Reportage Paris 2024 : à un mois des Jeux, les centres de formation à la sécurité privée tournent à plein régime

Alors que les professionnels de la sécurité privée craignaient une pénurie d'agents pour les Jeux olympiques, le compte est finalement bon, mais les centres de formation restent ouverts jusqu'au dernier moment, avec des profils très variés.
Article rédigé par Yannick Falt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un agent de sécurité privée mobilisé sur le futur site olympique des Invalides, à Paris, le 4 juin 2024. (LAURE BOYER / HANS LUCAS via AFP)

Les JO se dérouleront dans un mois désormais avec, parmi les enjeux, celui de la sécurité privée. Jusqu'à 22 000 agents seront nécessaires. Des formations sont donc organisées jusqu'à la dernière minute ou presque, et avec tous types de profils.

Le centre de formation de Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis, fait partie de la centaine de centres habilités en Ile-de-France. Les enseignements sont multiples : secourisme, palpation, contrôle des sacs, risque terroriste, gestion de conflit, point sur le droit. Les cours existent sous forme de formation classique, mais aussi en version accélérée pour les JO : entre trois et cinq semaines pour des stagiaires aux profils variés sollicités par France Travail, dont des étudiants, des retraités et des chômeurs de longue durée.

Des agents Bac+5

"Je suis un éternel demandeur d'emploi car je n'ai fait que des petits jobs toute ma vie", témoigne Pierre, 56 ans. "J'ai un diplôme BAC+5 et une première année de doctorat que j'ai faite à la Sorbonne, j'ai fait Sciences-Po, j'ai fait des universités à l'étranger, j'ai même fait de la recherche en sciences humaines et du repérage de films ethnographiques au Mali et au Niger". Une preuve que les profils ont changé d'après Loïc Duval, le responsable développement et insertion de l'entreprise.

"On n'est plus sur l'image de l'agent de sécurité qui fait 2 mètres, 120 kilos et qui est là pour taper des gens comme on pouvait l'entendre il y a encore quelques années."

Loïc Duval

à franceinfo

Si 34% des stagiaires dans les récentes formations sont des femmes, le taux de femmes n’est actuellement que de 14% dans la profession, alors que seules les femmes peuvent procéder aux palpations sur d'autres femmes. Autre difficulté attendue : ce qu'on appelle les "no show", ces agents qui finalement ne se présentent pas. "Les agents de sécurité attendent toujours un peu le dernier moment avant de s'engager, c'est le lot de l'événementiel, prévient Loïc Duval. D'autant plus sur les JO, où il y a énormément de concurrence, donc les stagiaires qui ont été formés et ont la carte professionnelle aujourd'hui sont en train d'étudier un peu toutes les possibilités. Ils iront là où ça les arrange, que ça soit d'un point de vue financier, logistique ou confort".

Les professionnels du secteur se veulent malgré tout rassurants après avoir alerté sur les 8 000 agents qui manquaient en avril. Avec la machine à formation qui tourne à plein régime, le défi est désormais relevé pour la Fédération française de la sécurité privée.

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