JO 2016 : Le relais 4x100m nage libre français prêt "pour la bagarre du siècle"
Pas trop le temps de pavoiser pour le relais français ce dimanche après-midi à Rio. Après une qualification tranquille pour la finale du 4x100m nage libre, les relayeurs français ont pris tout juste le temps de répondre aux questions. Tenant du titre olympique, champion d’Europe et champion du monde, ce relais est très attendu par un clan français qui court encore après sa première médaille. Placé dans la meilleure série avec les Etats-Unis, le Brésil et l’Australie, les Bleus "ont idéalement rempli le contrat", a déclaré l’âme de ce relais, Fabien Gilot. Dans un boucan de tous les diables – "c’est normal que ça gueule puisqu’il y avait les Brésiliens avec nous" (Clément Mignon) – le quatuor de Marseille a pris la troisième place de sa série derrière les Américains (3’12’’38) et les Australiens (3’12’’65), mais devant le Brésil (3’14’’06)
"Il y avait des nations émergentes qui ont mis les quatre meilleurs donc on savait que ça pouvait être dangereux", souffle Gilot. Mais grâce à deux gros relais, lancés, de Gilot (47’’88) et surtout Metella (47’’75), cette équipe bis a déjoué les pièges et économisé ses cadres (Florent Manaudou, Jérémy Stravius). Un choix audacieux mais payant. "On ne voulait pas mettre la grosse équipe et on ne voulait pas signer l’un des meilleurs temps des séries, a analysé Gilot, on sera placé à l’extérieur ("ligne d’eau numéro 6" selon William Meynard, ndlr), comme souvent". Premier relayeur et impressionné par le bruit, alors qu’il avait eu l’honneur de terminer lors du dernier sacre européen à Londres au printemps, le jeune Clément Mignon a confirmé : "On passe assez aisément et on ne prend pas les meilleures lignes donc c’est encore mieux pour la stratégie".
Vivons caché
En finale ce dimanche soir (dans la nuit de dimanche à lundi pour la France, à 4h52, ndlr), le tableau sera explosif. "Vu le niveau, on aura une belle bagarre", promet Gilot. Bagarre que les Bleus ne vont pas vivre au milieu de la meute, mais plutôt en lisière. Un placement qui pourrait faire les affaires des Tricolores si on en croit William Meynard. "On a des vagues défavorables au milieu. Toute l’attention est portée sur nous, alors qu’on veut être libre et pouvoir s’exprimer. On fonctionne comme ça depuis quatre ans et ce n’est pas en étant exposé qu’on arrive". Mais même sur une ligne extérieure, les Français seront attendus et devront gérer la pression qui va peser sur leurs épaules, surtout si aucune médaille ne tombe dans l’escarcelle française d’ici là.
Quelle équipe ?
La pression montait déjà juste après la course puisqu’immanquablement les questions sur la composition du relais pour la finale était sur toute les lèvres. "Pour l’instant on n’en sait rien", assure Mignon. Un débrieffing avec le staff technique attendaient les nageurs. Mehdy Metella, le plus rapide dans l’eau en série, n’a pas pris le temps de s’arrêter devant les journalistes pour "récupérer", preuve que "l’état de forme", dixit Gilot, sera prépondérant. L’analyse de la course et des temps également. Les chiffres ne mentent pas : Gilot et Metella ont été les plus rapides et ont permis aux Bleus d’accrocher le wagon australien et américain. William Meynard ne se faisait pas d’illusion avec son temps lancé de 49’’05 ("on verra ce que feront les gars ce soir"). Reste le cas Mignon.
Au départ, avec son 48’’59, il s’est offert l’Australien James Magnussen (48’’85), champion du monde 2011 et 2013 et vice-champion olympique en titre. Mais le jeune nageur marseillais a terminé derrière l’Américain James Feigen (48’’55) et le Brésilien Marcelo Chierighini (48’’47). S’il veut à de "tout cœur y être", sa place est menacée puisque les tauliers Florent Manaudou et Jérémy Stravius seront dans le quatuor ce soir. L’ancien dossiste, qui s’est qualifié pour la demi-finale du 200m nage libre plus tôt dans la journée a préféré renoncer à cette course pour se concentrer sur le relais. Cette fraîcheur et l’apport de la star tricolore des bassins, Florent Manaudou, ne sera pas de trop pour cette finale, "la bagarre du siècle" d'après Meynard, le premier grand moment des Jeux. "Il faudra un grand relais c’est sûr. Si on gagne, ça ne sera pas de grand-chose et si on perd, il n’aura pas manqué grand-chose" prévient Gilot. De quel côté tombera la pièce ? Réponse aux alentours de 5h du matin pour la France, minuit au Brésil.
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