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JO 2018: Pyongyang organise un défilé militaire à la veille des Jeux

La Corée du Nord a organisé jeudi un défilé militaire à Pyongyang, selon Séoul, démonstration de force à 24 heures de l'ouverture des jeux Olympiques d'hiver au Sud. Le pays reclus doté de l'arme nucléaire profite à plein de l'exposition médiatique offerte par les JO de Pyeongchang, envoyant au Sud des artistes, des centaines de pom-pom girls ainsi que la soeur de son dirigeant Kim Jong Un.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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Mais au même moment, des milliers de soldats et des centaines de véhicules blindés ont été vus il y a quelques jours en train de répéter la parade militaire dans la capitale. A la différence du dernier défilé militaire d'avril 2017, la télévision officielle nord-coréenne n'a pas diffusé en direct celui de jeudi. "Nous avons appris que le Nord a organisé un défilé militaire place Kim Il Sung à Pyongyang", a déclaré à l'AFP une source gouvernementale sud-coréenne.

Le Nord a annoncé le mois dernier qu'il célébrerait cette année le 70e anniversaire de son armée le 8 février, au lieu du 25 avril. La nouvelle a pris les capitales étrangères de court après le spectaculaire revirement diplomatique amorcé par Pyongyang début janvier. D'après les analystes, le Nord entend avec cette double approche normaliser son statut "d'Etat nucléaire de facto", tenter d'obtenir l'adoucissement des sanctions et enfoncer un coin dans la relation Séoul/Washington.

Pyongyang est sous le coup de multiples trains de sanctions du Conseil de sécurité à cause des ses programmes nucléaire et balistique. L'an passé, le Nord a tiré des missiles balistiques intercontinentaux capables d'atteindre le territoire continental des Etats-Unis et mené un sixième essai nucléaire, son plus puissant à ce jour.

Le Nord ne 'mendie pas'

D'ordinaire, les défilés militaires nord-coréens rassemblent des milliers de soldats qui défilent au pas de l'oie, avec comme point d'orgue une parade de missiles place Kim Il Sung, armements scrutés de près par des observateurs tentant d'évaluer les progrès technologiques du Nord. Mais rien de tout cela n'avait été repéré sur les images satellite avant le défilé, selon le site américain respecté 38 North.

Le Nord invite généralement des centaines de journalistes étrangers à ces manifestations, ce qui n'a pas été le cas cette fois ci, peut-être le signe qu'il entendait garder la haute main sur la perception de l'événement. La délégation nord-coréenne aux JO sera dirigée par Kim Yong Nam, qui occupe les fonctions honorifiques de chef de l'Etat. Elle comprendra également la soeur de M. Kim, Kim Yo Jong, promue en octobre au bureau politique du parti unique, l'instance de prise de décision présidée par son frère.

D'après le ministère sud-coréen de l'Unification, la délégation atterrira vendredi à l'aéroport d'Incheon, près de Séoul. Le vice-président américain Mike Pence, attendu pour sa part jeudi en Corée du Sud, assistera lui aussi à la cérémonie d'ouverture à Pyeongchang. Il pourrait donc se retrouver dans la même pièce que Kim Yong Nam lors de la réception préalable des dirigeants. Ce qui pourrait présager d'une rencontre à haut niveau entre deux pays dont les dirigeants échangeaient l'année dernière insultes personnelles et menaces apocalyptiques.

Mais Cho Yong Sam, haut responsable du ministère nord-coréen des Affaires étrangères, cité par l'agence officielle KCNA, a exclu toute rencontre avec les autorités américaines. "Nous n'avons pas la moindre intention de rencontrer des responsables américains pendant notre visite au Sud", a-t-il dit. "Nous n'avons jamais mendié un dialogue avec les Etats-Unis, et nous ne le ferons jamais".

'Otage'

Il n'a cependant pas exclu formellement une rencontre éventuelle, et M. Pence non plus. M. Pence vient de tirer à boulets rouges sur Pyongyang, annonçant à Tokyo que Washington s'apprêtait à dévoiler les sanctions économiques "les plus dures" jamais prises contre le Nord. "Nous ne permettrons pas à la propagande de la Corée du Nord de prendre en otage le message et l'image des jeux Olympiques", a-t-il également martelé.

Mais en route pour l'Asie, il avait laissé la porte ouverte à d'éventuelles rencontres: "Je n'ai pas demandé de rencontre mais nous verrons ce ce qu'il se passe". Les JO se tiennent à tout juste 80 kilomètres au sud de la Zone démilitarisée qui divise la péninsule. Les jeux ont permis d'amorcer un rapprochement rapide entre les deux camps, après deux années de fortes tensions. Mais les analystes jugent que le réchauffement a peu de chances de durer au-delà des compétitions sportives. En attendant, M. Cho a souligné: "Nous n'allons pas nous servir de festivités sportives comme les JO à des fins politiques".

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