Tennis de table aux JO de Paris 2024 : la "Lebrunmania" s'est emparée de la porte de Versailles

Les deux frères Lebrun ont disputé leur huitième de finale dans une ambiance exceptionnelle, mercredi après-midi, à l'Arena Paris Sud 4.
Article rédigé par Maÿlice Lavorel - envoyée spéciale à l'Arena Paris Sud 4
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Felix Lebrun salue le public après sa victoire en 16e de finale, à l'Arena Paris Sud 4, le 29 juillet 2024. (WANG ZHAO / AFP)

Pour quels athlètes essayeriez-vous de vous cacher dans des toilettes pour tenter d’accéder à une session pour laquelle vous n’avez pas de billet ? Valentin et Romain, croisés au cœur du site de l’Arena Porte de Versailles, répondent les frères Lebrun. "On était à la session ce matin, avec notre père. On a essayé de se cacher dans les toilettes pour tenter de voir les Lebrun qui jouaient dans l'après-midi et ne pas se faire sortir du stade. La sécurité nous a trouvés mon frère et moi... mais pas notre père. Donc lui est resté dedans !" en riait Romain, abrité dans un coin d’ombre à un peu moins d’une heure du début de la session de l’après-midi en attendant leur père. 

Paris 2024 - Tennis de table : Félix Lebrun se qualifie en quarts au bout du suspense

Nouvelles coqueluches du tennis de table tricolore, les deux frères, Alexis, 20 ans, et Félix, 17 ans, ont attiré la foule à l’Arena Paris Sud 4, mercredi 31 juillet, à l’occasion de leurs deux huitièmes de finale. La "Lebrunmania", qui s’est développée à grande vitesse en France ces derniers mois, s’est bel et bien emparée des Jeux olympiques de Paris, où les frangins ont fait vivre des émotions fortes au public. 

"Allez les Bleus" et "Allez les Lebrun"

Avant même l’entrée dans l’arène, il n’y avait pas de doute sur l’identité des stars du jour. Face à la foule colorée de drapeaux bleu-blanc-rouge, le volontaire qui répète des "Allez les Bleus" se voit presque toujours répondre "Allez les Lebrun". Sous le plafond bas de la salle, les tribunes des spectateurs (et la tribune de presse) ont fait le plein.

Avec les frères en tête d’affiche, cette session a rassemblé les supporters tricolores, les fans des deux phénomènes, et même Zinedine Zidane, aperçu dans les gradins. "On avait pris des places, on voulait absolument voir du tennis de table. Et la cerise sur le gâteau c’est d’avoir les deux frères qui jouent quand on est là, c’est top", sourit Mickaël, venu avec ses deux fils, Bastien, neuf ans, et Mathias, douze ans, qui pratiquent le tennis de table. Maillot des Bleus de l'équipe de foot sur les épaules, Valentin, qui a tenté par tous les moyens de pouvoir assister aux rencontres accompagné de son frère Romain, salue une génération qui a amené de la lumière sur le tennis de table en France : "Ce sont les premiers qui passent à la télé, qui sont invités sur les plateaux télé, donc forcément ils ont bien aidé."

Encouragés par un collectif

Les membres du Collectif Ultra Lebrun, eux, sont bien là, banderoles et reproduction à grande échelle des visages des deux Français. "On a créé le collectif pour ce moment-là, on va tout donner. C’est les JO à la maison, ils jouent deux gros matchs contre le numéro 6 mondial, contre une légende, l’Allemand, six fois médaillé aux Jeux", s'enthousiasme Baptiste, l’un des membres du groupe né il y a un an (à la manière du Collectif Ultras Pinot), après une finale des championnats de France disputée entre les frères.

Les membres du Collectif Ultras Lebrun avant les deux matchs des deux frères, à l'Arena Paris Sud 4, le 31 juillet 2024. (MAYLICE LAVOREL / FRANCEINFO SPORTS)

Une fois dans la salle, ils font partie de ceux qui ont entretenu une chaude ambiance, Marseillaises et chants à l'appui, tout au long de l’après-midi. Largement applaudis à leur apparition devant la foule, les deux frères ont pu compter sur un public enflammé pour les soutenir. Félix, le premier en piste, lui a offert un condensé d'émotions, en étant poussé par Dimitrij Ovtcharov jusqu’au set décisif. Une septième manche disputée dans une ambiance exceptionnelle, avant une grande explosion de joie sur la balle de match transformée, à l'issue d'un combat nerveux de presque une heure (4-3). "C'est énorme, c'est sûr qu'ils m'ont poussé [...] Quand ça commence à devenir un peu plus difficile on s'aide du public, c'est sûr que ça fait du bien", a-t-il savouré au micro de France Télévisions après son match.

C'est dans cette atmosphère de furie que l'aîné, Alexis, a fait son entrée face au public. Si l'issue a été moins favorable pour lui, éliminé en cinq sets par le Brésilien Hugo Calderano (4-1), il a aussi pu jouer devant une foule presque entièrement acquise à sa cause, qui lui a réservé une belle standing ovation à sa sortie, et de nombreux "Alexis, Alexis" quand il s'est arrêté pour répondre aux télévisions. Dans la victoire comme dans la défaite, le public français a bel et bien trouvé ses chouchous.

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