Florent Amodio a soif de revanche
Il y a quatre ans à Vancouver, Florent Amodio avait épaté tout le monde du haut de ses 19 ans en allant chercher une belle 12e place pour ses premiers Jeux Olympiques. Le Franco-Brésilien avait réalisé deux beaux programmes pour devancer à la surprise générale Brian Joubert, leader tricolore décevant (16e).
Depuis, le natif de Sobral a parcouru du chemin, prenant progressivement le meilleur sur son aîné. Jusqu’à l’Euro disputé en janvier où le talent de son rival a redistribué les cartes à quelques semaines des JO (8e pendant que Amodio terminait à une médiocre 13e place, loin du vainqueur, l’Espagnol Javier Fernandez, éblouissant).
Brouille avec Joubert
La raison de ce fiasco ? Amodio n’a pas supporté de voir Joubert récupérer son ancien entraineur russe, Nikolay Morozov, avec qui il s’est fâché en juin dernier. "On peut regretter l’énergie perdue dans cette querelle entre Florent et Brian", a confié Annick Dumont, consultante de France Télévisions pour les épreuves de patinage artistique à Sotchi. "C’est de l’énergie perdue pour performer ensuite. C’est dommage parce que ça pourrait être un beau passage de génération entre deux grands champions". "Il faut qu’ils gardent leur concentration. C’est juste un problème pour savoir qui est le leader. Je note quand même qu’ils sont ok pour l’épreuve par équipes. La stratégie fédérale correspond à leurs souhaits. Ils sont d’accords sur qui fait quoi, comment, à quelle heure. C’est essentiel".
Le Parisien a-t-il mis à profit le mois qui vient de s’écouler pour faire table rase de ce clash ? "Beaucoup de choses m’ont touché, déçu. Je ne me suis pas senti le numéro 1 français, comme un athlète qui pouvait briller aux JO, quelqu’un qui a toute une armada derrière lui. Je ne me suis pas senti comme star, tout simplement, avait-il déclaré juste après l’Euro. Il n’est jamais trop tard pour briller, mais pour devenir une star, encore faut-il briller sur la glace.
L’avis de Philippe Candeloro
"Les tensions ont toujours existé en équipe de France. A mon époque j'avais eu quelques accrochages avec Eric Millot qui m'avaient déstabilisé. Il n'y a pas de leader incontesté et donc il y a une rivalité qui s'installe". "C'est impensable qu'à six mois des Jeux, 70% des patineurs de l'équipe de France ait changé de staff. Si Gailhaguet avait dit à Amodio de rester avec Morozov, tout cela ne serait peut-être pas arrivé".
"Amodio? Il est fragilisé et en plus le staff l'accable car il a changé d'entraîneur. Cela n'a pas du l'aider et c'est sans doute pour cela qu'il a avoué ne pas s'être senti soutenu". "Des médailles? J'y crois encore. Viser l'or est trop ambitieux, mais Amodio peut espérer le bronze sur sa technique. En tout cas, les deux devraient se serrer les coudes".
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