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Handball: La France en demi-finales

L'équipe de France s'est imposée 23-22 face à l'Espagne en quart de finale du tournoi olympique. Un match qui s'est joué dans les dernières secondes. L'entrée de William Accambray en deuxième période a changé la face de la rencontre. L'équipe de France peut remercier son sauveur du jour.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
 

Les trente dernières secondes du match

Le premier épisode de la trilogie France-Espagne du jour a pour écrin la salle de basket olympique. Les handballeurs français, sûrement dépaysé, ont du mal à entrer dans la rencontre. Autant le dire tout de suite, le score à la mi-temps (9-12) est flatteur pour l'équipe de France. Le dernier match officiel entre les deux équipes en ouverture de l'Euro 2012 en Serbie avait poussé les Bleus dans le précipice. Une chute qui avait conduit les hommes d'Onesta à une piteuse 11e place finale. L'Espagne d'Aguinagalde se présente avec deux défaites au compteur en phase de poules. Pourtant, c'est la "Roja" qui fait la meilleure entame. Et de loin. Pas forcément dominateurs en attaque, les Espagnols bénéficient surtout des prouesses de leur gardien. Sterbik réalise une première mi-temps époustouflante. Après un quart d'heure de jeu, il a écœuré ses adversaires avec un pourcentage d'arrêt qui frôle les 90%. Il se permet même de stopper un penalty de Fernandez. A la 15e minute de jeu, les tricolores n'ont pas encore marqué dans le jeu (6-1, 15e).

Le cauchemar Sterbik

Côté Français, on tente beaucoup d'actions individuelles. La base arrière Karabatic-Narcisse-Fernandez s'empêtre dans la défense rouge. A la pause, les 3 joueurs cumulent un piètre 3/15 aux tirs (20%). Les pertes de balles ne favorisent pas la fluidité du jeu. Surtout la défense espagnole est très rugueuse. Si les joueurs des deux équipes s'entendent bien hors du terrain, le match reste tendu et Aguinagalde se rend coupable d'un très mauvais geste sur Karabatic. Paradoxalement, c'est le moment choisi par les champions olympiques en titre pour revenir dans la partie. Cédric Sorhaindo maintient la France dans le match grâce à sa bonne relation avec Karabatic (7-5,22e) et sa combativité. Le Martiniquais termine la mi-temps avec 4 buts. Surtout, c'est le seul français à avoir fait trembler les filets de Sterbik plus d'une fois. Finalement, la France s'en sort grâce à une défense appliquée qui maintient l'Espagne à portée de fusil.

Les jeunes sonnent la rébellion

Le début de seconde période est bien meilleur. Si Bertrand Gilles écope de deux minutes de suspension, l'attaque française trouve enfin ses ailiers et Abalo puis Guigou trouvent la mire (12-11, 32e). Les supporteurs français pensent que le cauchemar Sterbik a pris fin. Malheureusement, le portier espagnol se rappelle aux bons souvenirs des Bleus et l'Espagne refait l'écart (15-12, 36e). Les entrées cumulées de Bertrand Gilles et de William Accambray donnent un coup de fouet à l'équipe de France. L'arrière montpelliérain claque deux buts et redonne le sourire à la base arrière française. Quand Barachet l'imite, ce sont les derniers arrivés en sélection qui maintiennent l'équipe de France à flots (17-15, 41e). Claude Onesta réalise un joli coup de poker en laissant ses cadres sur le banc. Quand Omeyer répond enfin présent dans les buts, les Bleus peuvent revenir au score (17-17, 43e) sur une contre-attaque fulgurante de Luc Abalo. L'équipe de France justifie enfin son rang et démontre pourquoi les équipes du groupe B voulait l'éviter.

Accambray susperstar

Avec une défense de fer, ce sont désormais les coéquipiers de Fernandez qui dictent le tempo. Si en première mi-temps, les arrières espagnols trouvent facilement leurs pivots, la défense française refuse de laisser des boulevards dans son dos et Accambray permet à la France de prendre la tête pour la première fois du match (18-17, 48e). Le montpelliérain oblige la défense adverse à s'adapter. La "Roja" prend le Français en individuel strict. Accambray se rattrape de son Euro complètement raté où ses performances catastrophiques, à l'exception du dernier match (10 buts) n'avaient trouvé d'échos que son comportement en dehors du terrain. A 10 minutes de la fin, il a fait taire les critiques en étant à 6 buts et 100% au shoot (20-17, 51e). En face, les Espagnols sont sonnés mais en grands joueurs qu'ils sont, ils réagissent et parviennent à revenir à un but (21-20, 54e).

La fin de match s'annonce bouillante et les cadres français, sentant l'odeur du souffre, remettent le nez à la fenêtre. Fernandez marque deux fois pour redonner deux buts d'avance aux Bleus (22-20, 55e). Un peu trop déchaîné, l'ancien joueur de Barcelone voit les arbitres lui montrer le chemin du banc pour 2 minutes. Un moindre mal pour les champions olympiques qui n'encaissent qu'un but en infériorité numérique (22-21, 57e). Chaque coup de sifflet est suivi de contestations de la part des deux équipes. Dans la dernière minute de jeu, Maqueda rate le cadre et les Bleus ont la balle de match. Comme un pied nez à la défaite française d'hier, les Bleus marquent au bout du temps réglementaires. Accambray, encore lui, profite d'un rebond pour crucifier Sterbik. Onesta peut être aux anges. Le sélectionneur des Bleus est tout sourire après le match: "On avait un petit jeu, on ne savait pas quoi en faire, on l'a mis sur le terrain" lançait-il à propos de son sauveur du jour, juste après la rencontre.

L'équipe de France accède aux demi-finales après un match épique face à des Espagnols accrocheurs. La deuxième mi-temps et l'entrée d'Accambray devra donner des idées au staff tricolore pour la demi-finale face à la Croatie, victorieuse de la Tunisie 25-23.

Les réactions d'Onesta et d'Accambray

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