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Info franceinfo Paris 2024 : soupçonné de torture, un commandant iranien visite les infrastructures olympiques à Paris

Selon la cellule investigation de Radio France, le président du comité national paralympique iranien a obtenu un visa pour visiter les infrastructures des JO 2024. Ancien responsable de l’unité d’élite des Gardiens de la Révolution, il est visé par une plainte de deux ONG pour "torture".
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Un athlète iranien aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021. Image d'illustration. (JACK GUEZ / AFP)

Sa présence en France peut surprendre. Le président du comité national paralympique iranien Ghafour Kargari a obtenu un visa pour séjourner en France et visiter les infrastructures des JO 2024 lundi 28 août, selon les informations de la cellule investigation de Radio France. Il doit notamment se rendre au village olympique, au même titre que d'autres délégations étrangères. Sauf que cet homme est aussi un ancien commandant de la force Al Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la Révolution en Iran. Il est accusé de tortures par deux ONG, qui viennent de déposer plainte contre lui.

Cette organisation, considérée comme terroriste aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et au Canada, est sous sanctions de l’Union européenne depuis 2010. Des sanctions renforcées par l’UE en janvier 2023 après la sanglante répression des manifestations en Iran.

Une plainte pour torture

Une plainte pour "torture" a été déposée lundi contre lui auprès du parquet national antiterroriste (PNAT) par deux ONG, le collectif Femme Azadi et l’organisation House of Liberty.  "Il est tout à fait étonnant que la France puisse accueillir sur son territoire un homme qui a ce passé dans une organisation qui est à la pointe de la répression des manifestations d'aujourd'hui et d'hier en Iran", estime l’avocat des ONG, Emmanuel Daoud. 

"C'est une faute politique et c'est aussi une injure à toutes les victimes de la répression iranienne à commencer par les femmes."

Emmanuel Daoud, avocat du collectif Femme Azadi et de House of Liberty

à la cellule investigation de Radio France

"On parle de Jeux olympiques, poursuit Emmanuel Daoud, mais nous sommes très loin des idéaux de l'olympisme lorsqu'un tel individu peut fouler le sol français. De notre point de vue, il y a eu un dysfonctionnement."

Le ministère français des Affaires étrangères n'a pas répondu à nos sollicitations concernant notamment les conditions dans lesquelles Ghafour Kargari avait obtenu son visa, alors même que son rôle au sein des Gardiens de la Révolution est connu.

Le Comité d'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (Cojo), nous a répondu que c'était le Comité international olympique (CIO) et le Comité international paralympique (IPC) qui validaient les compositions des délégations.

Un "criblage de l'ensemble des délégations"

"C'est un point que je débrieferai ce lundi soir au séminaire des chefs de mission, ce sera l'occasion de faire le point avec des représentants de Paris 2024 et des représentants du Quai d'Orsay", a réagi quant à elle la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques Amélie Oudéa-Castéra ce lundi soir sur franceinfo. "Cela fait partie des points que nous regardons. Nous avons dans la loi olympique et paralympique, avec Gérald Darmanin, introduit un principe de criblage de l'ensemble des délégations qui concourent lors de ces Jeux. Cela nous permettra de faire toutes les vérifications qui s'imposent", a-t-elle ajouté.

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