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Blain: "Un métier passionnant mais dur"

Philippe Blain s’est confié à nous avant le grand rendez-vous de cette fin de semaine : le Tournoi de Qualification Olympique (TQO) de Sofia où les Bleus tenteront d’obtenir leur ticket pour les Jeux de Londres contre respectivement l’Egypte, la Bulgarie et le Pakistan. Le sélectionneur national de l’équipe de France de volley-ball est notamment revenu sur sa façon de fonctionner et sur la difficulté de son métier.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Londres, ca représente quoi pour vous ?

J'étais venu il y a quelques mois avec la commission des entraîneurs. Je suis président de la commission des entraîneurs donc j'ai eu la chance de visiter quelques sites. C'est une belle ville.

Quels souvenirs gardez-vous des précédents JO que vous avez suivi en spectateur (ou sur place) ?

J'ai eu la chance de faire deux fois les Jeux Olympiques: une fois comme joueur, à Séoul en 1988, et une fois comme entraîneur en 2004 à Athènes. En 1988, la sécurité était beaucoup moins présente qu'aujourd'hui. Personne n'habitait hors du village olympique et j'en garde de très bons souvenirs comme celui d'avoir rencontrer Carl Lewis qui était une immense star.

Aviez-vous une idole de jeunesse ?

Magic Johnson était un sportif exemplaire. Je l'admirais. Mais je n'ai jamais vraiment eu d'idole, même en volley.

Quelle compétition voulez-vous suivre aux JO ?

J'aimerais bien suivre d'autres compétitions mais nous serons pris du premier au dernier jour si nous avons la chance de nous qualifier. Je suivrais quand même les résultats des Français en espérant davantage de médailles qu'à Pékin. Et puis le 100 m en athlétisme, l'évènement des JO. La finale du basket aussi avec la grande équipe américaine.

Jusqu’aux Jeux, quelle va être votre préparation ? Après deux victoires contre la Corée, vous avez débuté la Ligue mondiale puis enchainé sur des succès contre la République Tchèque.

Rien n’est mieux que de jouer. Rien ne remplace la compétition. On a eu la chance de jouer la Ligue mondiale à Florence. C’était moins fatigant que d’aller jouer en Corée par exemple. En fait, on est en configuration JO sauf qu’on a commencé à 14 au lieu de 12. Il faut donner du temps de jeu à ceux qui ne sont pas des titulaires en puissance mais aussi dégager une équipe type. Tout le monde est important notamment dans la gestion des temps faibles. On discute entre entraîneurs. Il y a beaucoup d’échanges. C’est un métier passionnant, pas facile, de plus en plus dur même. Le groupe évolue et cela nécessite une remise en cause permanente.

Quel sera l’objectif à Londres ?

Le premier objectif sera d’atteindre les quarts de finale. Ensuite, si l’on peut accrocher une médaille voire plus, on ne s’en privera pas.

En cas de qualification, comment allez-vous trancher pour vos derniers choix dans la sélection ? Sur la forme du moment ou sur le vécu en bleu ?

Une bonne partie des choix est effectuée au départ. C’est déjà assez marqué. Les centraux ont un peu de pression parce qu’on sait qu’on va devoir passer de 4 à 3. On a un groupe assez resserré, qui se connaît. C’est toujours difficile de choisir mais c’est le rôle du sélectionneur.

Un tournoi olympique, est-ce plus dur qu'un Mondial ou qu'un Euro ?

Les Jeux sont plus faciles par rapport à un Euro ou un Mondial. En termes de concurrence, au niveau de la représentation par continent.

Vous préférez une médaille de bronze aux JO à un sacre mondial ?

C’est difficile de choisir mais je choisi un titre. C’est mieux qu’une médaille.

Prenez-vous toujours autant de plaisir à entraîner ce groupe ?

L’environnement médiatique, la pression… Tout est de plus en plus dur. Il ne faut pas se disperser. C’est un métier qu’on ne fait pas de manière alimentaire. Il y a de la passion. Il convient d’être déterminé. Avoir confiance dans le projet surtout.

Regrettez-vous parfois le manque de médiatisation du volley français notamment par rapport au football ?

Oui, c’est un regret. On aimerait être plus médiatisés. Ce sport nécessite une grosse dépense mentale. Maintenant, c’est à nous d’être performants pour qu’on parle davantage de nous.

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