JO 2022 : "Il y avait cette petite pression en plus..." De retour de Pékin, Hugo Lapalus et Mattéo Baud racontent leurs premiers Jeux
Le fondeur et le spécialiste du combiné se sont confiés à franceinfo: sport sur leur première expérience olympique.
Ils représentent la jeune garde du ski nordique français. A respectivement 23 et 19 ans, le fondeur Hugo Lapalus et le combiné Mattéo Baud reviennent des Jeux olympiques de Pékin, leur première expérience dans la compétition suprême.
Ils racontent à franceinfo: sport la découverte de l'olympisme en mode Covid-19, mais aussi le stress particulier lors d'une telle compétition et les leçons apprises pour le futur. Le tout agrémenté d'anecdotes.
Plongés dans le grand bain de l'olympisme
Il y a eu d'abord la découverte du village olympique. "Il était vraiment sympa, il y avait tout ce qu'il faut", raconte Hugo Lapalus. Mattéo Baud abonde : "J'en suis satisfait, même si je n'avais pas forcément de référence. L'ambiance était parfaite, c'était plutôt agréable." Et le spécialiste du ski nordique d'ajouter, le sourire aux lèvres : "C'est sympa quand tout le monde est à ton service."
Qui dit village olympique, dit rencontres : "C'est quand on allait au self que l'on pouvait rencontrer d'autres athlètes. Avec les emplois du temps différents des disciplines, j'ai quand même plus parlé aux fondeurs", explique Hugo Lapalus. "J'ai bien aimé le hall du club France où on voyait les va-et-vient des autres athlètes. On a notamment pu échanger avec Quentin Fillon Maillet", se souvient Mattéo Baud.
Seulement suivis par quelques médias spécialisés tout au long de l'hiver, les deux athlètes ont découvert l'exposition XXL offerte par les Jeux olympiques. "C'était super intéressant, témoigne Mattéo Baud. C'est une belle mise en lumière pour notre sport et j'ai eu beaucoup de retours positifs."
Hugo Lapalus, peu coutumier des lumières des projecteurs, a lui voulu "en profiter pour faire parler du ski de fond". "On le met en avant au maximum. C'étaient de bons moments même si, forcément, on n'a pas l'habitude de faire des interviews télévisées tout le temps", ajoute le champion du monde des moins de 23 ans.
Une adaptation facile à la bulle sanitaire
Ces premiers Jeux ont eu comme particularité de s'accompagner d'une bulle sanitaire stricte. Malgré les tests permanents et l'impossibilité de croiser la population locale, Mattéo Baud dit ne pas avoir été particulièrement perturbé. "C'était contraignant, surtout pour arriver au village, mais une fois qu'on y était, ça ne l'était pas plus que ça", affirme le Doubiste.
La routine s'est vite installée et les règles étaient simples : conserver le masque sur le nez à chaque déplacement et procéder à un test PCR chaque matin. "On était à un stade très élevé de mesures de protection, souligne Hugo Lapalus. Les Chinois sont à fond là-dedans. Mais bon, on s'y fait, on s'adapte."
"Ce n'est pas la fin du monde. C'est assez simple de gérer le truc."
Hugo Lapalus, fondeur français, médaillé de bronze avec le relais à Pékinà franceinfo: sport
"C'est à peine plus raide que ce que l'on vit toute la saison sur le circuit Coupe du monde", observe Mattéo Baud, 18e (petit tremplin) et 21e (grand tremplin) à Pékin.
La découverte du stress olympique
Sur l'aspect purement sportif, l'événement olympique, le Graal d'un athlète, diffère en revanche bien plus d'une compétition normale.: "Il y avait cette petite pression en plus, se rappelle Mattéo Baud. J'étais forcément plus stressé au moment de m'élancer sur le tremplin, mais c'est ce qui me plaît sur les grands événements. La pression m'est bénéfique."
Pour Hugo Lapalus, la pression réside dans ce qu'il y a "autour" plutôt qu'en course. "J'étais quand même stressé pour ma première, puis je me suis dit que c'était comme n'importe quelle autre course. J'étais plus décontracté après", précise le Haut-Savoyard à la moustache charnue.
Bien lui en a pris. Quelques jours plus tard sur l'individuel classique 15 km, Lapalus a réalisé la meilleure performance française de l'histoire sur cette épreuve.
Des bilans positifs
Le fondeur licencié à La Clusaz a ensuite décroché le bronze du relais, sa première olympique. "Je suis hyper satisfait. Ce n'est pas tous les jours que l'on peut ramener une médaille !", s'extasie-t-il quelques jours après son retour en France.
Pour Mattéo Baud, qui subit quelque peu le décalage horaire au surlendemain de son retour, la fierté domine. "C'est très positif. J'ai montré le meilleur de moi-même. Réussir tout ça en étant jeune, c'est très constructif. Il me manque simplement quelques années pour encaisser un peu plus".
Des histoires à raconter
Pour Baud et Lapalus, le retour en France se fait avec un bagage d'apprentissages sportifs, certes, mais aussi des souvenirs pleins la tête. Si le fondeur se souvient de l'intérêt de son coéquipier Jules Lapierre pour les biathlètes italiennes, Mattéo Baud a été le témoin d'une scène surréaliste offerte par les bénévoles. "Il y a eu un jour où il a beaucoup neigé au village. C'était le branle-bas de combat pour les Chinois. D'un coup, on a halluciné : ils faisaient des tas de neige et juste après, ils mettaient la neige dans la poubelle. C'était assez dingue !"
Après avoir vécu une expérience unique, les deux hommes n'ont déjà qu'une idée en tête : les Jeux olympiques de Milan-Cortina d'Ampezzo, dans quatre ans.
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