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Bolt et Phelps prolongent leur règne

Déjà héros des Jeux Olympiques à Pékin il y a quatre ans, Usain Bolt et Michael Phelps ont prolongé leur règne à Londres. Le Jamaïcain est bien le plus grand sprinteur de l'Histoire et l'Américain a porté le record de médailles olympiques (22) à des hauteurs inatteignables. Dans l'ombre de ces géants, il sont pourtant nombreux à avoir brillé. Retour sur les héros de ces Jeux.
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Usain Bolt (OLIVIER MORIN / AFP)

Au terme des 302 épreuves, les Etats-Unis terminent en tête du classement  des médailles (104, dont 46 en or), devant la Chine (87 dont 38 titres),  première nation aux JO 2008 à Pékin. A domicile, les Britanniques ont brillé avec 65 breloques dont 29 d'or, 17 d'argent et 19 de bronze. Historique. La France termine les Jeux à la septième place avec 34 médailles, 11 d'or, 11 d'argent et 12 de bronze. Parmi les champions olympiques, certains ont marqué les esprits et le sport.

"Poséïdon Phelps" et "Zeus Bolt"

Les Dieux, à l'image des humains, s'accrochent eux aussi au pouvoir. Comme liés par un pacte tacite, Michael Phelps et Usain Bolt semblent s'être entendus pour partager le royaume de l'Olympe. A Phelps l'élément liquide, à Bolt la terre ferme. Encore une fois. Après leur accession au sommet il y a quatre ans, l'Américain et le Jamaïcain n'ont pas voulu lâcher leur sceptre. Si les deux hommes sont entrés au Panthéon du sport, les méthodes ont pourtant différé. Michael Phelps a choisi la quantité plutôt que la qualité pour figurer dans le livre d'or de ces Jeux. Le sien est désormais composé de 22 pages, dont 18 du plus beau métal. Débarqué à Londres loin de sa meilleure forme, le nageur de Baltimore, par son expérience et son talent naturel, est parvenu à compenser un déficit de préparation pour finalement rafler six nouvelles médailles, dont 3 or en 7 épreuves. C'est surtout le cumul de ces breloques, amoureusement amassées en trois olympiades, qui place Phelps au sommet de l'histoire olympique.

Usain Bolt, lui, ne compte "que" six médailles d'or. Mais à la différence de la natation qui permet de multiplier les différentes nages et les distances, le sprint ne compte que trois disciplines : le 100m, le 200m et le 4x100m. Le Jamaïcain, comme à Pékin, a remporté les trois. Certes, seul le record du monde du relais est tombé, mais les chronos individuels de "la foudre" (9'63 et 19'32) restent ahurissants. Pourtant, contrairement aux Jeux 2008, Bolt n'a pas dégagé la même impression d'écrasante facilité, son compatriote Blake le poussant à chaque fois dans ses retranchements. Son triomphe n'en est que plus beau. Et il peut maintenant claironner qu'il est "une légende vivante", personne n'osera le contredire.

Usain Bolt, l'homme de ces Jeux

Rudisha, "la  plus belle performance de ces Jeux"

Si Phelps et Bolt ont régné sans partage sur ces jeux, ils ont pourtant fait des rejetons. Sport symbole des Jeux Olympiques, l'athlétisme aura sacré David Rudisha, comme le roi de la piste. Vainqueur du 800 m avec un record du monde à la clef (1'40''91), le Kenyan a illuminé Londres de sa foulée céleste. "C'est sans doute le plus beau 800 m de l'histoire. C'est aussi la  plus belle performance de ces Jeux, pas seulement en athlétisme, tous sports  confondus". Le compliment est signé Sebastian Coe, président du Comité d'organisation des JO de Londres et double champion olympique. D'autres athlètes ont tutoyé les dieux, le perchiste français Romain Lavillenie en fait partie, mais le public londonien retiendra surtout l'extraordinaire doublé de l'Anglais Mo Farah sur 5000 et 10.000 mètres.

Phels aussi avait ses disciples dans l'Aquatic Center de Londres. Le Français Ludovic Agnel a été l'un des plus actifs avec deux médailles d'or, sur 200m et sur le relais 4x100m au pris d'une dernière longueur de légende pour dépasser l'Américain Ryan Lochte. Chez les dames, la nouvelle déesse des bassins s'appelle Missy Franklin. A 17 ans, l'Américaine a remporté quatre titres et signé deux records du monde. Qui sait, c'est peut-être elle un jour qui battra le record de médailles d'or de Michael Phelps ?

A peine plus âgé que Franklin (21 ans), Florent Manaudou, vainqueur surprise du 50m, fait partie des révélations de ces JO au même titre que Kirani James (19 ans), la nouvelle terreur du tour de piste venue de la Grenade. Dans la ligne droite opposée à ces jeunes loups, des "anciens" comme le dominicain Sanchez sur 400m haies (sacré huit ans après son premier titre olympique), l'inoxydable Italienne Vezzali en escrime ou le marin anglais Ben Ainslie, quatrième fois titré en quatre olympiades (une en Laser, trois en  Finn), ont montré qu'ils avaient toujours la soif de l'or.

Ils sont "hors-Jeux"

Bien sûr, Londres n'a pas fait que des heureux. Certains héros étaient fatigués, d'autres sont carrément passés au travers. C'est aussi ça les JO. Annoncé comme LA star à venir en natation, celle qui allait tout emporter dans sa vague, James Magnussen est l'une des grandes déceptions de cette Olympiade. Le recordman du monde du 100m a dû se contenter de l'argent sur la distance reine et n'a pas existé dans le 4x100 et sur 50m. Rendez-vous pour une revanche à Rio ? Pour les divas des bassins, Laure Manaudou et Federica Pellegrini, l'aventure est en revanche bien finie. En queue de poisson.. C'est dur aussi pour la "tsarine" Isinbayeva, seulement en bronze à la perche, mais ça l'est encore plus pour Liu Xiang sur 110m haies. Blessé il y a ans lors de "ses" Jeux à Pékin, le Chinois a cette fois buté sur la première haie de sa série. Destin maudit. Comme celui de l'équipe de foot brésilienne, qui a tout gagné sauf cet or olympique qui se refuse toujours aux Auriverde, encore battus en finale.

Ne retenir que quelques noms parmi tous ceux qui ont fait l'histoire, la grande et la petite de ces Jeux, relève de la plus grande subjectivité. Certains souligneront l'extraordinaire performance du cyclisme anglais, sur route avec Wiggins comme sur piste avec les Kenny, Hoy, Pendleton and co. D'autres préféreront retenir la grâce de la sauteuse russe Chicharova. Ou bien l'extraordinaire impression de puissance dégagée par Teddy Riner dans la catégorie poids lourds en judo. Le Français, quintuple champion du monde, a décroché la médaille d'or à 23 ans. Il est bien le plus fort du monde. Assez pour faire tomber Bolt et Phelps de l'Olympe ?

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