Ben Ainslie, cap sur la légende
Il l'admet volontiers, son corps ne répond plus aussi bien qu'auparavant. A 35 ans, le Britannique Ben Ainslie sait que beaucoup de ses concurrents sont plus jeunes, plus grands, plus puissants et plus motivés que jamais à l'idée de contrecarrer ses plans d'une quatrième médaille d'or d'affilée. Mais même après l'année la plus sombre de sa carrière, il reste l'un des grands favoris de l'épreuve de voile des JO.
"Une erreur de penser que je connais tout"
"Il n'est jamais facile de s'imposer, nuance-t-il. Il y a un très bon groupe de régatiers, et ils sont plusieurs à pouvoir remporter des courses et s'imposer. Il n'y en a pas un en particulier qui fasse figure de grand rival, c'est plutôt un groupe de mecs forts. La plus grosse erreur serait de penser que je connais tout. C'est là que les choses se compliquent. Vous devez continuer de progresser, le jeu évolue en permanence. Il faut essayer de gérer tout ça."
Véritable tueur lorsqu'il embarque sur son voilier, Ben Ainslie revêt ses habits de gentleman dès qu'il accoste. Modeste, le Britannique rechigne à s'attarder sur ses triomphes passés. Il évoque avec plus de facilité son échec – si une médaille d'argent peut être considérée comme un échec – lorsque, âgé de 19 ans, il se fit subtiliser la première place de la catégorie Laser à Atlanta par l'illustre navigateur Robert Scheidt. "J'y pense toujours beaucoup. A l'époque, tout le monde était très excité que j'ai remporté la médaille d'argent mais je ne pouvais pas m'empêcher d'être déçu car j'étais tout proche de l'emporter. Je ne savais pas si j'allais avoir à nouveau l'opportunité de décrocher la médaille d'or."
Trois médailles d'or plus tard, voilà Ainslie rassuré. Aussi motivé qu'à ses débuts, le Britannique doit néanmoins composer avec une nouvelle donne : sa condition physique, qui semble lui faire défaut ces derniers temps. "Mon corps commence à me lâcher de temps en temps. A Atlanta, lorsque j'avais 19 ans, je rigolais lorsque je voyais les régatiers aller chez le kiné. Je me disais qu'ils étaient des poules mouillées. Aujourd'hui, j'y vais deux fois par jour."
Ben Ainslie "ne pense qu'à gagner"
Mais Ben Ainslie croît en ses chances. "Pour la première fois depuis six mois, mon corps va bien. Je peux naviguer sans blessure ni douleur. C'est une très bonne chose." Le skippeur britannique reste donc un redoutable adversaire. "Ce n'est pas qu'un bon régatier, c'est Ben Ainslie, dit de lui Nick Dempsey, qui représentera la Grande-Bretagne en planche à voile. C'est un compétiteur incroyable. Il aurait pu réussir dans n'importe quel sport. Il ne pense qu'à gagner."
Si Ainslie l'emporte dans quelques semaines, il égalera la performance du célèbre danois Paul Elvstrom, qui remporta quatre médailles d'or entre 1948 et 1960. Si l'on ajoute à cela la médaille d'argent décrochée à Atlanta, Ben Ainslie pourrait bien arriver à Londres avec un objectif en tête : devenir le plus grand marin de l'histoire des Jeux Olympiques.
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