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Descente olympique, heureuse anomalie

Aussi incroyable que cela puisse paraître, les descendeurs tricolores réussissent admirablement bien sur l’épreuve reine des Jeux Olympiques d’hiver. Les résultats affichés depuis 1948 valent aux Bleus de talonner la grande Autriche, ce qui augure peut-être d’une nouvelle réussite pour ce dimanche.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
 

La France n’est plus un grand pays de ski comme dans les années 60, mais elle peut s’enorgueillir d’une spécificité qui fait son charme : elle compte 5 champions olympiques masculins de descente sur 17 (6 pour l'Autriche), et deux des quatre derniers. Jean-Luc Crétier et Antoine Dénériaz avaient estourbi la concurrence respectivement à Nagano en 1998 et à Turin en 2006.

Crétier et Dénériaz, deux beaux exemples

Le premier, qui avait eu le mérite d’effectuer une course prudente quand ses rivaux tombaient les uns après les autres, constituait une incongruité au palmarès. Il n’avait rien gagné avant et n’a pas davantage scoré ensuite. Le second, qui a glané trois succès en Coupe du monde, revenait d’une grave blessure (déchirure du ligament croisé antérieur du genou gauche) et ne figurait pas dans les favoris au départ de l’épreuve. Il avait effectué une descente parfaite pour devancer ses adversaires de bout en bout.

Apprivoiser la piste

Si l’on ajoute les victoires acquises par Henri Oreiller (en 1948), Jean Vuarnet (en 1960) et Jean-Claude Killy (en 1968), force est de constater que nos fadas de la vitesse savent se mettre à l’heure olympique (ce qui n’est pas le cas aux Mondiaux où ils n’ont remporté que trois titres sur les 33 mis en jeu depuis 1931). Ce la pourrait de nouveau être le cas ce dimanche sur la piste de Rosa Khutor que personne n’est sûr d’apprivoiser.

Théaux et Clarey pour un podium

Luc Alphand, jamais champion olympique mais lauréat du gros Globe de cristal de la Coupe du monde en 1997, voit les Français tirer leur épingle du jeu, notamment Adrien Théaux (29 ans) et Johan Clarey (33 ans) : "Théaux a fait deux podiums et a terminé 4e à Kitzbuhel récemment, et Clarey a fait 3e à Val Gardena cette saison. Ils ne sont pas clairement dans les favoris, mais c’est très ouvert", a confié le consultant de France Télévisions. "On a une équipe de France qui existe comme on l’a vu l’an dernier avec la médaille de bronze de David Poisson à Schladming".

Les principaux intéressés croient aussi en leurs chances. Respectivement 11e et 13e, Johan Clarey et Adrien Théaux se réjouissaient des améliorations entrevues lors de la séance d’entraînement. "C'est super-agréable. Que du bonheur!", s'est exclamé Clarey. "Je la trouve beaucoup mieux tracée qu'il y a deux ans (pour l'épreuve-test des Jeux). Il y a le haut qui est encore très tournant mais la neige est tellement agréable à skier... Ils nous lâchent un peu plus avant le saut de l'intermédiaire. Je trouve que ça s'enchaîne mieux. Elle est complète, elle est physique", résume le skieur de La Clusaz (Haute-Savoie).

"On a gagné quatre secondes par rapport à il y a deux ans, mais cela reste difficile et physique. Ca tape beaucoup. C'est difficile de faire des écarts sur le haut, ça se jouera sur la partie intermédiaire", pronostique de son côté Théaux, 3e il y a deux ans sur la même pente. Les deux rêvent d’un destin à la Antoine Dénériaz. Vivement dimanche !

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