Paris 2024 : une "mini-ville" avec 900 bus et 2 000 chauffeurs... On a visité "le plus grand dépôt de bus temporaire au monde"

Athlètes, équipes techniques, volontaires, fédérations sportives... En tout, 200 000 voyageurs vont être transportés dans des bus pendant les Jeux. Les véhicules seront rassemblés dans un lieu tenu secret d'une vingtaine d'hectares, au nord-est de Paris.
Article rédigé par franceinfo - Philippine Thibaudault
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Temps de lecture : 2 min
Des bus d'Ile-de-France Mobilités dans le dépôt de bus olympique, au nord de Paris, le 10 juillet 2024. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

"Le plus grand dépôt de bus temporaire au monde". C'est comme cela que le Comité international olympique (CIO) présente le lieu qui accueillera les bus qui circuleront pour les Jeux olympiques et paralympiques. Une véritable flotte qui transportera tous les accrédités.

Ce centre logistique de bus, chapeauté par Île-de-France Mobilités, est aussi un lieu de vie pour les conducteurs, qui viennent de partout en France, de Normandie, du Beaujolais ou encore de banlieue parisienne. Le coût de toutes ces installations est de 21 millions d'euros. Un endroit secret que franceinfo a pu découvrir en avant-première.

"C'est un peu le cœur battant qui irriguera l'ensemble du système olympique", lance Pierre Cunéo, directeur des transports et mobilités au comité d'organisation Paris 2024. Quelque part au nord de Paris, quelque 900 bus et cars seront bientôt  garés sur une vingtaine d'hectares. Les athlètes seront transportés du village olympique aux centres d'entraînement en passant par les lieux de compétition. "Sur certains parcours, on va desservir des distances de plusieurs centaines de kilomètres, décrit Pierre Cunéo. Les bus, ici, ont vocation à transporter les athlètes qui se rendront à Châteauroux, à Lille, pour les compétitions de tir sportif, de basket et de handball."

Régulation du trafic en temps réel

Athlètes, mais aussi équipes techniques, diffuseurs, volontaires, fédérations sportives ou encore arbitres. En tout, 200 000 voyageurs transportés par plus de 2 000 chauffeurs. Ils seront traçables au fil de leur voyage, visible par un petit point sur les écrans du poste de commandement 7 jours sur 7, 24 heures sur 24.

Dans un petit préfabriqué, 35 personnes travaillent derrière leur ordinateur. "C'est là que sont réalisées toutes les opérations de régulation : en temps réel au premier rang, de planification pour le jour suivant au deuxième rang, pour chacun des trois opérateurs, Keolis à gauche, Transdev au milieu et Lacroix-Savac tout à droite", récapitule Claire Baillet, en charge des transports des accrédités chez Île-de-France Mobilités.

Cantine, lieux de repos et fanzone

Cet endroit est aussi une "mini-ville", disent les transporteurs. Il y a une cantine, des lieux de repos et des douches pour ces chauffeurs logés pas très loin, mais originaires d'ailleurs en France. Il y a même une fanzone pour suivre la compétition. Des chauffeurs sont encore en formation.

Valérie Pécresse, la présidente d'Île-de-France Mobilités, est venue récemment les rencontrer, se félicitant : "Je sens que vous êtes motivés !" Motivés certes, mais derrière "le plus grand dépôt de bus temporaire au monde", la réalité du travail des chauffeurs refait surface. Sylvie Bolbec, conductrice de bus dans le Val-d'Oise depuis 16 ans, tente sa chance : "Est-ce que vous pouvez faire un petit geste pour nous augmenter un peu ? Parce que franchement, c'est un peu la misère au niveau de la paie." Selon le Comité d'organisation des Jeux, une prime a été accordée aux conducteurs de bus, ceux qui ont fait une croix sur leurs vacances pour venir travailler pendant les Jeux.

Une fois les Jeux paralympiques terminés, le centre logistique sera démonté. Les installations retourneront à la location mais certaines, comme les stations de lavage, serviront à des dépôts de bus d'Île-de-France Mobilités.

Le dépôt de bus pour les JO : reportage de Philippine Thibaudault

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