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JO 2022 : représentant d'un pays sans neige, Yohan Goutt Goncalves "honoré de représenter le Timor"

Le Franco-timorais de 27 ans participera à ses troisièmes Jeux olympiques sous les couleurs du Timor.

Article rédigé par Apolline Merle, franceinfo: sport - De notre envoyée spéciale à Zhangjiakou (Chine)
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Le franco-timorais de 27 ans participera à ses troisièmes Jeux olympiques, à Pékin. (TLS Ski Fédération)

Il fait partie de ces athlètes qui représentent des nations sans neige. Le Franco-Timorais, Yohan Goutt Goncalves participera à Pékin à ses troisièmes Jeux olympiques, sous les couleurs du Timor-Oriental. "C’est toujours un honneur de représenter le Timor. Je sais qu’ils sont derrière moi, surtout lors de la cérémonie d’ouverture, quand ils voient le drapeau défiler sur la scène internationale", se réjouit le porte-drapeau de la petite délégation timoraise. En effet, pour les Timorais la symbolique est plus forte lors de la cérémonie que sur les pistes, puisque le Timor est un pays sans neige, et donc sans culture des sports d’hiver.

"Un moyen pour moi de me sentir aussi Timorais"

Même le terme "neige" n’existe pas dans le dialecte local. Il a donc été emprunté au portugais, la langue officielle du pays pourtant moins parlée aujourd'hui. "Lors de mes premiers Jeux, ils ne comprenaient pas trop ce que je faisais, mais aujourd’hui ils réalisent ce qu'on a réussi à faire. Toutefois, ils connaissent plus l'histoire de ce franco-timorais qui pratique le ski à haut niveau que moi, en tant que personne", sourit celui qui est aussi le fondateur de la Fédération timoraise de ski.

Concourir pour le Timor a toujours été comme une évidence pour Yohan Goutt Goncalves. "Vivant en France, je me sentais davantage Français, alors c’était un moyen pour moi de me sentir aussi Timorais, ayant la double nationalité. Et puis l’histoire était belle à écrire avec le Timor. Je me suis posé la question de concourir avec l’équipe de France, mais j’avais moins de choses à lui apporter. Avec le Timor, je peux apporter tellement plus, même si je ne gagne pas de médaille", explique celui qui est né d’une mère timoraise et d’un père français.

"Pourquoi pas viser un nouveau top 50"

Aligné comme à Sotchi et Pyeongchang en slalom, Yohan Goutt Goncalves a également obtenu sa qualification pour le géant. En 2014, il avait réalisé un top 50 en slalom, alors qu'en 2018 il était sorti de piste. Alors à Pékin, il veut faire mieux. S’il a conscience de l’écart qui le sépare des meilleurs skieurs mondiaux, il s’est quand même fixé un objectif. "A Sotchi, j'ai vraiment skié pour arriver en bas, pour que le Timor soit fiché. A Pyeongchang, je voulais skier à 200 %, mais je suis sorti car j'ai skié au-dessus de mon niveau. A Pékin, j'aimerai skier à 100 %, avec un ski efficace et rapide, et arriver en bas. Et pourquoi pas réaliser un top 40 ou 50", confie Yohan Goutt Goncalves, premier Timorais à participer aux JO d'hiver.

Après avoir réalisé un top 50 en 2014 à Sotchi, Yohan Goutt Goncalves espère renouveler cette performance à Pékin.  (TLS Ski Fédération)

Et pourquoi pas, dépasser le Portugal et les nations voisines du Timor. "C’est une petite rivalité amicale que l’on a entre nous. Le Portugal, car le Timor a été une colonie portugaise pendant 400 ans, et les nations d’Asie du Sud-est, qui sont nos voisines", sourit-il.

18 nations avec un seul représentant

Surtout, Yohan Goutt Goncalves veut profiter de cet instant unique. "On a vraiment de la chance de pouvoir descendre la même piste et de comparer nos temps aux plus grands skieurs mondiaux. Et ce que j'aime dans les JO, c'est qu'il n'y a pas de distinction. On est tous dans les mêmes logements, on s’entraîne ensemble, on vit ensemble. Pendant 15 jours, on vit dans un autre monde."

Le skieur timorais n’est pas le seul à représenter une nation dite "exotique". Avec lui, 17 autres athlètes sont les uniques ambassadeurs de leur nation, comme notamment l’Arabie Saoudite, Chypre, l’Inde, le Ghana, le Maroc, l’Arabie Saoudite. Haïti fera d’ailleurs son entrée aux Jeux olympiques d'hiver pour la première fois de son histoire avec le jeune skieur alpin de 19 ans, Richardson Viano.

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