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JO 2022 : la Chine dénonce un "préjugé idéologique" après l'annonce du boycott diplomatique des Jeux de Pékin par les Etats-Unis

La Chine a exprimé sa colère au lendemain de la décision de la Maison Blanche de n'envoyer aucun représentant officiel ou diplomatique aux Jeux d'hiver (4 au 20 février).

Article rédigé par franceinfo avec AFP - Louise Le Borgne
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Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Zhao Lijan, lors d'une conférence de presse en avril 2020. (GREG BAKER / AFP)

Les relations sino-américaines sont glaciales depuis l'annonce faite lundi 6 décembre par Washington de boycotter diplomatiquement les Jeux d'hiver au nom du bilan de Pékin en matière de droits de l'HommeInvité à réagir lors d'un point de presse mardi 7 décembre, le porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a accusé les États-Unis d'avoir violé le principe de la neutralité politique du sport.

"La tentative des États-Unis de perturber les Jeux olympiques d'hiver de Pékin, fondée sur un préjugé idéologique, des mensonges et des rumeurs, ne fera qu'exposer aux yeux de tous les intentions malveillantes des Etats-Unis", a-t-il ajouté.

Respect des droits de l'Homme

Washington souligne de son côté qu'en étant présente, "la représentation diplomatique américaine traiterait ces Jeux comme si de rien n'était, malgré les violations flagrantes des droits humains et les atrocités de la Chine au Xinjiang. Et nous ne pouvons tout simplement pas faire cela".

Plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme accusent Pékin d'avoir interné au Xinjiang au moins un million de musulmans dans des "camps de rééducation".

M. Zhao a de nouveau qualifié les accusations des pays occidentaux sur la situation au Xinjiang de "mensonge du siècle" mais il n'a pas précisé quelles mesures de représailles Pékin prendrait contre Washington, comme il l'avait annoncé lundi.

Avec ce boycott, aucun représentant du gouvernement des Etats-Unis n'assistera aux Jeux olympiques ou paralympiques, mais les athlètes américains, eux, participeront bien aux compétitions. 

Le Comité international olympique (CIO) s'est, quant à lui, réjoui que la décision de Washington ne remette pas en cause la participation des sportifs américains. "La présence de responsables gouvernementaux et de diplomates est une décision purement politique pour chaque gouvernement, que le CIO, dans sa neutralité politique, respecte pleinement", a indiqué un porte-parole de l'instance olympique.

Peu de représentants officiels attendus

La position américaine pourrait être suivie par d'autres pays. La Nouvelle-Zélande a ainsi également annoncé mardi 7 décembre qu'elle n'enverrait pas de représentants aux Jeux.

Le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie ont déclaré quant à eux qu'ils réfléchissaient à leurs positions. La Lituanie enfin, qui fait face à des hostilités commerciales de la Chine en raison de ses relations croissantes avec Taïwan, a annoncé que ni son président ni ses ministres n'assisteraient aux Jeux.

L'ancien chef de la diplomatie américaine sous Donald Trump, Mike Pompeo a lui appelé à un boycott complet des JO. "Le parti communiste chinois se fiche complètement d'un boycott diplomatique, car au bout du compte, ils accueillent tout de même les athlètes du monde entier", a-t-il déclaré sur Twitter.


"Franchement, les Chinois sont soulagés d'apprendre la nouvelle, car moins il y aura de responsables américains, moins il y aura de virus
", a persiflé de son côté sur Twitter le tabloïd chinois Global Times.

Dans tous les cas, du fait des restrictions imposées par la Chine à l'entrée des étrangers au nom de la lutte contre le Covid-19, peu de responsables politiques mondiaux devraient faire le déplacement de Pékin, à l'exception du président russe Vladimir Poutine, qui a accepté l'invitation de son homologue chinois Xi Jinping.

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