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Forts de quatre médailles, les Bleus pensent déjà à Rio

Seuls dix athlètes français ont fait le déplacement cette semaine pour se rendre à Portland, pour les championnats du monde en salle. Une sélection réduite en cette année olympique, mais pas dénuée de talents… ni de médailles. Avec un total de quatre breloques, les Bleus égalent leur record dans cette compétition. Pas de quoi promettre une belle campagne olympique, mais à quelques mois de Rio, le plein de confiance est fait.
Article rédigé par Mathilde L'Azou
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Renaud Lavillenie s'est rassuré à Clermont (DON EMMERT / AFP)

Le directeur technique national (DTN) Ghani Yalouz avait laissé le choix à ses athlètes de venir ou non à Portland, pour représenter les couleurs de l’équipe de France sur ces Mondiaux Indoor. Au final, c’est une délégation de dix athlètes qui a fait le déplacement au pays de l’Oncle Sam. Avec en tête de file, l’indispensable Renaud Lavillenie qui a su d’entrée de jeu mettre sur les bons rails les Bleus.

Lavillenie toujours sur une autre planète​

Le recordman du monde de la discipline ne se voyait pas aller à Rio sans passer par Portland. « Un titre de champion du monde ne se refuse pas. Pour ne pas avoir de regrets quand j’arrêterai ma carrière, il faut que je gagne le plus possible. J’ai du mal à concevoir de me préparer pendant dix mois pour une seule compétition », confiait-il avant d’entrer en piste. Encore une fois, le perchiste a évolué sur une autre planète, en survolant la finale et en remontant sur la plus haute marche du podium après seulement… deux sauts (à 5m75 et 5m90). Meilleur performer mondial de la saison, l’Auvergnat s’est octroyé un nouveau record en effaçant Steve Hooker des tablettes. Avec un saut à 6m02, il détrône l’Australien qui détenait depuis 2010 le record des championnats.

Sa seule frayeur du concours se résume finalement à ce deuxième essai à 6m17, où il retombe sur le butoir. Plus de peur que de mal finalement pour Lavillenie, qui parvient avec ce succès à effacer la déception de Pékin (médaillé de bronze). « Depuis le lendemain des Mondiaux de Pékin, je pensais à ce Championnat, il fallait que je me rattrape ici », a-t-il rappelé. « Air Lavillenie » a désormais les yeux tournés vers Rio. Pour la petite histoire, en 2012 il s’était également imposé aux Mondiaux indoor avant de conquérir le titre olympique...

Le 60m haies français confirme son retour au premier plan

Autre discipline où les Français tutoient les sommets : le 60m haies. Dimitri Bascou, meilleur performeur mondial de l’année avec 7’’41 et Pascal Martinot-Lagarde, qui n’avait que deux courses dans les jambes (suffisant pour qu’il réalise la 3e MPM de la saison indoor), ont répondu présent. Le premier cité le reconnaissant volontiers avant le championnat : pour lui, pas question de ne pas trouver de Bleus sur le podium de la discipline. « Après 2015 (où les Bleus avaient réalisé un triplé historique), ce serait bien de conserver notre suprématie sur les haies mondiales ».

Le titre revient finalement au Jamaïcain Omar McLeod, qui égale les 7’’41 de Bascou. Les deux tricolores empochent les médailles d’or et d’argent, après des mises en action plus poussives qu’en série. Si la route vers Rio est encore lointaine, ces nouvelles performances restent de bonne augure avant l’entame de la saison estivale. Avec Darien et la nouvelle pépite Belocian, il pourrait bien y avoir un feu d’artifice tricolore à Rio.

Compaoré et les autres au niveau

Un autre sera à suivre de très près à Rio. Benjamin Compaoré, 28 ans, a décroché sa première médaille internationale chez les élites, dix ans après son titre mondial chez les juniors, à Pékin. Pourtant, le champion d’Europe en plein air a pris des sacrés risques en décidant il y a trois mois et demi seulement de changer de pied d’appel. En passant du gauche au droit, il espère ainsi ne plus voir la suite de sa carrière pourrie par les blessures.

« C’est comme si on disait à Nadal de changer de bras au tennis au bout de dix ans, parce que ça n’allait pas. Je suis assez fier d’avoir pris cette décision », avait-il comparé. Grand bien lui en a pris puisque le Français a su tirer avantage de l’absence des cadors de la discipline (Taylor, Pichardo et Tamgho). Bien qu’affaibli par une talonnade au pied…droit, le Strasbourgeois est parvenu à remporter la médaille de bronze. Son saut à 17m09 valide (déjà) le niveau de performance requis pour les Jeux Olympiques de Rio. De quoi augurer de belles choses pour cet été, surtout que Benjamin Compaoré se sent encore perfectible : « C’est une nouvelle carrière qui commence pour moi, savoure le Français. J’ai encore beaucoup de marge car ma technique est encore très perfectible. »

Record de médailles avec une pensée pour Rio

Quatre breloques pour dix athlètes, troisième nation au classement : le bilan est plus que satisfaisant pour l’équipe de Ghani Yalouz, qui égale ainsi son record de médailles établis en 1997 à Bercy et en 2012 à Istanbul. Le DTN ne cachait pas sa joie de revenir en France avec un tel résultat : « On ne peut que se satisfaire de l'état d'esprit de nos représentants. Ils ont emmagasiné de l'expérience ». Jérôme Clavier (12e de la perche), Jeanine Assani Issouf (7e du triple saut), Kafétien Gomis (9e à la longueur), Jérémy Lelièvre (8e de l’heptathlon) et Harold Correa (9e du triple saut) n’ont pas démérité. Si certains ont été acteurs pour leurs derniers Mondiaux, les autres ont tout simplement pris acte pour l’avenir. Un avenir qui passe sans aucun doute par Rio, où Lavillenie sera l’étendard d’une équipe de France pleine de belles promesses.

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