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La surfeuse Johanne Defay, confinée à La Réunion : "Etre privée de la nature, c'est compliqué pour le moral"

La surfeuse réunionnaise, très attachée à la nature, nous raconte comment elle vit le confinement et comment elle a reçu la nouvelle du report des Jeux de Tokyo alors que son sport devait faire son entrée olympique cet été.
Article rédigé par Claire Vocquier Ficot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Comment se passe le confinement pour vous ?
Johanne Defay : "Quand le confinement a été décrété, en même temps que la métropole, je venais juste de rentrer  d’Australie, où avait lieu la première compétition de la saison de la WSL (World Surf League), et peut-être aussi la dernière. En fait je suis contente d’être à la maison… D’habitude je voyage tout le temps pour le surf et je ne dois pas passer plus de 3 semaines par an à La Réunion. C’est une opportunité pour moi dans un sens ! D’un autre côté, je suis quelqu’un de très actif et je suis très attachée à la nature, que ce soit la montagne, l’océan… D’habitude je suis tout le temps dehors, donc être privée de la nature, c’est compliqué pour le moral.
Et puis je n’ai pas pu voir ma famille depuis mon retour alors que j’étais partie un mois et demi entre Tahiti et l’Australie. Ils n’habitent qu’à une vingtaine de kilomètres, mais on essaie de respecter au maximum  les consignes parce que c’est un moment où il faut penser aux autres, pas à soi."

Le surf ne vous manque pas trop?
JD :
"On va dire que pour nous à La Réunion ce n’est pas nouveau puisque c’est interdit de surfer ici depuis déjà 8 ans (à cause de la crise requins). C’est la raison pour laquelle je suis obligée de beaucoup voyager.
Quand je vois les surfeurs métropolitains se plaindre au bout d’une semaine qu’ils ne peuvent plus surfer, je me dis que ça va peut-être leur faire réaliser ce qu’on vit ici à La Réunion depuis tout ce temps. 
Etre sur une île de surf mais ne pas pouvoir surfer, c’est assez dingue."

Comment faites-vous pour vous maintenir au niveau physiquement  ?
JD : "L’entrainement ça va, j’ai une salle de sport à la maison, et en plus je vis avec mon coach, c’est plus facile (rires). J’essaie de faire 2 séances par jour. Je combine la musculation avec des sorties footing ou vélo de temps en temps pour l’endurance, mais je reste toujours dans un périmètre de 1 à 2 kilomètres autour de chez moi.
Sinon je continue aussi de faire mon yoga tous les matins, et de la méditation."

Un autre hobby pour vous occuper ?
JD :
"Je profite du confinement pour cuisiner. Je ne suis pas une très bonne cuisinière mais j’adore ça.
Quand je suis en voyage je n’ai jamais les ustensiles qu’il faut alors là j’en profite, j’expérimente de nouvelles choses. Ce que je préfère ce sont les tartes salées, avec ma pâte maison bien sûr. J’essaie d’acheter le moins possible de choses industrielles, je suis l’exemple de ma maman qui faisait tout elle-même quand j’étais gamine.
J’ai même une machine pour faire les pâtes et  une yaourtière ! L’alimentation m’intéresse aussi d’un point de vue professionnel. Je suis inscrite dans une université australienne via la WSL pour des cours en ligne sur la nutrition et la perfomance. En général je manque de temps pour m’y consacrer, alors là j’en profite pour rattraper mon retard."

Vous restez en contact avec le monde du surf ?
JD :
 "Oui, on a un groupe commun avec toutes les surfeuses du Tour, relié également avec la WSL qui nous envoie des nouvelles. Toutes les compétitions du tour professionnel ont été annulées jusqu’à fin mai, et le président de la WSL me disait il y a quelques jours au téléphone qu’une reprise avant juillet serait compliquée.
Avec les Françaises, Pauline
(Ado), Maud (Le Car), Justine (Dupont), on s’est donné des challenges sur les réseaux sociaux pour rester en forme physique et garder le contact." 

Justement le surf devait faire son entrée en juillet aux Jeux de Tokyo, et vous faisiez partie des 3 Français qualifiés. Que vous inspire le report ?
JD
: "C’est la meilleure solution. Je ne voyais vraiment pas des Jeux se tenir dans ces conditions, c’était pas du tout ce que j’imaginais pour notre première olympique. Je suis contente que les qualifiés gardent leur place, de toute façon je ne vois pas comment ils auraient pu relancer un processus de qualification alors que notre saison va être amputée de moitié."

Yoga, méditation, cuisine saine, vous tenez beaucoup à votre équilibre. Quels sont vos conseils pour faire face à la situation actuelle ? 
JD :
"Je voudrais dire à tout le monde : prenez bien soin de vous, restez chez vous, prenez ce temps qui nous est donné pour mettre à profit d’autres choses, d’autres passions. C’est le moment de prendre soin de soi, se faire un petit massage, un bain, un masque, se cuisiner des bons petits plats. Dans le monde de fou dans lequel on vit c’est aussi un cadeau. Restez positifs et prenez soin de vous."

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