Cet article date de plus de trois ans.

JO 2021 : Tom Daley, le plongeur star des Jeux qui tricote pour la bonne cause

Une maille à l'envers, un plongeon à l'endroit, voilà comment on devient la coqueluche des Jeux olympiques dans son sport et dans les tribunes !

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Le plongeur britannique Tom Daley en pleine séance de tricot dans les gradins des Jeux olympiques, le 2 août 2021 au Centre aquatique de Tokyo (Japon). (STEPHEN MCCARTHY / SPORTSFILE / GETTY IMAGES)

C'est l'une des images qui ont fait le tour de la planète lors des Jeux olympiques. Dans les gradins du bassin de plongeon, dimanche 1er août, la star de la discipline, le Britannique Tom Daley, est concentré sur ses aiguilles en train de tricoter un vêtement mauve. 

Le Britannique Tom Daley tout en détente dans les tribunes lors de la finale du plongeon à 3 mètres féminin. Le champion olympique a dû passer beaucoup de temps avec sa grand-mère étant petit.
Tom Daley, champion olympique du plongeon... et du tricot Le Britannique Tom Daley tout en détente dans les tribunes lors de la finale du plongeon à 3 mètres féminin. Le champion olympique a dû passer beaucoup de temps avec sa grand-mère étant petit.

Vous serez ravis d'apprendre que l'ouvrage a pris de l'ampleur, toujours dans les tribunes, le lendemain. 

La passion du plongeur pour le point mousse et les pulls en laine est née pendant le premier confinement. Au début, ce nouveau hobby lui a donné du fil à retordre. "J'ai commencé le tricot en mars 2020, décrit-il au site de la marque de couture Rowan*. Ça n'était pas une mince affaire quand j'ai débuté, lors d'un voyage au Canada, avec un tuto sur YouTube. Je m'y prenais très mal, je n'arrivais pas à prendre le coup de main." Coup de chance, la discipline est très prisée parmi les plongeurs. "Un plongeur australien et un Russe m'ont aidé dans l'avion du retour. Le crochet, je n'ai osé m'y attaquer qu'en août."

Une façon de ne pas perdre le fil

Un an plus tard, le voilà à taquiner les aiguilles dans les gradins du bassin olympique. "Je trouve ça incroyable pour la concentration, une façon de s'échapper de la compétition pendant un moment", avait-il prévenu dans son interview pour le site de Rowan. Au Japon, Daley s'est même tricoté une poche à médaille, avec le drapeau japonais d'un côté et l'Union Jack de l'autre. "Le crochet m'a tellement aidé pour décrocher cette médaille d'or [obtenue aux Jeux de Tokyo, sa première après deux de bronze]", glisse-t-il au Times*.

Il n'existe qu'un seul cas autre de tricoteur olympique jamais repéré : l'entraîneur finlandais de snowboard Antti Koskinen, qui avait trouvé cet excellent hobby pour calmer ses nerfs pendant la descente de son poulain à Pyeongchang, en 2018. L'équipe finlandaise avait d'ailleurs embrayé derrière son coach pour tricoter une écharpe géante pendant la quinzaine.

On ne sait pas si, de fil en aiguille, l'équipe britannique s'est prise au jeu, mais Tom Daley a acquis une maîtrise totale de l'outil à force d'entraînement… après l'entraînement, précisément. "Je suis incapable de faire quelque chose d'éprouvant après l'entraînement, confie-t-il au magazine Grazia*. Pour redescendre en température, rien de tel que le crochet ou le tricot." La passion continue même le soir, une fois son petit garçon couché (qu'on entend en fond d'une des stories sur Instagram : "Tu fais encore une vidéo de tricot ?"). De toute façon, Daley est au lit à 21 heures pétantes. "Excellente façon de décrocher de son téléphone avant d'aller se coucher." Vous avez dit "fil à la patte" ?

Outre rhabiller pour l'hiver l'équipe britannique, Tom Daley a aussi lancé un compte Instagram pour présenter ses créations (près de 800 000 followers), diffusé un patron de son pull favori, dans le commerce pour 3 euros, suivi du modèle de peluche à son effigie, médaille autour du cou. Fort de son succès, celui qui a animé un concours de plongeon télévisé a mis en vente ses créations aux enchères. Un pull aux couleurs de l'arc-en-ciel s'est ainsi arraché 6 000 euros, somme intégralement reversée au Brain Tumour Charity, une fondation luttant contre le cancer du cerveau, qui a emporté son père en 2011. "Depuis, j'essaie de lever un maximum de fonds pour cette cause, confiait-il au Times*. C'est le cancer le plus meurtrier pour les moins de 40 ans, et on a encore tellement à apprendre là-dessus." 

* Les liens suivis d'un astérisque sont en anglais.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.