu avec les trottinettes en libre-service", a ironisé le conseiller communiste Jean-Noël Aqua, dénonçant une "aberration écologique" doublée d'un "séparatisme social", rappelant qu'il faudra débourser "la modique somme de 140 euros pour 35 km".

"La consommation de ces engins volants, près de 190 kWh aux 100 km, est deux à trois fois plus élevée qu'une voiture à moteur thermique pour transporter un seul passager", a abondé Claire de Clermont-Tonnerre (Changer Paris). Le maire LR du 15e Philippe Gougeon a rappelé de son côté son ambition de fermer définitivement l'héliport d'Issy-les-Moulineaux.

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