Paris 2024 : Trocadéro, Stade de France… Quelles sont les pistes envisagées comme "plans B et C" pour la cérémonie d'ouverture des JO ?

D'abord évoqués par Emmanuel Macron à 100 jours de l'ouverture des Jeux à Paris, les plans B et C ont été confirmés par Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris. Un repli au Trocadéro ou une cérémonie sous une forme plus protocolaire, en cas de menaces terroristes avérées, sont bien à l'étude.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Les installations de l'enceinte éphémère construite au Trocadéro, à Paris, le 18 avril 2024, pour les Jeux olympiques et paralympiques qui se tiendront dans la capitale. (VICTORIA VALDIVIA / HANS LUCAS / AFP)

La cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques sur la Seine reste la priorité. Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris, invité de BFMTV dimanche 21 avril, l'a martelé : "C’est ce plan A qui se déroulera, normalement, sans aucun souci." Avant lui, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéa, avait assuré sur franceinfo que le défilé des athlètes sur le fleuve restait "le plan central". Mais l'évocation par le président de la République de l'existence de "plans B et C" lors du J-100, en cas de menace terroriste pesant sur la sécurité des athlètes, montre que l'exécutif envisage des scénarios de remplacement.

Le préfet de police a donné des pistes sur le format que pourraient prendre ces solutions de repli. Pour le plan B, Laurent Nuñez a d'abord évoqué "une cérémonie sur un format réduit", avant de donner davantage de détails. "Le plan de contingence, c'est : on a des attaques terroristes qui font qu’on est obligés de se rabattre sur une cérémonie en mode dégradé, un format réduit au Trocadéro."

"Le président a parlé du Trocadéro, il a tout dit."

Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris

à BFTMV

En décembre, Emmanuel Macron avait assuré sur France 5, dans l'émission "C à vous", que ce plan B pourrait être mis en place "si on considère qu'il y a un niveau de risque et d'insécurité de nature à revoir le schéma initial", et en cas de "montée des tensions internationales ou régionales" ou de "série d'attaques" comme en novembre 2015. L'exécutif envisage des scénarios de repli, car "on est dans un monde complexe", qui "nous demande d'anticiper, d'être prévoyants, responsables", avait justifié Amélie Oudéa-Castéra sur franceinfo.

La mairie de Paris avait été prise de court par l'annonce du chef de l'Etat puisque Emmanuel Grégoire, premier adjoint d'Anne Hidalgo, n'avait pas confirmé, sur franceinfo, les hypothèses avancées par Emmanuel Macron concernant la cérémonie d'ouverture. "Le président a souhaité évoquer des mesures de rapatriement d'urgence, ce ne sont pas des hypothèses qui ont été partagées avec nous, je le dis clairement et humblement", avait-il avoué.

L'inconnue du Stade de France

Lors de son interview sur BFMTV/RMC à l'occasion du J-100, le président a aussi évoqué la possibilité de rapatrier la cérémonie "dans le Stade de France", "parce que c'est ce qui se fait classiquement". Une piste confirmée par Laurent Nuñez dimanche. "Le plan C dont a parlé le président, c’est le repli sur un format protocolaire parce qu’on a des menaces graves. On respecte le minimum du minimum d'une cérémonie", a-t-il déclaré. L'enceinte de Saint-Denis fait partie des possibilités, mais cela pourrait être "ailleurs", a ajouté le préfet de police.

"Le plan C, c'est le scénario uniquement protocolaire qui est de solenniser l'ouverture des Jeux, mais on n'a même pas de cérémonie."

Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris

sur BFMTV

Sur franceinfo, Amélie Oudéa-Castéra avait aussi mentionné cette issue en cas de drame majeur. "Si à J-3, il devait y avoir une catastrophe absolue, il faut imaginer qu'il y ait une cérémonie plutôt d'ordre protocolaire", avait-elle glissé. Dans ce cas, "différents lieux sont possibles et le Stade de France peut en faire partie", avait ajouté la ministre.

Le Stade de France reste, toutefois, un lieu de repli très hypothétique, et même une éventualité "non instruite", confiait à franceinfo un conseiller du président de la République le 15 avril. Déjà en janvier, lors de son audition par le Sénat, le délégué interministériel aux JO, Michel Cadot, avait clairement exclu le scénario d'une cérémonie sur la pelouse de l'enceinte de Saint-Denis. En effet, dès le mercredi 24 juillet se déroulent des épreuves de rugby à sept – certaines compétitions commencent en effet avant l'ouverture officielle le 26 juillet –, rendant impossible un spectacle.

En outre, le Stade de France peut accueillir 65 000 personnes en configuration cérémonie, or environ 100 000 places payantes ont été vendues pour voir l'ouverture des JO depuis les quais bas de la Seine. Qui dédommagerait les spectateurs ? Quelles conséquences financières pour le comité d'organisation ? Que prennent en charge les assurances ? Autant de questions soulevées par un éventuel rapatriement de l'événement en Seine-Saint-Denis. Plus de détails sur cette cérémonie d'ouverture seront donnés jeudi puisque Laurent Nuñez, accompagné de Tony Estanguet, de la Ville de Paris et du préfet d'Ile-de-France, donnera une conférence de presse "pour expliquer comment va se passer la vie dans la zone de la cérémonie pendant les huit jours qui vont la précéder".

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