Paris 2024 : l'épreuve de surf va être maintenue à Teahupo'o, annonce le président polynésien

Après plusieurs mois de tensions, l'épreuve olympique de surf aura bien lieu à Tahiti, comme prévu, a annoncé le président polynésien, Moetai Brotherson, dimanche.
France Télévisions - Rédaction Sport
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Photographie de la tour des juges à Teahupoo à Tahiti, en Polynésie française, le 11 août 2023, lors de l'épreuve de surf professionnel WSL Shiseido Tahiti. (BEN THOUARD / AFP)

Un compromis a-t-il été trouvé ? Alors que des tensions se cristallisent depuis des mois entre autorités, organisateurs des Jeux olympiques et populations locales autour de l'épreuve olympique de surf, le président polynésien Moetai Brotherson a annoncé, dimanche 11 décembre à Tahiti (lundi à Paris), que l'épreuve de surf des Jeux de Paris allait bien être maintenue sur le site de Teahupo'o, à Tahiti. "La solution qu'on a réussi à faire adopter ce soir permet que les JO se tiennent ici et que la WSL (World Surf League) maintienne une étape annuelle du tour mondial", s'est réjoui Moetai Brotherson auprès de l'AFP à l'issue d'une réunion avec les associations environnementales.

Aboutir à une tour fonctionnelle en mai

Le remplacement d'une tour en bois par une structure en aluminium pour les juges est source de crispations depuis des mois. Lors d'essais techniques le 1er décembre, une barge prévue pour l'installation de cette nouvelle tour a brisé du corail, poussant le gouvernement polynésien à mettre en pause les travaux.

Quelques jours plus tard, la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, avait expliqué que le test en question n'avait pas été réalisé dans des conditions optimales. "Il y a eu un test qui n'a manifestement pas été bien préparé et n'a pas pu être bien conduit et a malheureusement abîmé des bouts de corail, c'est évidemment tout à fait regrettable (...) Il faut que le prochain test soit minutieusement préparé", avait-elle justifié le 7 décembre.

Mais Moetai Brotherson a présenté dimanche un calendrier de travaux qui doit aboutir à une tour fonctionnelle le 13 mai, quelques jours avant l'étape du tour mondial de la WSL. Cette compétition fera figure de test avant l'épreuve des Jeux olympiques de juillet. Le président polynésien s'est réjoui d'avoir obtenu le soutien "unanime de tous les maires, de la fédération [internationale] de surf et même des associations, à part une, et d'un surfeur, qui pense représenter la communauté des surfeurs"

Les travaux remis en route

Pour tenir le calendrier, les travaux vont reprendre dès cette semaine, a annoncé le Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) lundi. "Dès demain, un travail de balisage d’accès au chantier va être mené par les spécialistes qui chaque année montent la tour des juges pour le circuit international WSL sur l’emplacement en question. Ils vont s’assurer qu’un chenal est possible, pour qu’un nouveau test soit mené, avec une nouvelle barge identifiée afin de veiller à ne pas dégrader les coraux", a déclaré Tony Estanguet, le patron du Cojop, tout en saluant "cette avancée, qui confirme [la] solution" de Teahupo'o comme "la meilleure pour le territoire lors des JO et en héritage". "Le calendrier est toujours respecté et je reste confiant pour qu'elle [la tour] soit livrée dans les temps", a-t-il ajouté. 

La tour en aluminium avait déjà été réduite en taille et en poids par rapport au projet initial, mais les techniciens estiment néanmoins que de nouveaux forages dans le corail sont nécessaires. D'autres militants ont cependant reconnu les "efforts" du gouvernement pour préserver l'environnement. "On ne peut plus faire marche arrière, on fait les Jeux, il faut qu'on 'taho'e'' (qu'on avance ensemble, en tahitien)", a déclaré pendant la réunion Annick Paofai, présidente de l'Association de défense du Fenua 'aihere, la zone de nature préservée où se trouve le site.

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