Roland-Garros 2022 : six ans après son premier titre, la paire Mladenovic-Garcia "ne s'attendait pas" à créer la sensation à Paris
Depuis 2019, les deux Tricolores n'avaient été associées qu'à deux reprises : lors des JO de Tokyo à l'été 2021 et cette saison à l'Open d'Australie.
Inespéré mais pas si étonnant. Ainsi pourrait se résumer le titre de Caroline Garcia et Kristina Mladenovic en double dames. Un second sacre, arraché de haute lutte, dimanche 5 juin, face aux Américaines Gauff et Pegula. Pourtant, ce retour a des allures d'exploit pour celles qui ont bénéficié d'une invitation afin de pouvoir jouer ce tournoi.
Avant les Jeux olympiques de Tokyo, l'été dernier, les Françaises n'avaient plus joué ensemble depuis leur victoire en Fed Cup en 2019. Eliminées cet été au premier tour au Japon, elles s'étaient ensuite présentées ensemble à l'Open d'Australie, sans plus de succès (éliminées au deuxième tour par la paire Kudermetova-Mertens).
Ce second titre à Roland-Garros a ainsi été conquis dans des circonstances bien distinctes de leur premier sacre, comme elles l'ont expliqué en conférence de presse.
Franceinfo: sport : Comment avez-vous fait pour pallier le manque de repères que vous aviez en double au moment de débuter cette semaine à Roland-Garros ?
Caroline Garcia : On a vraiment été humbles sur le début du tournoi. On s'est focalisées sur ce qu'on savait faire. Peut-être que les repères n'étaient pas très tranchants, mais on a vraiment pris match par match. On s'est dit que si, au début, on arrivait à être solides quand on nous allumait, ce serait déjà bien. Après, le niveau de jeu est un peu monté, donc le challenge était plus important, il fallait davantage s'employer. Mais on a joué pas mal d'années ensemble, on a fait de gros matchs, donc on se connaît bien. Au fur et à mesure, on a vraiment senti que les automatismes revenaient, déjà en individuel et après en tant qu'équipe. Cela s'est fait naturellement. On était prêtes pour jouer Roland-Garros.
Qu'est-ce que ce titre représente pour vous individuellement ? Cela pourrait avoir un impact sur vos carrières en simple ou en double ?
Caroline Garcia : Je ne m'attendais vraiment pas à être en finale du double.
Kristina Mladenovic : Moi non plus. On a eu une wild-card pour rentrer dans le tableau (rires).
Caroline Garcia : C'est totalement une surprise parce qu'en 2016, on était dans le top 10 en double, c'était totalement différent. On était une grosse équipe, tout le monde nous attendait. Ce n'était pas le cas cette année. Nous non plus, on ne s'y attendait pas. Alors on se concentre sur le présent et on profite. Bien sûr, c'est beaucoup d'énergie positive pour les prochaines semaines, en simple et en double. Dans le tennis, il faut tout prendre. Un titre en WTA, c'est énorme. En Grand Chelem, c'est encore plus grand.
Kristina Mladenovic : On a eu des problèmes avec des pépins physiques, des blessures. Caro était prête à la dernière minute. Moi, j'ai eu des problèmes pendant un certain temps aussi, je reviens enfin un peu en forme et dans le rythme. On a eu des adversaires très difficiles en simple. On voulait aller plus loin, mais voilà, on s'est remise en selle pour le double. On s'est dit : "On va essayer de jouer chaque match, essayer de nous améliorer en double, cela nous aidera pour les simples".
C'était vraiment inattendu parce que nous n'avons pas joué beaucoup de doubles ces dernières années. J'ai remporté deux autres titres avec Timea [Babos]. Mais avec Caro, on est toutes les deux Françaises, donc on s'est dit que c'était comme la Fed Cup, c'est comme si c'était la France contre les Etats-Unis. La foule était incroyable cette année encore plus qu'en 2016. C'était un moment incroyable, on gardera ça en mémoire.
Ce nouveau titre a donc une saveur toute particulière pour vous ?
Kristina Mladenovic : En 2016, c'était un rêve, on était six ans plus jeunes et on se retrouvait sur notre première finale de Grand Chelem en double dames, en étant Françaises, à Roland-Garros. C'était incroyable. Beaucoup de choses se sont passées depuis. On a pas mal voyagé toutes les deux. On a une belle expérience derrière nous. Il y a eu la victoire en Fed Cup [en 2019] et une finale à l'US Open.
On s'est retrouvées dans des circonstances étranges cette fois. On n'avait pas de classement en double car cela faisait un moment qu'on ne jouait plus. On était presque pas assez prêtes. Mais on est là, on se retrouve, on met les moyens et les efforts ensemble sur le terrain pour grappiller les matchs les uns après les autres. On évolue. On gagne. On avance dans le tableau. On sentait cette énergie et cette confiance monter. Ce sont toujours des moments très forts de se retrouver dans des finales de Grand Chelem. Personne n'a envie de perdre une finale de Grand Chelem. Aujourd'hui, cette ambiance, ce sont des souvenirs, des moments que l'on n'oubliera jamais. C'est tout aussi spécial, voire plus, de revivre ça avec Caro. C'était beaucoup de frissons et d'émotion.
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