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JO 2022 : du "surmenage mental" au graal olympique, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, la quête de l'or à tout prix

Gabriela Papadakis et Guillaume Cizeron ont été sacrés champions olympiques de danse sur glace, lundi.

Article rédigé par Apolline Merle, franceinfo: sport - De notre envoyée spéciale à Pékin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Gabrielle Papadakis et Guillaume Cizeron ont été sacrés champions olympiques de danse sur glace à Pékin, le 14 février 2022. (MILLEREAU PHILIPPE / KMSP)

Elle leur avait échappé d'un fil il y a quatre ans aux Jeux de Pyeongchang. À Pékin, elle est enfin à eux. Lundi 14 février, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont remporté la médaille d'or olympique en danse sur glace, le seul titre qu'il manquait encore à leur remarquable palmarès. Le fruit d'un travail acharné pour le couple français, qui a fait du titre olympique sa priorité depuis quatre ans.

Revenir plus forts

Après les Jeux de 2018 et la médaille d'argent au goût amer, il a fallu digérer et se reconstruire. "Ça n'était pas facile de revenir sur la glace", avait confié le couple à Pékin avant le début des Jeux. Mais cette expérience les a "rendus plus forts".
Une fois cette épreuve passée, le couple tricolore, fort de ses 17 ans d'expérience commune sur la glace, s'est relevé pour reprendre le chemin du travail.

Retrouvez les premières impressions de Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron après leur premier sacre olympique en danse sur glace. Les deux patineurs apportent une troisième médaille d'or à l'Équipe de France dans ces Jeux olympiques d'hiver 2022 à Pékin.
Patinage artistique - Danse sur glace : le bonheur de Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron Retrouvez les premières impressions de Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron après leur premier sacre olympique en danse sur glace. Les deux patineurs apportent une troisième médaille d'or à l'Équipe de France dans ces Jeux olympiques d'hiver 2022 à Pékin.

Tout a été pensé en fonction des Jeux de Pékin, afin d'y conquérir l'or. "Lors des quatre dernières années, nous nous sommes concentrés uniquement sur cet événement, même s'il y avait plusieurs compétitions entre temps", a expliqué Gabriella Papadakis samedi 12 février, à l'issue de la danse rythmique.

Un parcours semé d'embûches

Pourtant, tout n'a pas été simple. En janvier 2020, lors des championnats d'Europe à Graz (Autriche), le couple de patineurs encaisse un nouveau coup dur. Papadakis et Cizeron sont battus de justesse, à la surprise générale, par Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov. Les Russes, devenus leurs principaux rivaux, ont été les seuls à battre les Français depuis les JO de 2018. Après ce revers, Gabriella Papadakis avait avoué avoir vécu une période difficile lors de l'année post-JO, évoquant un "surmenage mental, émotionnel", et physique.

"À Graz, je ne vais pas dire qu'ils étaient en burnout, mais pas loin. Il y avait un ras-le-bol."

Romain Haguenauer, leur entraîneur

en conférence de presse

Puis le Covid-19 est arrivé. La saison 2020 en a été bouleversée, avec l'annulation des Mondiaux. Là encore, la pandémie mondiale n'a pas été sans effet psychologique. Papadakis et Cizeron ont, de leur prope aveu, vécu des "montagnes russes" émotionnelles durant cette période. Installés à Montréal depuis 2014, ils n'ont pas pu rentrer en France pendant deux ans.

"Prendre le temps de créer"

Si les Français avaient prévu de faire leur retour pour les Mondiaux en 2021, les difficultés à voyager les ont fait renoncer. Un coup du destin qui les a poussés à préparer leurs programmes olympiques plus tôt que jamais. "Les autres partaient aux championnats du monde quand nous, on avait déjà des bouts de programmes. C'était agréable [de commencer tôt] parce que la création, c'est une partie du travail qu'on aime. Pouvoir créer sans la pression du temps, avoir le temps de se tromper, de recommencer, de vraiment prendre son temps", soulignait encore Guillaume Cizeron à Pékin.

Les Français ont en effet collaboré sur leurs programmes olympiques avec trois chorégraphes montréalaises, Axelle Munezero, Saxon Fraser, et la danseuse Kim Gingras. Ils ont puisé l'inspiration partout où ils le pouvaient, jusqu'à prendre part à des battles de danse dans les parcs de Montréal. "Ça faisait trois, quatre ans qu'on n'avait pas travaillé vraiment avec des chorégraphes extérieurs, pas eu ce vent nouveau", continuait Guillaume.

"Une preuve de maturité"

Ce vent nouveau qui a soufflé sur la glace de Pékin lundi vient donc récompenser ce long chemin, ainsi que tous les choix pris depuis quatre ans."Ces quatre ans ont paru très longs et difficiles, parce qu'aujourd'hui, c'est le moment pour lequel on travaillait. On a fait honneur à ces années, nous sommes super heureux", confiait Gabriella Papadakis au micro de France Télévisions juste après leur titre.

"Ils ont eu raison de tout miser sur les JO, étant donné qu'ils avaient tout gagné avant", salue Annick Dumont, entraîneuse française de patinage artistique et consultante pour France Télévisions. Un point de vue partagé par Claude Onesta, le manager de la haute performance à l'Agence nationale du sport, qui a assisté à leur sacre sur la patinoire du Capital indoor stadium. "Les vrais projets de champions font partie à la fois de la maîtrise de l'entraînement, et des choix de programmation et de planification d'une carrière. Les choix qu'ils ont faits quant à leur absence sur certaines compétitions est une preuve de maturité. Ils ont assumé leur réussite, et ils sont récompensés aujourd'hui." Une récompense de la plus belle des couleurs.

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