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Alphand voit Pinturault aller très haut

Le consultant de France Télévisions se montre volontiers élogieux à l’égard d’Alexis Pinturault, la petite merveille du ski tricolore, qui s’est pourtant raté sur le super combiné. Selon Luc Alphand, le skieur de Courchevel possède un gros potentiel. "Il peut rapidement devenir une star du sport français", dit-il. Surtout s’il prend sa revanche sur le géant (mercredi) ou le slalom (samedi).
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Alexis Pinturault (FABRICE COFFRINI / AFP)

Physique et mature
"C’est un phénomène physique. C’est un mec qui s’entraîne beaucoup, qui travaille, et qui a des qualités exceptionnelles pour le ski. Il possède aussi un gros mental. Il sait ce qu’il veut pour y arriver. Il ne se contente pas d’être doué. Il me sidère par sa maturité. Il y a un an aux Mondiaux, il était là et savait exactement ce qu’il devait faire. Il a une analyse et une intelligence qui sont au dessus de la moyenne, plus une détermination redoutable. C’est comme une sorte de prototype".

Ambitieux
"Il ne va pas s’arrêter à une première Coupe du monde gagnée, un premier sacre. Il a toujours dit sans fanfaronner qu’il voulait gagner un Globe, qu’ils voulaient gagner les Championnats du monde, qu’il voulait gagner les JO. Sans être suffisant, il affiche une très grande confiance en lui".

Outsider en géant, favori au slalom
"Il a déjà engrangé de l’expérience des grands rendez-vous. A Schladming l’an dernier, il lui a manqué peu de choses pour obtenir une médaille. Il la méritait. Il a progressé depuis. Pour ces JO, il est clairement dans les favoris du slalom. Du géant également même si Ligety domine son sujet. Après, pour s’imposer au classement général de la Coupe du monde, il va falloir qu’il s’améliore sur sa palette de ski. Sur les super-G tournants, il est déjà dans le coup, comme il l’a montré à Bansko (en Bulgarie, NDLR). Dès qu’il y a de la pente et de la technique, il est là".

La vitesse à apprendre
"Ses lacunes ? Il a clairement du boulot dans les disciplines de vitesse. En descente pure, il va falloir qu’il engrange des kilomètres. Pour l’instant, il met des appuis trop brutaux. Il lui manque un peu de délié, un peu de finesse qu’il peut acquérir. Donc il faut prévoir des jours d’entraînement, c’est difficile à organiser".

Taillé pour le Globe de cristal
"C’est typiquement français de dire qu’il faut travailler ses points faibles. On ne travaille jamais assez ses points forts. Il ne doit pas abandonner ce qu’il fait comme il faut. Avec les points qu’il gagne en combiné et sur les épreuves techniques, il fait partie des skieurs qui peuvent évidemment remporter le gros Globe de Cristal dès ce printemps. Svindal est très fort cette année mais Alexis, son dauphin au général, peut encore y croire. La preuve, j’ai moi-même gagné la Coupe du monde avec seulement deux disciplines (descente et super-G)". Selon les circonstances, ça peut le faire. S’il score en slalom, géant, combiné et qu’il prend quelques points en super-G, ça peut le faire dans les années à venir.

Différent de l’époque Killy
"Le comparer à Killy est prématuré même s’il est très talentueux. En 1968, Killy avait gagné les trois médailles d’or en jeu (descente, géant et slalom) mais tout le monde faisait toutes les épreuves. On est maintenant dans l’ère de la spécialisation. Ce n’est pas le même monde. Maintenant, il peut devenir une star du sport français. En tous cas je l’espère. Ce serait super pour lui et pour le ski. Il en a le potentiel. Il va faire mal. Les autres pays le savent aussi".

Vidéo : le portrait d'Alexis Pinturault :



Reportage pour TLS du vendredi 7 février d''Arnaud Mattéoli.

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