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JO 2018 - Surprise et émotion au sacre en argent de Julia Pereira

Elle l’a fait ! A 16 ans seulement, sous les yeux de sa famille venue en nombre à PyeongChang pour la supporter, Julia Pereira de Sousa-Mabileau a remporté la médaille d’argent en snowboard cross. Un moment d’émotion pour une athlète et une famille qui ne pensait pas en arriver là si vite.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Moment d'émotion pour Julia Pereira de Sousa-Mabileau sur le podium (MARTIN BUREAU / AFP)

Si Julia Pereira de Sousa-Mabileau a mis le feu à la neige, sa famille, et celle de Chloé Trespeuch finalement déçue, ont enflammé la tribune du Snow Park de PyeongChang. Deux heures durant cette joyeuse bande d’une trentaine de personnes a fait honneur à la réputation des supporters français, connus à PyeongChang pour mettre une belle ambiance dans les tribunes. Anthony, son cousin, torse nu par une température frôlant le zéro degré et arborant fièrement sur le dos un “Julia” surmonté d’un coeur bleu, blanc et rouge, est celui qui a fait la plus forte impression auprès du public. Pourtant il n’était pas assuré de venir assister aux Jeux jusqu’à il y a quelques jours et doit sa présence à un désistement de dernière minute dans le groupe.

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Julia, "une surdouée"

Julia Pereira de Sousa-Mabileau non plus n’était pas attendue aux Jeux Olympiques il y a quelques mois encore. Sa présence, elle la doit un peu à la blessure de Manon Petit-Lenoir l’autre pépite de l’équipe de France, mais surtout à une saison de Coupe du monde fabuleuse. Deux podiums, le premier en décembre en Italie, le second en Allemagne voilà seulement deux semaines. Une montée en puissance qui a fait dire à son entraîneur Jérôme Choupin, aux anges, qu’il n’était pas “étonné” par la performance de sa protégée, “une surdouée, au début d’une très belle carrière”.

Encore skieuse il y a six ans

La carrière de Julia Pereira de Sousa-Mabileau est encore toute fraîche. Jusqu’à ses dix ans, la native de la région parisienne pratiquait le ski. Il a fallu qu’elle se fasse tancer un peu trop violemment à son goût par un entraîneur, pour qu’un jour elle rentre chez elle, et annonce à ses parents qu’elle abandonnait le ski pour le snowboard. Son grand-père René  raconte l’anecdote avec émotion, au bas de la piste où il vient d’assister à l’exploit surprise  de sa petite-fille.

Il y a quatre ans, je regardais les Jeux Olympiques de Sotchi à la télévision, je voyais les autres filles et je les admirais, a-t-elle raconté après sa course. Là je suis avec elles et je finis deuxième ! J’ai commencé le snowboard deux ans seulement avant Sotchi et depuis mon rêve c’était la médaille, mais pas tout de suite ! Je suis très fière de moi, alors j’imagine que les miens le sont encore plus.”

La Française  Julia Pereira De Sousa Mabileau en argent en snowboard crosse (MARTIN BUREAU / AFP)

"Partie pour pleurer pendant un mois"

Dans les gradins, s’il y en a un qui était fier, c’était son père. Quinzième des qualifications, sa fille était dans le rythme mais ne donnait pas l’impression de pouvoir accrocher un podium olympique. Et chaque tour passé était une raison de plus pour le paternel de laisser couler ses larmes. Bouleversé après la finale, il a quitté la tribune, enjambé une barrière et rejoint sa fille pour partager avec elle cette émotion extraordinaire, laissant la famille Trespeuch à sa déception d’avoir vu la favorite française chuter à la réception du dernier saut.

A 16 ans seulement et alors qu’elle n’a pas encore son bac, comme elle aime le rappeler, Julia Pereira de Sousa-Mabileau se prépare des jours et des nuits agitées. “Je suis une fille émotive alors je pense que je suis partie pour pleurer tous les jours pendant un mois”, a-t-elle joliment conclu.

De notre envoyé spécial à PyeongChang

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